Démarche pour la détermination des enjeux, orientations et objectifs

Le Plan directeur de l’eau (PDE) est un document technique et scientifique qui rassemble des faits et des éléments d’information nécessaires à la compréhension de problématiques liées à l’eau, et à la prise de décisions pour favoriser la préservation de la ressource dans un souci de gestion par bassin versant.

Le PDE comprend :

Le portrait constitue la première étape du PDE. Il consiste en une description des caractéristiques des bassins versants du territoire sur les plans physique, biologique et humain, et qui ont un lien, une influence ou un impact en matière de gestion de l’eau. Le diagnostic vient ensuite et complète l’étape de l’analyse du territoire. Le diagnostic est une étude des problématiques reliées à l’eau, aux écosystèmes et aux usages associés. Il expose les problèmes et leurs effets, en plus d’établir des relations entre les causes et les problèmes.

En ce qui a trait aux enjeux, ils regroupent toutes les problématiques de l’eau et ce que l’on veut garantir pour elle. De façon générale on reconnait six enjeux, qui se définissent comme suit :

Qualité de l’eau

Préservation et amélioration de la qualité de l’eau sur l’ensemble du territoire.

Qualité des écosystèmes

Préservation et restauration des milieux naturels sur l’ensemble du territoire.

Quantité

Gestion adéquate de la ressource de façon à minimiser les écarts entre les crues et les étiages, et à assurer une quantité suffisante pour permettre tous les usages.

Sécurité

Limitation des risques et des dommages causés par l’eau, ainsi que des impacts négatifs liés à certains usages de manière à assurer la sécurité des personnes et des biens.

Accessibilité

Préservation, mise en valeur et amélioration de l’accessibilité aux lacs et cours d’eau du territoire / Préservation des usages et récupération des usages perdus.

Culturalité

Préservation des liens culturels et patrimoniaux en lien avec l’eau, développement du sentiment d’appartenance, prise en compte des valeurs de la population et préservation des paysages.

Les orientations, quant à elles, correspondent aux directions choisies pour répondre aux problématiques identifiées dans le diagnostic. Elles sont regroupées par enjeu et constituent un premier pas vers l’élaboration des objectifs qui viendront les préciser.

Une fois les enjeux et les orientations déterminés, on doit se pencher sur l’élaboration des objectifs. Les objectifs sont directement liés aux problématiques identifiés dans le diagnostic. Ils représentent des cibles à atteindre, qui doivent, dans la mesure du possible, être quantifiables et réalisables dans un délai donné. Ils doivent être déterminés par les acteurs et approuvés par ceux qui mettront en œuvre les actions. Dans ce contexte, des tables de concertation ciblées ont été créées.

Ainsi, plusieurs groupes de travail ont été formés pour la détermination des objectifs liés aux enjeux du plan directeur de l’eau. Les tables de concertation étaient formées de membres du conseil d’administration de l’OBV de la Capitale, ainsi que d’experts extérieurs au conseil d’administration. Tous les membres du conseil d’administration ont été invités à participer, alors que les intervenants extérieurs ont été ciblés en fonction de leur expertise. Un total de 45 personnes a pris part aux différentes séances, certaines personnes participant à plus d’une rencontre.

Dans un souci de minimiser le nombre de rencontres pour les intervenants qui étaient amenés à participer à plusieurs groupes, certaines thématiques ont été regroupées lors d’une même rencontre. Six rencontres de concertation ont eu lieu et les sujets traités lors ces rencontres étaient les suivants :

2 avril 2013 – 11h30

Accessibilité

9 avril 2013

16 h

18h00

Qualité de l’eau / Qualité des écosystèmes / Accessibilité

Rencontre spécifique au lac Saint-Augustin

Rencontre spécifique à la Rivière Beauport et au Ruisseau du Moulin

15 avril 2013 – 11h30

Qualité des écosystèmes

25 juin 2013 – 11h30

Qualité de l’eau

Rencontre spécifique aux rivière Saint-Charles et du Cap Rouge

11 juillet 2013 – 11h30

Quantité / Sécurité

Au début de chaque rencontre, une courte présentation du contexte, des enjeux et des orientations était faite. Des fiches techniques ont également été produites et remises aux participants quelques jours à l’avance. Sans être exhaustives, ces fiches présentaient les faits et les données disponibles sur la problématique reliée, permettant une mise à niveau de tous les participants et stimulant la discussion.

Beaucoup d’éléments ont été dégagés de ces rencontres et une première liste d’objectifs et d’actions, comprenant également des modifications aux orientations originalement proposées, a été élaborée. Les participants sont ensuite sollicités à nouveau pour formuler leurs commentaires et suggestions de modifications, pour parvenir à une version finale qui sera adoptée par le conseil d’administration de l’OBV de la Capitale avant le dépôt du plan directeur de l’eau du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs.

Le rapport des rencontres de concertation ciblées est disponible ici.


Problématiques identifiées dans le diagnostic et orientations qui en découlent

Les orientations présentées ci-dessous sont issues d’un travail d’analyse fait dans le diagnostic pour déterminer les principales problématiques du territoire. Après une période de consultation de 2 mois auprès des intervenants du milieu, les enjeux, orientations et objectifs ont été adoptés par le conseil d’administration de l’OBV de la Capitale le 9 décembre 2013.

