Le réseau routier est un élément essentiel de la vitalité sociale et économique d’une grande région comme la Capitale-Nationale. Elle permet les déplacements quotidiens de milliers de citadins, en plus de permettre un roulement efficace du monde industriel, touristique et commercial. Avec l’accroissement de l’urbanisation, le paysage se transforme; des chemins apparaissent, deviennent des routes, et l’on voit naître des autoroutes pour améliorer la circulation.
Le réseau routier et son entretien ne sont toutefois pas sans impact sur les cours d’eau. Les opérations de salage et de sablage des routes ainsi que le ruissellement de surface direct qui entraîne ces contaminants dans les cours d’eau sont source de variations de température, de sédimentation et d’augmentation de la salinité, ce qui peut affecter l’écosystème aquatique.
Le bassin versant de la rivière Saint-Charles est caractérisé par une forte urbanisation, située surtout dans sa partie sud. De ce fait, il est doté d’un réseau routier et autoroutier dense. On y compte 3 448 km de voies de circulation se divisant en 64 km de voies ferrées, 411 km de routes pavées, 2 614 km de rues pavées, 133 km de chemins pavés et 226 km d’autoroutes (incluant 105 km de bretelles). La densité en est toutefois répartie de façon hétérogène sur le territoire. Il comprend les autoroutes Félix-Leclerc (40), Henri IV (573), Duplessis (540), Laurentienne (73) et une partie de l’autoroute Dufferin-Montmorency (440). En 2006, le transport routier contribuait à alimenter la production de 1,6 million de tonnes de CO2, soit 39 % de celui produit annuellement à Québec (Ville de Québec, 2008).
Les autoroutes occupent une place importante dans le réseau de circulation sur le territoire du bassin versant de la rivière Saint-Charles. La densification du réseau autoroutier s’est d’ailleurs poursuivie dans les dernières années dans divers projets de prolongements des infrastructures existantes, notamment l’axe routier 73/175 et l’autoroute Robert-Bourrassa (terminé en 2006).
Dans le secteur nord du bassin versant, le projet d’aménagement de la route 175 (prolongement de l’autoroute Laurentienne en direction du Saguenay Lac-Saint-Jean) en autoroute à quatre voies divisées s’est amorcé 2004 et s’est erminé en 2013. Sur le tronçon qui touche la municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury (km 60-66), le débit moyen de circulation annuelle était évalué à environ 6 600 voitures par jour en 2002 (Gagnon, 2003). Dans le cadre de ce projet, la rivière Noire, tributaire de la rivière des Hurons, a dû être déplacée dans deux secteurs de son parcours de façon permanente (Lafrance, 2011).
Entre 2004 et 2008, une étude a été réalisée par le Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles, en collaboration avec le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, et le ministère des Transports. L’objectif de celle-ci était de réaliser un état de référence des concentrations d’ions chlorures et de conductivité du bassin versant de la rivière des Hurons, avant l’élargissement de l’axe routier 73/175. Un suivi sera amorcé dès 2014 pour déterminer quels impacts aura la nouvelle route sur le milieu aquatique.
Le lac Clément, situé en partie à Québec et dans la municipalité des cantons-unis de Stoneham-et-Tewkesbury, a vu la qualité de son eau altérée par l’entretien des routes à proximité. Le réseau routier occupe 7 % du bassin versant du lac. Une rue résidentielle l’encercle et deux axes routiers importants le longent : l’autoroute 73 et le boulevard Talbot (APEL, 2009). Des concentrations très élevées en chlorures, provenant des sels de déglaçage de voirie, ont été détectées en 1988, 2007 et 2008 (BAPE, 1988; APEL, 2009), dans des concentrations qui vont au delà du seuil de toxicité chronique proposé par le MDDEFP (APEL, 2009).
Le bassin versant de la rivière du Cap Rouge compte 286 km de voies de circulation, dont 34 km de voies ferrées, 63 km de routes pavées, 139 km de rues, 7 km de chemins pavés et 43 km d’autoroutes.
Le bassin de la rivière du Cap Rouge est sillonné par de nombreux axes routiers. Le plus imposant, l’autoroute Félix-Leclerc (40), enjambe la rivière à la hauteur de la sortie Legendre. Le boulevard Wilfrid-Hamel (138), également un axe routier important, croise la rivière à la hauteur du rang Saint-Ange. De nombreuses autres artères urbaines et axes intermunicipaux s’entrecroisent, particulièrement dans la portion aval du bassin versant. Parmi les plus achalandés de la zone urbaine, mentionnons les rues Provancher, Saint-Félix, Jean Gauvin, Jules-Verne, ainsi que les boulevards de la Chaudière et de l’Hêtrière. Les voies d’accès les plus importantes de la zone rurale sont principalement l’avenue Notre-Dame (358), la route de Fossambault (367) et les rangs Saint-Ange et des Mines.
