La portion sud du territoire de l’OBV de la Capitale se situe en bordure du fleuve. Elle est composée de trois bassins versants dits résiduels. La superficie de ces trois bassins dans son ensemble est de 32,6 km2. Le ruisseau de la Dame Blanche (517 m) et le ruisseau du Moulin (211 m – à ne pas confondre avec le ruisseau du Moulin qui termine sa course au domaine Maizerets), tous deux situés dans le bassin versant résiduel à l’extrême est de la zone de la Capitale, sont parmi les plus importants et sont respectivement le tributaire et l’exutoire de l’Étang du Moulin (11 417 m2). Plusieurs autres cours d’eau sans nom sont également répertoriés sur le terrritoire. Nous ne possédons pas, pour le moment, d’autres informations à caractère hydrographique pour ces cours d’eau.
En outre, mentionnons que le milieu riverain du fleuve Saint-Laurent est fortement perturbé par les utilisations résidentielle, commerciale et industrielle du territoire. Peu d’endroits sont encore à l’état naturel ou peu perturbés et ceux-ci sont soumis à des pressions importantes de développement.
La portion du Fleuve qui nous préoccupe est située dans l’estuaire d’eau douce à saumâtre (Hébert-Dupont, 2012). Elle subit l’action des marées deux fois par jour. À Québec, l’amplitude des marées peut atteindre jusqu’à 6 mètres (Sodes 2012), bien que l’amplitude moyenne soit de 4,2 m ou de 5,5 m pour les grandes marées (Génivar 2009). La présence de marées crée un étagement transversal des milieux riverains: zone subtidale (toujours submergée quelles que soient les phases de marée), zone littorale ou intertidale (non submergée en permanence) et une zone terrestre (Argus 2001). Le littoral peut quand à lui être subdivisé en trois sections: inférieur (submergé entre 90 et 100% du temps), moyen (submergé entre 50 et 90% du temps) et supérieur (submergé entre 10 et 50% du temps) (Dupont-Hébert 2012 et Argus 2001).
Le débit moyen annuel du fleuve Saint-Laurent à Québec est de 12 000 m3/s, alors qu’en crue, il peut dépasser les 25 000 m3/s. Les courants dans le chenal de la voie maritime du Saint-Laurent peuvent atteindre l’ordre de 3 noeuds (1,5 m/s) durant le jusant (marée descendante) alors qu’ils s’inversent durant le flot (marée montante) près du fond pour atteindre un maximum de l’ordre de 2,7 noeuds. Toutefois, à certains endroits le long des berges, les courants peuvent être beaucoup plus faibles et permettre le dépôt de substrat fin et l’implantation d’herbiers, notamment au niveau des battures de Beauport et des battures de Saint-Augustin-de-Desmaures (Génivar 2009 et Argus 2001) .
Dans certains secteurs, les rives sont soumises à l’érosion. Outre les caractéristiques naturelles du sol, l’instabilité des rives est attribuable à l’effet combiné des marées, des vagues créées par le vent ou le passage des bateaux, des courants et des glaces. Selon des relevés faits par Argus en 1996, 4625 m de rives naturelles et 1850 m de rives anthropiques sont instables sur le territoire de l’agglomération de Québec (Argus 2001).
Enfin, au fil des ans, la bordure du Fleuve a été fortement perturbée par l’artificialisation des rives et le remblayage. On estime que plus de 400 ha ont été remblayés lors d’agrandissements du port de Québec, et lors de la construction du boulevard Champlain et de l’autoroute Dufferin-Montmorency. Les perturbations par remblayage les plus importantes sont localisées dans le secteur de la baie de Beauport. On estime en outre que plus de 25 km de berges ont été artificialisées entre les secteurs de Sainte-Foy et Beauport, suite à divers travaux (Argus 2001).
ARGUS. 2001. Mise en valeur du littoral de l’agglomération de la Capitale nationale du Québec: élaboration d’un cadre d’analyse régional. Commission de la Capitale nationale. 54 p. + annexes.
DUPONT-HÉBERT, M., 2012. Milieux naturels d’intérêt de l’estuaire d’eau douce à saumâtre du Saint-Laurent. Fondation québécoise pour la protection du patrimoine écologique, 37 pages + annexe cartographique.
GENIVAR. 2009. Étude de préfaisabilité pour des travaux de restauration des berges le long du fleuve à Saint Augustin-de-Desmaures. Rapport final de GENIVAR Société en commandite à la Fondation québécoise pour la protection du patrimoine naturel. 60 p. et annexes.
SERVICE HYDROGRAPHIQUE DU CANADA. 2012. Marées, courants et niveaux d’eau. Pêches et Océans Canada. En ligne: http://www.waterlevels.gc.ca/fra/accueil. Consulté le 16 février 2015.
SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU SAINT-LAURENT (SODES). 2012.
Mis à jour le 16 février 2015