 Enjeu: Qualité de l’eau
 Problématiques  Orientations
Dépassements du seuil de 200 UFC/100 ml observés pour les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, Hibou, Noire, du Cap Rouge et Beauport, les ruisseaux des Commissaires, Savard et du Moulin, les tributaires du lac Saint-Augustin ainsi que pour le lac Durand et certains points en bordure du Fleuve. 1A – Réduire la concentration en coliformes fécaux dans les cours d’eau et lacs problématiques du territoire.
Dépassements du seuil de 1000 UFC/100 ml observés pour les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, Noire, du Cap Rouge et Beauport, les ruisseaux des Commissaires, Savard et du Moulin, les tributaires du lac Saint-Augustin ainsi que et certains points en bordure du Fleuve.
Concentrations en coliformes fécaux entre 3900 et 29 000 UFC/100 ml observées à certaines stations sur les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson et Jaune ainsi que sur le ruisseau Savard.
Présence de cyanobactéries détectée à plusieurs reprises dans les lacs Saint-Charles et Saint-Augustin depuis 2006. 1B – Réduire les concentrations en nutriments dans les cours d’eau et les lacs touchés par une surabondance, et éviter la dégradation de ceux qui sont moins perturbés.
Dépassement du critère de protection de la vie aquatique ou de la capacité de support en phosphore pour les rivières du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, du Cap Rouge, et Beauport, les lacs Saint-Charles, Durand et Saint-Augustin, le ruisseau du Moulin, la décharge du lac Delage et les tributaires du lac Saint-Augustin.
Dépassement du critère de protection de la vie aquatique pour l’azote pour les rivières Lorette et Nelson.
Les concentrations de chlorures atteignent ou dépassent le critère de 230 mg/L pour la protection de la vie aquatique (effet aigu) pour les lacs Clément, Neigette et Laberge. Le lac Saint-Augustin présente aussi des valeurs élevées dépassant largement la concentration naturelle, sans que le critère ne soit dépassé. 1C – Réduire les concentrations en chlorures dans les lacs touchés et préserver les lacs et les cours d’eau moins affectés.
Quantités élevées de MES dans les rivières Saint-Charles, du Berger, Lorette, Nelson, Jaune, des Hurons, Beauport, les tributaires du lac Saint-Augustin et le ruisseau du Moulin. 1D – Réduire la turbidité et les quantités de MES dans les cours d’eau touchés par une surabondance, et éviter la dégradation de ceux qui sont moins perturbés.
Quantités élevées de contaminants dans les lacs et cours d’eau situés dans le bassin versant de la principale prise d’eau de la Ville de Québec. 1E – Réduire les quantités de contaminants dans les lacs et cours d’eau situés dans un bassin versant de prise d’eau.
Manque d’information sur la présence de métaux dans l’eau pour de nombreux lacs et cours d’eau. 1F – Améliorer les connaissances sur les contaminants non inclus dans les suivis réguliers de la qualité de l’eau.
Aucune information disponible sur les pesticides dans les lacs et cours d’eau du territoire.
Manque d’information sur la qualité de l’eau pour plusieurs lacs et cours d’eau du territoire. 1G – Acquérir, actualiser et rendre accessibles les données de qualité de l’eau sur les lacs et cours d’eau du territoire.
Détection de contaminants dans certains puits d’alimentation en eau potable, privés ou publiques. 1H – S’assurer que la contamination de certains aquifères ne constitue pas une menace pour la santé publique.
 Enjeu: Qualité des écosystèmes
 Problématiques  Orientations
De nombreux milieux humides subissent des pressions de développement urbain. Peu sont protégés. 2A – Assurer la protection et la conservation des milieux naturels sur le territoire.
Information non disponible, désuète ou partielle pour de nombreux milieux humides sur le territoire. 2B – Améliorer les connaissances sur la localisation et les caractéristiques des milieux humides du territoire.
Présence de problèmes d’érosion en rives. 2C – Maintenir ou restaurer l’intégrité des écosystèmes aquatiques et riverains et limiter les impacts des activités humaines sur ceux-ci.
Caractérisation de l’érosion non disponible, désuète ou partielle pour de nombreux lacs et cours d’eau sur le territoire.
Présence de berges artificialisées sur de nombreux lacs et cours d’eau.
Recouvrement des berges par la végétalisation réduit sur de nombreux lacs et cours d’eau et nombreux espaces laissés à nu.
Canalisation de portions importantes de certains cours d’eau.
Perte de milieux forestiers au profit du développement urbain.
Sédimentation importante dans certains lacs et cours d’eau du territoire.
Manque d’information sur la sédimentation dans de nombreux lacs et cours d’eau.
Présence de myriophylle à épi et de l’élodée du Canada dans certains lacs du territoire. 2D – Préserver la biodiversité des milieux aquatiques et riverains.
Présence de la moule zébrée dans l’estuaire de certains cours d’eau.
Présence de nombreuses espèces exotiques envahissantes sur l’ensemble du territoire.
Présence de nombreuses espèces à statut précaire sur le territoire.
Présence de nombreuses barrières à la migration des poissons sur l’ensemble du territoire. 2E – Favoriser la libre circulation des poissons.
 Enjeu: Quantité
 Problématiques  Orientations
Des périodes de sécheresse prolongées peuvent entrainer un manque d’eau à la hauteur de la prise d’eau sur la rivière Saint-Charles. Pour y remédier, une conduite d’urgence a été aménagée pour dériver de l’eau de la rivière Jacques-Cartier vers la rivière Nelson. 3A – Minimiser les dérivations interbassins.
À l’échelle de la Ville de Québec, la consommation totale d’eau s’élève à près de 490 litres/personne/jour. En 2011, la consommation maximale journalière dépassait la capacité de production. Une réduction de la consommation d’eau de l’ordre de 20 % sur la demande de pointe permettrait de maintenir la demande future en eau potable à un niveau inférieur à la capacité de production. 3B – Réduire la consommation totale d’eau journalière à l’échelle du territoire et limiter le gaspillage.
Les valeurs des débits réservés ne sont pas toujours respectées dans la rivière Saint-Charles. Elles sont en outre jugées insuffisantes pour la faune et les autres usages en aval de la prise d’eau. 3C – Assurer un débit minimal dans les cours d’eau gérés par des barrages ou sujets à des prélèvements.
Le phénomène d’alternance de crues subites et d’étiages profonds est parfois important dans les cours d’eau où le bassin versant présente un pourcentage important d’imperméabilisation. 3D – Réduire les écarts entres les crues et les étiages dans les cours d’eau urbanisés.
 Enjeu: Sécurité
 Problématiques  Orientations
Présence de nombreux bâtiments en zones inondables. Lors d’épisodes d’inondations, les impacts socio-économiques peuvent être importants. 4A – Prévenir les impacts sur les biens et les personnes que pourraient entrainer des épisodes de débordements de cours d’eau.
 Enjeu: Accessibilité
 Problématiques  Orientations
L’accès à certains lacs et portions de cours d’eau n’est pas possible en raison de la privatisation des rives ou de la canalisation du cours d’eau. 5A – Favoriser la présence d’accès publics ainsi que l’usage d’embarcations non motorisées sur les lacs et cours d’eau du territoire
Certains usages, tels que la patinoire sur la rivière Saint-Charles ou encore la baignade, ont été perdus au fil du temps. 5B – Récupérer certains usages perdus au fil du temps.
Certaines structures font obstacles aux embarcations sur les cours d’eau, limitant ainsi les possibilités de pratique de sports nautiques. 5C – Faciliter le franchissement de certaines entraves à la circulation sur les cours d’eau du territoire.
 Enjeu: Culturalité
 Problématiques  Orientations
Des enquêtes réalisées auprès de la population ont permis de démontrer que plusieurs personnes se sentent plus ou moins concernés par les problématiques liées à l’eau. En contrepartie, d’autres citoyens ont un contact privilégié avec l’eau et ne demandent qu’à le maintenir, voire à le renforcer. 6A – Renforcer le sentiment d’appartenance de la population envers les lacs et cours d’eau du territoire.