Le réseau routier est bordé à plusieurs endroits de fossés pour favoriser l’écoulement des eaux lors des précipitations. Des fossés sont généralement présents dans les secteurs non-résidentiels et ruraux, alors que les secteurs résidentiels et commerciaux sont plutôt munis de réseaux d’égouts pluviaux (CBRCR, 2009).
Le bassin versant de la rivière Beauport compte 172 km de voies de circulation : 8 km d’autoroutes, 25 km de routes pavées, 136 km de rues et 2 km de chemins pavés.
Le bassin versant de la rivière Beauport est traversé de part en part par l’autoroute Félix-Leclerc (40). L’autoroute Dufferin-Montmorency (440) passe également très brièvement dans la limite sud du bassin, près du fleuve. L’avenue Seigneuriale est la route principale servant à remonter vers le nord-ouest du bassin. Elle s’arrête cependant au niveau de l’avenue Sainte-Thérèse. C’est donc le boulevard Raymond, plus à l’est, qui permet d’accéder vers le haut du bassin versant. Le haut du bassin possède un réseau de routes beaucoup moins développé que le sud, en raison de sa faible urbanisation. On remarque cependant la présence d’un certain nombre de routes et de chemins forestiers de toutes sortes. Ils sont généralement non-asphaltés et servent autant à la l’exploitation forestière du territoire qu’à son utilisation pour des activités récréatives comme les promenades en véhicules tout-terrains.
Le bassin versant du ruisseau du Moulin compte 222 km de voies de circulation : 18 km d’autoroutes, 32 km de routes pavées, 127 km de rues, 13 km de chemins pavés et 33 km de voies ferrées.
La majorité du réseau routier du bassin versant du ruisseau du Moulin se situe dans le secteur sud, puisque le nord est très peu urbanisé. Les deux axes importants traversant le bassin sont l’autoroute Félix-Leclerc (40) au nord, et l’autoroute Dufferin-Montmorency (440) plus au sud. Cette dernière longe le fleuve Saint-Laurent dans une bonne partie de son trajet sur le bassin, à l’exception des installations de la papeterie Stadacona et du terminal minéralier. Elles suivent toutes deux un tracé sud-ouest/nord-est. Entre les deux, le chemin de la Canardière donne naissance au chemin Royal et au boulevard Saint-Anne (138). Dans la partie nord du bassin, et avec la même orientation, on retrouve le boulevard Louis XIV (369). Les axes principaux dans l’orientation sud-est/nord-ouest sont le boulevard Henri-Bourassa et l’avenue du Bourg Royal. Le cours du ruisseau du moulin, plutôt urbanisé, traverse une bonne partie de ces axes routiers d’importance. Ainsi, en plus de la canalisation qui le caractérise, on retrouve donc bon nombre de ponceaux.
Le bassin versant de la décharge du lac Saint-Augustin compte 82 km de voies de circulation, dont 15 km d’autoroutes, 15 km de routes pavées, 26 km de rues, 25 km de chemins pavés et 1 km de voies ferrées.
L’établissement d’une grande population sur le pourtour du lac Saint-Augustin est étroitement lié au développement du réseau routier en provenance de Québec, notamment de l’autoroute Félix-Leclerc. Sa construction, en 1977, a facilité les déplacements entre la banlieue et la ville de Québec. L’explosion démographique qu’a connue la municipalité à la fin des années 1970 coïncide avec la venue de cet axe routier (Roberge et al. 2002). Cette dernière pénètre sur le bassin versant de l’ouest, peu après la rue du Domaine, et en ressort peu après avoir croisé le boulevard Wilfrid-Hamel. Tout juste après son entrée sur le bassin versant, elle circule à moins de 400 m du lac. Les autres axes routiers d’importance sont le chemin du Lac et le chemin de l’Hêtrière, qui ceinturent le lac. Les routes entourant le lac Saint-Augustin sont la propriété à la fois des villes de Québec et de Saint-Augustin-de-Desmaures.
