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5.7 Hydrographie et drainage modifiés

Le développement du territoire n’a pas souvent reconnu l’importance de l’hydrographie naturelle, drainant, asséchant et remblayant les terres basses, détournant et reprofilant les cours d’eau. La majorité de l’information concernant la canalisation des cours d’eau se retrouve dans la section Hydrographie et hydrologie et la problématique du drainage urbain est traitée dans la section Urbanisation, imperméabilisation et ruissellement des eaux de surface. Voici quelques informations complémentaires concernant l’hydrographie et le drainage modifiés.

Figure 5.7.1 : Tracé original de la rivière Saint-Charles

Modification de l’estuaire de la rivière Saint-Charles

Autrefois, la rivière Saint-Charles rejoignait le fleuve en de vastes étendues de limon et d’argile. Aujourd’hui, le barrage Joseph-Samson ne permet plus le jeu des marées dans la rivière. De grandes superficies ont été rognées à la suite des remblayages et des aménagements industriels et portuaires, comme en témoigne la rectilinéarité des berges à la figure ci-contre.

Figure 5.7.2 : Modification du bassin versant du lac Demers

Impact des retenues

Dans le haut bassin de la rivière des Hurons, l’écoulement a été est modifié au point de changer le contour du bassin versant. Par l’ajout d’une digue, le lac Demers qui versait à l’origine vers la rivière Montmorency se draine maintenant dans le lac Turgeon.

Drainage des terres agricoles

Les meilleurs sols agricoles peuvent être insuffisamment drainés s’il s’agit de sols lourds, d’anciennes tourbières ou de terres noires. Parfois, leur superficie est augmentée au détriment de zones humides. Pour répondre rapidement aux précipitations, on régularise l’humidité du sol par un réseau de drainage qui court-circuite le cycle hydrologique local en essorant rapidement le sol. On assiste à des augmentations suivies de récessions rapides des débits, un écoulement bimodal (crue/étiage) néfaste à l’écologie d’origine des cours d’eau qui nécessite des cycles plus réguliers.

Redressements

Figure 5.7.3 : Vue aérienne sur la rivière du Cap Rouge en milieu agricole, 1948 (en haut) et 2012 (en bas). On peut voir les nombreux redressements subits par le cours d’eau (Leblond, 2012).

Plusieurs raisons ont motivé le redressement de cours d’eau: méthodes dépassées de gestion de crues, gains de surfaces vouées au développement, réduction de contraintes spatiales imposées par les lignes ondoyantes des cours d’eau lents, mépris ou méconnaissance du rôle des méandres, etc.

Sur la rivière du Cap Rouge, qui coule en partie en milieu agricole, l’impact des redressements est assez marqué. En comparant des photographies aériennes de 1948 et de 2012, on constate que le cours d’eau, autrefois caractérisé par de nombreux méandres, est aujourd’hui quasiment rectiligne.

Le reprofilage et le redressement des cours d’eau ont pour effet de modifier le régime d’écoulement des eaux. En période de crues,  l’eau, qui circulait autrefois tranquilement à travers les méandres, s’écoule maintenant à grande vitesse et acquiert une puissance capable d’arracher et de transporter des matériaux meubles. S’en suivent alors des problèmes d’érosion et de détérioration de la qualité de l’eau.

Prélèvement d’eau dans la rivière Jacques-Cartier

En 2002, la ville de Québec a obtenu l’autorisation d’aménager une conduite d’alimentation temporaire dans la rivière Jacques-Carter pour répondre à des besoins d’urgence. Ainsi, lorsque le lac Saint-Charles ne suffit plus à la demande en eau potable des citoyens de Québec, de l’eau est pompée de la rivière Jacques-Cartier vers la rivière Nelson.

À l’été 2010, il y a eu de nouveaux prélèvements d’eau par la Ville de Québec dans la Jacques-Cartier. En raison des faibles quantités de neige tombées durant l’hiver et des conditions climatiques exceptionnelles de la saison estivale, la Ville de Québec a fait appel à ses installations de pompage à Saint-Gabriel-de-Valcartier, afin d’alimenter la rivière Saint-Charles, via la rivière Jacques-Cartier. Il y eut alors trois séquences de pompage dont les débits variaient entre 0,04 m3/s et 0,5 m3/s (CBJC, 2011).

SOURCES

BRODEUR, C., F. LEWIS, E. HUET-ALEGRE,Y. KSOURI, M.-C. LECLERC ET D. VIENS. 2009. Portrait du bassin de la rivière Saint-Charles, 2e édition. Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles. 216 p + 9 annexes 217-340 pp.

CORPORATION DU BASSIN DE LA RIVIÈRE JACQUES-CARTIER (CBJC). 2011. Plan directeur de l’eau du bassin versant de la rivière Jacques-Cartier – mars 2011 – 286 pages et 2 annexes.

LEBLOND, R., 2012. La rivière du Cap Rouge dans tous ses états. Conseil de bassin de la rivière du Cap Rouge. Présentation PowerPoint.

UNIVERSITÉ LAVAL. Bibliothèque : centre d’information géographique et statistique, Vue aérienne spectaculaire de Québec en 1948. En ligne: http://bibl.ulaval.ca/mieux/decouvrir/collections_speciales/geostat/geostat_promo. Consulté le 7 mars 2012.

Mis à jour le 12 février 2015

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