 

 

 

Mis à jour le 8 janvier 2014

Section 5: Accessibilité

Orientation 5A: Favoriser la présence d’accès publics ainsi que l’usage d’embarcations non motorisées sur les lacs et cours d’eau du territoire.

Objectifs:

Pour l’action 5Ag, s’assurer qu’il y a coordination avec Hydro-Québec dans la planification du parc, puisqu’il y a présence de lignes de distribution sur une partie des rives de la rivière Beauport.

Action 5Aa- Dans les secteurs propices à la pratique d’activités nautiques, prévoir des zones de mise à l’eau accessibles à toute la population.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Prévoir des zones de mise à l’eau sur la rivière Saint-Charles, accessibles à toute la population, dans les secteurs propices Société de la rivière Saint-Charles  X
Nation huronne-wendat
Entretenir le site de mise à l’eau des Marais du Nord Agiro X
Participer à la mise en place d’une zone de mise à l’eau au Centre écologique Léopold Beaulieu Complétée (2015)
Action 5Ab- Mettre en place un parcours canotable sur la rivière Saint-Charles.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Officialiser un parcours canotable en eau calme dans le tronçon nord du parc linéaire de la rivière Saint-Charles Ville de Québec X
Aménager une zone de mise à l’eau officielle localisée aux abords du boulevard de la Colline X
Appuyer le développement d’un site de canot-kayak d’eau vive dans la rivière Saint-Charles à la hauteur du parc Chauveau, jusqu’au barrage Saint-Jacques X
Conditionnellement à l’atteinte d’une qualité de l’eau permettant les contacts secondaires, officialiser un parcours canotable en eau calme dans la partie aval de la rivière Saint-Charles X
Action 5Ac- Créer un outil cartographique localisant les points d’accès aux lacs et cours d’eau pour la baignade et les usages récréatifs non motorisés, et donnant les informations appropriées aux citoyens.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Tenir à jour les outils promotionnels sur le parc linéaire de la rivière Saint-Charles. Ville de Québec X
Action 5Ad- Évaluer les possibilités d’autoriser la baignade à de nouveaux endroits sur le territoire, en prenant en compte les contraintes environnementales associées.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
À déterminer À déterminer
Action 5Ae- Évaluer la pertinence de procéder à l’amélioration de l’accessibilité en bordure de la rivière du Cap Rouge.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Évaluer la pertinence et les possibilités de procéder à l’amélioration de l’accessibilité en bordure de la rivière du Cap Rouge. Conseil de bassin de la rivière du Cap Rouge X
Action 5Af- Favoriser le développement de l’accessibilité en bordure du ruisseau du Moulin par l’aménagement de sentiers de marche et la tenue d’activités d’interprétation patrimoniale, notamment près du vieux moulin, à la cédrière Bourg Royal et au marais de l’estuaire.
Actions spécifiques  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
À déterminer À déterminer
Action 5Ag- Aménager un parc linéaire en bordure de la rivière Beauport – Terminée
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Réaliser la stabilisation des berges aux endroits problématiques, rédiger les plans et devis et réaliser les travaux. Ville de Québec Complétée (2015)
Action 5Ah- Mettre en valeur le parc riverain du lac Saint-Augustin, en tenant compte de sa vocation de conservation.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Inciter la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures à instaurer un bâtiment de service au parc riverain et des rampes de mise à l’eau pour embarcations non motorisées autour du lac Saint-Augustin. Conseil de bassin du lac Saint-Augustin X
Mettre en valeur les éléments culturels et patrimoniaux liés au lac Saint-Augustin et à la région. X
Faire du futur bâtiment d’accueil du parc Riverain un exemple de bâti vert (toit végétal et récupération des eaux de pluie, matériau noble). Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures X
Arrimer les choix en fonction avec des attentes citoyennes manifestées dans le cadre de l’exercice de vision du lac 2014. X
Aménager un lien pédestre entre la rive nord et la rive sud du lac Saint-Augustin. X
Action 5Ai- Limiter les impacts négatifs liés à certains usages récréatifs de l’eau de manière à assurer la sécurité des personnes et des biens, et une meilleure protection des lacs et cours d’eau.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Inciter les autorités pertinentes à faire respecter la réglementation fédérale et sensibiliser les usagers à la cohabitation harmonieuse sur le lac Conseil de bassin du lac Saint-Augustin X
Promouvoir l’harmonie entre les différents usages récréatifs et en chercher à en faire limiter l’impact sur l’environnement. Conseil de bassin du lac Beauport X

Orientation 5B: Récupérer certains usages perdus au fil du temps.

Objectifs:

L’action 1Bd est également reliée à cette orientation.

Action 5Ba- Réaliser une étude sur l’éventualité de ramener le patinage sur la rivière Saint-Charles afin de déterminer la faisabilité, les coûts, l’aspect sécuritaire, et s’il y a une demande.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
À déterminer À déterminer
Action 5Bb- Évaluer la possibilité de récupérer la baignade au lac Saint-Augustin suite à sa restauration – Terminée
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Évaluer les possibilités environnementales, sociales et économiques de ramener la baignade au lac Saint-Augustin. Conseil de bassin du lac Saint-Augustin Complétée (2014)

Orientation 5C: Faciliter le franchissement de certaines entraves à la circulation sur les cours d’eau du territoire.

Objectif:

Action 5Ca- Au moment de la réfection, évaluer les possibilités de mettre en place des possibilités de portage pour les canots et kayaks afin de franchir le barrage Samson.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
En collaboration avec la Ville de Québec, évaluer les possibilités de mettre en place des possibilités de portage pour les canots et kayaks afin de franchir le barrage Samson, au moment de la réfection. Société de la rivière Saint-Charles  X X

Section 6: Culturalité

Orientation 6A: Renforcer le sentiment d’appartenance de la population envers les lacs et cours d’eau du territoire.