En raison de la faible superficie du bassin versant, la proximité entre l’autoroute Félix-Leclerc et le lac entraîne une cohabitation environnementale qui est loin d’être évidente. Les eaux pluviales et de fonte des neiges drainant l’autoroute Félix-Leclerc et les autres axes secondaires entraînent le ruissellement d’huiles, de graisses, de sels, de matières en suspension et de métaux lourds (cadmium) en direction du lac, par le biais d’un réseau de fossés de drainage de surface (Bergeron et al. 2002 ; Lefebvre et Harvey, 2002). Les sédiments prélevés dans le lac Saint-Augustin tendent à supporter un impact direct du réseau routier sur le lac. Les travaux ont montré que la présence de sels augmentait graduellement avec les années et ont confirmé la présence, au fond du lac, de microorganismes typiques des milieux saumâtres (Roberge et al. 2002). Un rapport d’Environnement Canada (2001) estime que des concentrations de chlorure, même faibles, peuvent provoquer des changements à la structure des populations ou des communautés. De plus, des fortes concentrations dans les lacs peuvent conduire à une stratification qui, en retardant ou empêchant le mélange saisonnier des eaux, peut avoir des répercussions sur la distribution de l’oxygène et des éléments nutritifs.
Un projet de marais filtrant a vu le jour en 2009 afin de contrôler de façon significative l’apport de polluants en provenance du réseau routier, principalement de l’autoroute. Ce projet combine deux étapes de traitement. Premièrement, un lit filtrant qui traite les eaux en retenant le chlorure de manière constante tout au long de l’année. Deuxièmement, un marais épurateur actif pendant les saisons chaudes. Il se compose de plantes halophytes, adaptées au milieu salé, qui absorbent les contaminants au rythme de leur croissance. Par la suite, une récolte manuelle permet de retirer le chlorure et les autres contaminants de l’environnement (CBLSA, 2011). Le projet, développé par l’équipe de madame Rosa Galvez de l’Université Laval, a été financé par le ministère des Transports du Québec, le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et la Ville de Québec. Le projet pilote a débuté au printemps 2010, sur un site entre le nord du lac et l’autoroute. Le suivi du projet n’a toutefois pas donné les résultats escomptés, au point où le ministère des Transports a abandonné cette filière pour se tourner vers des solutions pour diminuer le problème à la source, soit la réduction des quantités de fondant par la mise en œuvre des meilleures pratiques dans ce domaine (MTQ, 2014).
La Ville de Québec possède une politique préconisant la réduction de l’utilisation des sels de déglaçage près des zones qu’elle considère sensibles, tel le lac Saint-Charles. Récemment, le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin a demandé à la ville d’inclure le lac Saint-Augustin dans cette liste. Des projets d’adoption d’une politique similaire sont présentement en cours à la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures (CBLSA, 2011).
Le secteur de la bordure du fleuve compte 469 km de voies de circulation, dont 57 km d’autoroutes, 96 km de routes pavées, 246 km de rues, 33 km de chemins pavés et 38 km de voies ferrées. La bordure du fleuve Saint-Laurent se divise en trois parties distinctes : à l’est de la rivière Beauport, à l’ouest de la rivière Cap-Rouge et au centre.
À l’est de la rivière Beauport, le territoire est parcouru par les mêmes axes routiers principaux qui traversent le bassin de la rivière Beauport, soient les autoroutes Félix-Leclerc et Dufferin-Montmorency. Cette dernière suit le fleuve dans la totalité de son parcours dans cette section de la bordure. Les boulevards Sainte-Anne, des Chutes, Raymond, les avenues Royale et Larue, ainsi que la rue Labelle constituent également des routes d’importance.
Au centre de la bordure du fleuve, on retrouve le boulevard Champlain. Important axe routier en bordure du fleuve, il chemine selon un axe sud-ouest/nord-est allant du port de Québec jusqu’aux ponts. En haute-ville, le chemin Saint-Louis et une partie du boulevard Laurier circulent également dans la même orientation. L’un comme l’autre donne accès aux ponts, via l’échangeur Nord. Les ponts Pierre-Laporte et de Québec constituent la porte d’entrée principale de la ville de Québec par la rive sud. Le pont de Québec mesure près de 987 m et donne accès à trois voies routières, une voie ferrée et une voie piétonnière. Le pont Pierre-Laporte, plus récent, mesure 1041 m et permet une circulation sur trois voies dans chaque direction.
À l’ouest de la rivière du Cap-Rouge, les rues Saint-Félix et Jean-Charles Cantin assurent la circulation sur cette partie de la bordure du fleuve.
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Mis à jour le 12 février 2015