Objectif:

Action 6Aa- Organiser des activités festives et récréatives, en été comme en hiver, autour des lacs et cours d’eau.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Organiser annuellement la Journée de l’Environnement, dans le cadre de laquelle des activités de sensibilisation en lien avec l’eau sont tenues. Municipalité des cantons unis de Stoneham-et-Tewkesbury X
Organiser annuellement Vagues en ville, la descente de la rivière Saint-Charles, Festi-Glisse, la fête de la rivière Saint-Charles et les randonnées pédagogiques. Société de la rivière Saint-Charles X
Développer d’autres activités festives autour de la rivière Saint-Charles. X
En collaboration avec le G3E, poursuivre les activités tenues dans le cadre du Festival de la pêche. Conseil de bassin de la rivière Beauport X
Développer de nouvelles activités récréatives en lien avec la rivière Beauport. X
Inciter la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures à aménager et entretenir une patinoire sur le lac Saint-Augustin, lorsque les conditions climatiques le permettent. Conseil de bassin du lac Saint-Augustin  X
Organiser des activités récréatives, sportives et pédagogiques, autour et sur le lac Saint-Augustin, été comme hiver. X
Organiser des activités hivernales d’animation en bordure de la rivière du Cap Rouge. Conseil de bassin de la rivière du Cap Rouge X
Une course de canot sur la Rivière Saint-Charles est organisée à chaque année lors du Pow Wow Nation huronne-wendat X
Poursuivre l’aménagement de la patinoire sur le lac Beauport et l’organisation de plusieurs activités telles que le pound hockey ou encore les festivités de la Saint-Jean et de la Confédération au Club nautique. Municipalité de Lac-Beauport X
Encourager la pérennisation des activités physiques en plein air sur le territoire de l’Arrondissement des Rivières et favoriser la tenue de nouveaux événements, en collaboration avec des organismes du milieu. Ville de Québec (Arrondissement des Rivières) X
Action 6Ab- Installer et entretenir, pour les sites les plus fréquentés ou vulnérables, des panneaux pédagogiques concernant les patrimoines naturel, historique, architectural ou culturel liés aux cours d’eau ou aux lacs, et les bonnes pratiques d’utilisation.
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Mettre en place et entretenir des panneaux d’interprétation aux marais du nord et au Centre écologique Léopold Beaulieu Agiro  X
Rechercher des partenariats pour l’installation de panneaux pédagogiques portant sur l’aspect historique, patrimonial et culturel de la rivière Beauport en bordure du cours d’eau. Conseil de bassin de la rivière Beauport X
Dans le cadre de projets agroenvironnementaux, installer des panneaux sur les bonnes pratiques. Club agroenvironnemental de la Rive-Nord  X
Élaborer et mettre en place des panneaux pédagogiques sur les différents aspects/problématiques du lac Saint-Augustin, au parc riverain et ailleurs dans le bassin versant. Conseil de bassin du lac Saint-Augustin  X
Entretenir les panneaux pédagogiques installés le long de la rivière Saint-Charles. Nation huronne-wendat  X
Installer et entretenir, pour les sites les plus fréquentés ou vulnérables, des panneaux pédagogiques concernant les patrimoines naturel, historique, architectural ou culturel liés aux cours d’eau ou aux lacs, et les bonnes pratiques d’utilisation. Ville de Québec  X
Action 6Ac- Créer des outils pour promouvoir les attraits environnementaux du territoire (sites naturels, activités récréatives et éducatives, patrimoine, etc.).
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Faire la promotion des attraits du parc linéaire de la rivière Saint-Charles via divers outils : audioguide, carte interactive, etc. Société de la rivière Saint-Charles  X
Développer un parcours de ski de fond dans la zone urbaine du parc linéaire de la rivière Saint-Charles.  X
Développer un parc d’eau vive (infrastructure canotable en eau vive) dans le parc Chauveau.  X
Assurer l’accueil du parc linéaire de la rivière Saint-Charles Agiro X
Revoir le site Internet du CBRB de façon à en faire, notamment, un outil de promotion pour les attraits du bassin versant de la rivière Beauport. Conseil de bassin de la rivière Beauport  Complétée (2017)
En 2014, mettre à jour les documents d’information et de sensibilisation relatifs au parc du mont Wright Association forestière des deux rives (AF2R) Complétée (2016)
Créer des outils pour promouvoir les attraits du bassin versant lors de la refonte du site internet de la nation huronne-wendat. Nation huronne-wendat X
Poursuivre le développement de la promotion et de l’information sur le parc linéaire et la rendre accessible avec les nouvelles technologies de l’information. Ville de Québec X
Élaborer un parcours du fleuve Communauté métropolitaine de Québec Complétée (2019)
Action 6Ad- Développer une vision d’avenir pour le lac Saint-Augustin et un plan d’action visant sa promotion comme lieu de loisirs, d’activités physiques, de plein air et de détente – Terminée
Réalisations  Maîtres d’oeuvre / responsables de l’action Échéancier
 2016-2019 2019-2025 2025 et + Récurrent
Tenir des rencontres de concertation avec la population et les intervenants du milieu pour développer une vision d’avenir au sujet du lac Saint-Augustin qui corresponde à leurs aspirations. Conseil de bassin du lac Saint-Augustin Complétée (2013)
Mettre en place le plan d’action pour donner suite à l’exercice de la vision d’avenir développée pour le lac Saint-Augustin. Complétée (2017)
Soutenir le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin dans le développement d’une vision d’avenir pour le lac Saint-Augustin en participant entre autres, à des rencontres de concertation OBV de la Capitale Complétée (2014)

Portrait

Le portrait du territoire constitue la première étape de l’élaboration du plan directeur de l’eau. Conçu pour être consulté en ligne, il n’existe aucune version papier de cet ouvrage. Son format électronique permet une mise à jour en continu, au fur et à mesure de l’obtention de nouvelles informations. Nous vous invitons donc à le consulter régulièrement pour vous assurer de toujours avoir l’information la plus à jour possible.

Équipe de réalisation

Caroline BrodeurBaccalauréat en géographie / Maîtrise en Aménagement du territoire et développement régional / Diplôme 2e cycle en Gestion de l’environnement 
Nancy DionneBaccalauréat en biologie / Maîtrise en biogéosciences de l’environnement
Patricia TurmelBaccalauréat en environnement / Diplôme 2e cycle en Gestion de l’environnement (en cours)
Julie TrépanierBaccalauréat en géographie / Maîtrise en biogéosciences de l’environnement
Dominic BrassardBaccalauréat en biologie / Maîtrise en ressources renouvelables
Rébecca LabrecqueTechnique en bioécologie
Virginie LabergeBaccalauréat en biologie / Maîtrise en biologie végétale

Citation

BRODEUR, C., D. BRASSARD, N. DIONNE, V. LABERGE, R. LABRECQUE, J. TRÉPANIER, ET P. TURMEL. 2012. Portrait des bassins versants de la Capitale. Organisme des bassins versants de la Capitale. Publié en mars 2012 – révision en continu.

Révision scientifique

AF2R – Julie Molard
APEL – Mélanie Deslongchamps
CAGEQ – Payse Mailhot
Canards Illimités Canada – Pierre Dulude
CEHQ-MDDEP – Éric Martel
Club agroenvironnemental de la Rive-Nord – Annie Dumas
CMQ – Bruno Labonté
Garnison Valcartier – Anne-Marie Coutu
Garnison Valcartier – Bernard Michaud
Garnison Valcartier – Céline Porcher
MAPAQ – Mustapha Eddib
MAPAQ – Stéphane Lavoie
MDDEP – Rock Bégin
MDDEP – Jocelyne Hébert
Municipalité des cantons unis de Stoneham-et-Tewkesbury – Jean-Pierre Coache
Société d’histoire de Québec – Marc Vallières
Syndicat des propriétaires forestiers de la région de Québec – Denis Villeneuve
Ville de Québec, service de l’environnement – Odette Martineau
Ville de Québec, service de l’environnement – Claire Rhéaume
Ville de Québec, service des travaux publics – Marcel Roy
Wendake – Mario Gros-Louis

Partenaires

Communauté métropolitaine de Québec
Corporation d’aménagement et de gestion environnementale de Québec (CAGEQ)
Conseil de bassin de la rivière du Cap Rouge
Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF)
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP)
Société de la rivière Saint-Charles
Ville de Québec

Section 5: Activités humaines, utilisation du territoire et usages de l’eau

5.1 Activités agricoles et situation agroenvironnementale

Figure 5.1.1 : Parcelles agricoles sur le territoire de la zone de la Capitale, assurées par la FADQ en 2009

Les activités agricoles sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) généraient en 2007 des revenus d’exploitations agricoles totalisant 114 millions de dollars. Elles constituent un puissant moteur socio-économique puisque près de 50 000 emplois directs ou indirects leur sont associés, soit 12,4 % des emplois totaux sur le territoire de la CMQ (Fédération de l’UPA de la Rive-Nord, 2011).

Sur le territoire de la zone de la Capitale, les activités agricoles sont pour la plupart concentrées dans la portion ouest, en grande partie dans les bassins versants des rivière du Cap Rouge, Lorette et Nelson, bien que l’on en trouve aussi dispersées ailleurs, notamment dans le bassin de la rivière du Moulin. La figure ci-contre illustre les parcelles agricoles présentes sur le territoire et qui sont assurées dans les programmes de la Financière agricole du Québec (FADQ), en 2009. Les cultures utilisées pour les regroupements sont : foin, maïs, blé, orge, avoine, soya, canola, autres céréales, maraîcher, petits fruits, et autres. Les classes de cultures données sont basées sur des déclarations faites par les producteurs agricoles à la FADQ. Les données compilées à la fin de l’été ont été utilisées et 10% de ces déclarations ont été vérifiées sur le terrain.

5.1.1 Une collaboration des acteurs du milieu

En fonction de leur mandat, plusieurs autres acteurs du milieu agricole prennent des décisions et mettent en œuvre des actions qui influencent les usages et la qualité de l’eau sur les bassins versants du territoire de la Capitale. Ces acteurs sont la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Rive-Nord, le Club agroenvironnemental de la Rive-Nord (CARN), le ministère de l’Agriculture et l’agroalimentaire Canada (AAC) et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

5.1.1.1 Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ)

Le MAPAQ influence et appuie l’essor de l’industrie bioalimentaire québécoise dans une perspective de développement durable. Il réalise des interventions en production, en transformation, en commercialisation et en consommation des produits agricoles, marins et alimentaires. Il joue aussi un rôle important en matière de recherche et de développement, d’enseignement et de formation. De nombreux programmes de soutien financier sont offerts aux agriculteurs, dont le programme Prime-Vert, qui vise à promouvoir et diffuser les bonnes pratiques agricoles (MAPAQ, 2011).

Il s’agit de l’organisme qui pose le plus d’actions sur le terrain et au niveau financier via Prime-Vert. Ce programme a pour objectif de promouvoir et de diffuser les bonnes pratiques agricoles, de soutenir les exploitations agricoles et les usines de transformation agroalimentaire afin qu’elles puissent se conformer aux lois, règlements et politiques et de les aider à adapter leur système de production en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de conserver les ressources et d’améliorer l’environnement agricole. Pour aider les exploitations agricoles et les usines de transformation agroalimentaire à se conformer à son orientation, le Ministère a retenu les neuf volets d’intervention suivants :

• Ouvrages de stockage des fumiers et gestion des résidus agricoles

• Technologies de gestion des matières fertilisantes et des émissions de gaz à effet de serre

• Équipement d’épandage des fumiers

• Services-conseils en agroenvironnement et en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre

• Services-conseils collectifs en agroenvironnement

• Réduction de la pollution diffuse

• Réduction de l’emploi des pesticides et des risques

• Remplacement de sources d’énergie et valorisation énergétique de la biomasse

• Projets d’envergure pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (MAPAQ, 2009).

5.1.1.2 La Fédération de l’UPA de la Rive-Nord

L’union des producteurs agricoles apporte une contribution importante à la gestion de l’eau par bassin versant. Son penchant régional, la Fédération de la Rive-Nord, couvre un territoire s’étendant de la région de Portneuf jusqu’à la Côte-Nord, en longeant le Saint-Laurent. Elle regroupe 1 180 fermes exploitées par plus de 1 600 producteurs agricoles. Elle appuie ses membres dans de vastes projets d’amélioration de la qualité des cours d’eau agricoles, leur fournissant un coffre à outils agroenvironnemental, des guides techniques et des documents de références pour de meilleures pratiques. Les producteurs agricoles peuvent identifier des problèmes d’érosion et de dégradation de la qualité du cours d’eau et contribuer à chercher des solutions. Dans certains cas, l’UPA joue un rôle de parrain de projets. Ces projets sont appuyés par les gouvernements et de nombreux partenaires publics et privés, comme la Fondation de la faune du Québec. Certains professionnels de l’UPA agissent comme conseillers ou agents de formation auprès des producteurs (UPA, 2011).

5.1.1.3 Club agroenvironnemental de la Rive-Nord

Les clubs-conseils en agroenvironnement (CCAE) sont des regroupements volontaires de producteurs agricoles dont l’objectif est de favoriser le développement durable des exploitations agricoles québécoises en adoptant des pratiques respectueuses de l’environnement. Les bassins versants de la Capitale sont compris dans l’offre de service du CCAE de la Rive-Nord aussi appelé le CARN. Ils accompagnent les agriculteurs membres dans différents aspects de leur démarche environnementale, selon six axes d’intervention: amélioration de la gestion des fertilisants, réduction et meilleure utilisation des pesticides, adoption de pratiques culturales de conservation, aménagement et protection de cours d’eau, atténuation des gaz à effet de serre et amélioration de la biodiversité et de la cohabitation harmonieuse (CCAE, 2011). Le CARN offre des services en agroenvironnement aux producteurs membres dans le cadre du volet 8 du programme Prime-Vert du MAPAQ – Services conseils en agroenvironnement et en matière de réduction des gaz à effet de serre. Sur le territoire de l’OBV de la Capitale, il y a 4 producteurs qui sont membres du CARN et il n’y a pas eu de projet qui a touché ces derniers. Ces producteurs sont tous assujettis au PAEF, au PAA et au bilan de phosphore (Annie Dumas, 24 janvier 2012).

5.1.1.4 Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC)

Le ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire met en œuvre plusieurs programmes qui ont pour objectif une gestion avantageuse de terres agricoles et des ressources en eau des bassins versants. Ils fournissent de l’information sur les pratiques de gestion axées sur la protection des terres, de l’eau et des bassins versants, et aident à la mise en œuvre de ces pratiques. L’aide apportée aux producteurs est de nature technique ou financière (AAC, 2011). AAC finance les Plans d’accompagnement agroenvironnemental (PAA) selon une entente provinciale-fédérale.

5.1.2 Un encadrement essentiel

C’est dans l’optique d’avoir un meilleur contrôle sur la qualité des eaux sur le territoire que des règlements furent instaurés par les autorités gouvernementales et municipales.

5.1.2.1 Règlement sur les exploitations agricoles (REA)

Le règlement sur les exploitations agricoles, adopté en 2002 par le Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, a pour objectif d’assurer la protection de l’environnement, particulièrement celle de l’eau et du sol, contre la pollution causée par certaines activités agricoles. Il s’applique aux élevages d’animaux et aux installations d’élevage de ces animaux, aux ouvrages de stockage de leurs déjections et à l’épandage de celles-ci. Il interdit de donner accès aux cours d’eau et aux plans d’eau ainsi qu’à leur bande riveraine aux animaux. De plus, il dicte les pratiques de stockage étanche des fumiers et limite les doses maximales de matières fertilisantes de toutes sources (engrais organiques et minéraux) qui peuvent être épandues dans les champs cultivés (MDDEP, 2006). En outre, le 15 décembre 2004, le gouvernement du Québec a édicté le Règlement modifiant le REA afin d’interdire l’augmentation des superficies cultivées dans les bassins dégradés, soit les bassins où le critère d’eutrophisation est dépassé. Cette mesure a pour objet de freiner la détérioration de la qualité de l’eau. Les municipalités comprises dans les bassins versants de la Capitale sont soumises à cette réglementation.

5.1.2.2 Règlements de contrôle intérimaire (RCI) agricoles

Les règlements de contrôle intérimaire (RCI) agricoles furent instaurés par la MRC La Jacques-Cartier et par la Communauté métropolitaine de Québec. Ils s’appliquent sur le territoire de l’ensemble des bassins versant de la Capitale. En termes de protection de cours d’eau, le second affecte 5% des surfaces agricoles du bassin versant de la Saint-Charles. Il prohibe, sur le territoire de agglomération de Québec et au-delà du REA, l’épandage des lisiers, des fumiers et des composts dans une bande de 75 m de part et d’autre des cours d’eau servant d’alimentation en eau potable (CMQ, 2003). Ainsi, la rivière Lorette, en aval de la prise d’eau de la ville de Québec, et la haute Nelson, située hors de l’Agglomération de Québec, ne sont pas protégées. Le RCI de la MRC La Jacques-Cartier prohibe, pour sa part, les élevages porcins sur fumier liquide; le fumier solide s’infiltrant moins que le fumier liquide dans les sols sableux (MRC La Jacques-Cartier, 2003), les eaux souterraines en sont donc moins affectées (Gérardin et Lachance, 1997)

5.1.2.3 Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP)

Le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) a été adopté en 2014. Il remplace le Règlement sur le captage des eaux souterraines. Par ce règlement est mis en place un nouveau régime d’autorisation des prélèvements d’eau. des critères d’assujettissement à une autorisation de prélèvement d’eau, des normes applicables à l’aménagement de certaines installations de prélèvement d’eau et aux systèmes de géothermie, des dispositions encadrant les activités d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières pour assurer la protection de l’eau ainsi qu’un renforcement de la protection des sources destinées à l’alimentation en eau potable (MDDELCC, 2015).

5.1.2.4 Guide sur la valorisation des matières résiduelles fertilisantes (MRF)

Le Guide sur la valorisation des matières résiduelles fertilisantes a été publié en février 2004 et réédité en novembre 2008. Ce guide sert essentiellement à déterminer si une activité de valorisation des matières résiduelles fertilisantes (MRF) est assujettie à une demande de certificat d’autorisation et à préciser les normes et les critères applicables. Il permet d’encadrer la délivrance des certificats d’autorisation ainsi que des avis de projet relatifs à la valorisation agricole des MRF.

5.1.2.5 Loi sur les pesticides

Au Québec, la vente et l’usage des pesticides sont encadrés par la Loi sur les pesticides et, de façon complémentaire, par la Loi sur la qualité de l’environnement. Ces lois et les règlements qui en découlent sont administrés par le ministère du Développement durable, de l’Environnement de la Faune et des Parcs.

En 1986, le Québec s’est doté d’une Politique pour une utilisation rationnelle des pesticides qui accompagnait l’avant-projet de loi sur les pesticides. Sanctionnée en 1987, la Loi sur les pesticides complète au Québec l’encadrement légal du fédéral. La Loi sur les pesticides poursuit deux grands objectifs :

• éviter et atténuer les atteintes à l’environnement et à la santé;

• réduire et rationaliser l’usage des pesticides.

Le contrôle législatif et réglementaire constitue l’un des moyens retenus afin d’assurer les qualifications des intervenants et de fixer des balises aux pratiques. Les dispositions prévues permettent :

• de classer les pesticides;

• d’établir un système de permis et de certificats;

• d’exiger des registres et des bilans de vente et d’utilisation;

• d’exiger des mesures visant à minimiser les atteintes à l’environnement causées par les activités liées à l’entreposage, à la vente et à l’utilisation des pesticides;

• d’imposer des sanctions.

Afin de préciser les modalités d’application de la Loi sur les pesticides, trois règlements sont entrés en vigueur en 1988, soit le Règlement sur les pesticides, le Règlement sur les pesticides en milieu agricole et le Règlement sur les pesticides en milieu forestier. En 1997, le Règlement sur les permis et les certificats pour la vente et l’utilisation des pesticides entrait en vigueur et donnait force de loi à la plupart des articles de la Loi modifiant la Loi sur les pesticides (MDDELCC, 2014).

5.1.3 Bassin de la rivière Saint-Charles

Figure 5.1.3.1 : Potentiel horticole du bassin versant de la rivière Saint-Charles

Dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, les zones agricoles occupent 9% du territoire, soient 1 578 ha (Hébert, 2006). En 2003, les activités agricoles génèraient 12,35 millions de dollars de revenus par an et employaient directement 580 personnes occupant des professions propres à l’agriculture, excluant les manœuvres (MAPAQ, 2003). La moyenne d’âge des agriculteurs du bassin est la plus élevée au Québec et on y trouve la plus importante concentration d’agriculteurs à temps partiel. L’activité agricole du bassin est surtout périurbaine, puisque les exploitations bénéficient d’un rapprochement étroit avec la ville, ce qui permet à certains producteurs (tels les producteurs maraîchers) d’écouler rapidement leur production sur le marché local. Toutefois, la nature diversifiée des exploitations dans le bassin amène aussi l’exportation des produits hors de la région.

On compte 68 exploitations agricoles disséminées sur l’ensemble du bassin. En 2006, le territoire en culture était consacré à 70 % aux fourrages et à 14 % aux cultures à interligne étroit (blé, avoine, orge, céréales, sarrasin, seigle, millet, triticale). Les cultures à grand interligne (maïs, légume, pommes de terre, haricots, soya, tabac, lentilles) couvrent quant à elles seulement 9 % des superficies cultivées (Hébert, 2006).

Les 1 999 unités animales présentes dans le bassin versant sont en majeure partie composées de bovins (38 %) et de volailles (38 %), les porcs ne représentant que 9 % du cheptel. Cela représente 1,3 u.a par ha cultivé. L’élevage de volaille pour la chair et les œufs est retrouvé à très forte concentration dans la municipalité de Saint-Gabriel-de-Valcartier, dans le sous-bassin de la rivière Nelson (Hébert, 2006). Depuis le 5 juin 2008, le nouveau règlement permet de garder les oiseaux à l’extérieur dans un espace clôturé (Règlement relatif au confinement d’oiseaux captifs). La très forte concentration d’élevages de même que le manque de sols en culture pour l’épandage du fumier dans la municipalité de Saint-Gabriel-de-Valcartier forcent l’exportation de ce dernier vers d’autres municipalités ou d’autres MRC ayant des terres suffisantes (MENV, 2000). Les autres cultures fourragères ainsi que l’élevage de bovins sont quant à eux situés principalement dans le sous-bassin de la rivière Lorette, dans les secteurs de Sainte-Foy et de L’Ancienne-Lorette (Hébert, 2006).

La figure 5.1.3.1 illustre le potentiel horticole des terres sur l’ensemble du bassin de la rivière Saint-Charles. Ces données proviennent de l’Atlas du cadre écologique de référence du bassin versant de la rivière Saint-Charles et elles ont été évaluées à partir de la typologie et des géotopes. Ainsi, le potentiel horticole exprime globalement la capacité naturelle des sols à supporter ce type de production agricole. À proximité d’un bassin urbain important, l’horticulture est peut-être plus adaptée que la production laitière traditionnelle (Gérardin et al., 1997)

5.1.3.1 Piscicultures

Figure 5.1.3.1.1 : Piscicultures présentes sur le bassin versant de la rivière Saint-Charles

Sur le territoire du bassin versant, on trouve 2 établissements de piscicultures répertoriées par le MAPAQ (Morin, 2009). L’une se situe dans le sous-bassin de la rivière des Hurons (Stoneham), l’autre dans le sous-bassin de la rivière Saint-Charles (Québec). Leur production, constituée d’omble de fontaine, de truite arc-en-ciel, de truite brune et de ouananiche, est annuelle et tournée essentiellement vers l’ensemencement. Le bassin versant héberge également deux étangs de pêche répertoriés par le MAPAQ (Morin et Lamy, 2009). Ils offrent une activité de pêche sportive saisonnière (mai à septembre). Les exploitants s’approvisionnent la plupart du temps auprès des stations piscicoles productrices (Morin, 2007). Le premier étang est formé d’un seul plan d’eau, et possède une superficie de 4 ha. Il est situé sur le bassin versant de la rivière des Hurons. Le second est formé de deux plans d’eau, d’une superficie totale de 1 ha. L’omble de fontaine est pêché dans les deux étangs, tandis que la truite arc-en-ciel est présente dans une seule des deux exploitations.

Le centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) repère 4 piscicultures supplémentaires sur le territoire, toutes situées dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles. Une est située au lac Bastien (municipalité de Lac-Beauport) et les 3 autres aux lacs à Giguère (Québec).

5.1.4 Bassin de la rivière du Cap Rouge

Les terres agricoles couvrent 52% du territoire du bassin versant de la rivière du Cap Rouge, soient 4 583 ha. De cette zone, seulement 3 104 ha (38%) sont actuellement destinées à l’agriculture, puisque l’on compte environ 1 500 ha de boisés et de friches (Gaudette et al., 2010). La zone agricole s’étend principalement au centre du bassin versant, c’est-à-dire à partir du boulevard Wilfrid-Hamel vers l’ouest jusqu’au pied du mont Bélair. Elle englobe une partie des villes de Québec, de Saint-Augustin-de-Desmaures et de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.

Figure 5.1.4.1 : Répartition des 62 exploitations agricoles dans le bassin versant de la rivière du Cap Rouge selon le type d’élevage ou de culture (MAPAQ, 2008)

Sur ce territoire, on comptait 62 producteurs agricoles inscrits au MAPAQ en 2008. La plupart de ces terres agricoles côtoient soit la rivière du Cap Rouge, soit un de ses ruisseaux tributaires qui sont particulièrement nombreux dans cette zone. La densité animale sur le bassin versant était quant à elle, toujours en 2008, de 1 577 unités animales (u.a.) au total, soit 0,34 u.a. par ha (Gaudette et al., 2010). Les fourrages et les pâturages (luzerne, mil, brome, trèfle, etc.) comptent pour près de 72 % de la superficie totale cultivée sur le bassin (cultures permanentes), comparativement à 20% pour les cultures annuelles. La nature de ces productions est plutôt diversifiée; on retrouve des éleveurs de vaches laitières et de bovins de boucherie, des acériculteurs ainsi que des producteurs de céréales destinées surtout à l’alimentation des troupeaux. On compte également un bon nombre de fermes horticoles où se cultivent de petits fruits ainsi que des légumes (Gaudette et al., 2010), dont une forte concentration de culture de pomme de terre. Selon les données géomatiques disponibles, 22% du bassin versant de la rivière du Cap Rouge était en culture annuelle en 2009.

5.1.4.1 Situation agroenvironnementale

Plusieurs problématiques environnementales touchent les rives en aval de la rivière du Cap-Rouge : déboisement, érosion, ravinement, ponceaux et sorties désuètes de drain (Gaudette et al., 2011). Une étude récente, réalisée le long de la rivière dans sa partie agricole, dresse un portrait sommaire de la situation agroenvironnementale du bassin versant (Roche, 2011). Premièrement, la gestion du phosphore constitue une problématique importante dans le bassin versant. Les échantillons prélevés indiquent un dépassement en concentration de phosphore total du critère de qualité de l’eau de surface pour la protection de la vie aquatique. Ce critère vise à limiter la croissance excessive d’algues et de plantes aquatiques dans les cours d’eau. Deuxièmement, les données recueillies indiquent que les concentrations de matières en suspension (MES) dans la rivière augmentent avec la proportion de terres en cultures. Finalement, la présence de coliformes fécaux (E. coli) est aussi une problématique d’importance dans le secteur. La qualité microbiologique des eaux du secteur agricole de la rivière du Cap-Rouge, tel que mesuré à l’automne 2010, n’était pas suffisante pour supporter les usages d’irrigation des cultures et de pratique d’activités récréatives. Pour plus d’information sur la qualité de l’eau en milieu agricole dans ce secteur, voir la section sur la qualité de l’eau dans le bassin de la rivière du Cap Rouge.

5.1.5 Bassin de la rivière Beauport

Dans le bassin versant de la rivière Beauport, l’activité agricole a perdu beaucoup de son importance depuis les années 1960. Cette perte est attribuable au morcellement du territoire, provoqué par la construction des grands axes routiers Dufferin-Montmorency et Félix-Leclerc, ainsi qu’au changement de vocation subséquent de ville à banlieue. Aujourd’hui, l’exploitation agricole du sol ne représente plus que 3,5% de l’ensemble de l’utilisation du sol, contre 66% pour le milieu urbain (Ville de Québec, 2006).

5.1.5.1 Situation agroenvironnementale

En raison du faible pourcentage actuel d’occupation du sol par les terres agricoles, peu d’information est disponible sur la situation agroenvironnementale du bassin versant de la rivière Beauport. Néanmoins, le plan directeur d’aménagement de la rivière Beauport soulève que l’ancienne vocation agricole des terres a beaucoup contribué au phénomène de déforestation de la bande riveraine (CVRB, 2006). Les agriculteurs, voulant agrandir la superficie de leurs terres cultivables, coupaient le plus possible la végétation au bord du cours d’eau. Il en a résulté une disparition de la bande riveraine à plusieurs endroits, qui n’est pas réapparue avec l’urbanisation des terres.

5.1.6 Bassin du ruisseau du Moulin

En dépit de son cours maintenant très urbain, le ruisseau du Moulin parcourt néanmoins plusieurs terres agricoles toujours en exploitation. Le bassin versant du ruisseau du Moulin comptait 195 ha de son territoire en culture annuelle en 2009, ce qui représentait 11 % du bassin versant. Sur ce territoire, l’ancienne ferme Saint-Michel Archange (SMA), reconnue pour son fromage, a cessé ses activités en 2007, après 114 ans de production. L’avenir du lot agricole a fait l’objet, en 2010, d’une décision rendue par la Commission de protection du territoire agricole du Québec. À la déception de ceux voulant la convertir en jardins communautaires, la décision ordonne l’exclusion du lot de la zone agricole. La terre, d’une superficie de 22 ha devrait éventuellement accueillir un centre de recherche sur le cerveau humain et des activités connexes qui lui sont associées (CPTAQ, 2010). Par conséquent, la superficie totale des terres agricoles sur le bassin devrait donc diminuer pour atteindre 173 ha.

5.1.6.1 Situation agroenvironnementale

Une étude de caractérisation du ruisseau suggère que la qualité de l’eau du ruisseau du Moulin pourrait se voir influencée par l’activité agricole (CAGEQ, 2009). En bordure du cours d’eau, la plupart des bandes riveraines sont recouvertes par des herbacées ou des arbustes sur trois mètres de largeur avant de faire place aux pâturages et aux cultures de plantes fourragères. Cette distance respecte la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables en milieu agricole (MDDEP, 2007). À quelques endroits, comme sur la longueur comprise entre les avenues Saint-Samuel et Bourg-Royal, les berges du cours d’eau sont enrochées sur pratiquement tout leur parcours. La qualité des habitats aquatique est quant à elle moyenne ; le cours d’eau se caractérise par une petite quantité d’abris et de substrats favorables aux organismes benthiques et par l’absence de variations dans les types de courant, en raison du faible nombre de seuils présents. Par contre, il semblerait y avoir plusieurs fosses. Les fossés tributaires de drainage agricole sont presque tous intermittents, à l’exception de celui près de la rue du Vignoble. Ce dernier a une qualité de bande riveraine très faible, en raison de la présence de champs en culture. On note la présence de plusieurs ponceaux servant à faire circuler la machinerie agricole, dont certains sont en très mauvais état.

La qualité de l’eau dépasse les critères établis pour la turbidité, les matières en suspensions, les coliformes fécaux, la dureté et la quantité de phosphore total.

5.1.7 Bassin du lac Saint-Augustin

Historiquement, le bassin du lac Saint-Augustin a été pendant plusieurs décennies le siège d’une importante activité agricole. Elle reste encore très présente de nos jours, malgré l’urbanisation du territoire. En 2002, on comptait neuf exploitations agricoles, totalisant moins de 100 unités animales et environ 280 hectares en culture ou en pâturage. En termes d’affectation agricole des sols, cela représente 23% de la superficie du bassin versant du lac et de sa décharge (Pilote et al., 2002).

Ces exploitations se concentrent dans la portion nord-ouest du bassin du lac et de sa décharge, et, plus spécifiquement, on retrouve une proportion de 43,6% des terres cultivées dans le sous-bassin de la décharge. Les fourrages constituent la principale culture avec 72,1% de la superficie. La superficie restante est occupée par des pâturages et la production de grains pour le bétail. Selon la cartographie des possibilités agricoles (de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA)), les sols de cette zone sont pour la majorité de classes 2 ou 3. Cela veut dire qu’ils permettent une exploitation avec limitations de cultures mineures ou modérément graves. Le rendement que l’on peut en tirer est donc faible, et s’explique par le relief défavorable, l’excès d’humidité ou l’accumulation de restrictions mineures.

En ce qui a trait au cheptel présent sur le territoire, il s’estimait, en 2002, à 0,288 unité animale (u.a) par hectare. La densité sur le sous-bassin du lac est de 0,016 u.a par hectare, tandis que celle du sous-bassin de la décharge est de 0,648 u.a. par hectare. Il est principalement composé de bovins laitiers (Pilote et al., 2002). Nous sommes présentement en attente de données plus récentes pour actualiser le portrait agricole de ce bassin versant.

5.1.7.1 Situation agroenvironnementale

Un portrait agroenvironnemental, réalisé par Pilote et al. (2002), affirmait que l’agriculture ne constituait pas une source importante de pollution ou de détérioration de l’environnement aquatique du bassin versant du lac. Le niveau de risque pour la qualité de l’eau serait faible à la fois pour la pollution localisée à l’azote et au phosphore, pour la pollution diffuse à l’azote et pour la pollution au pesticides. Toutefois, en 2009, la Ville de Québec a réalisé une étude sur la qualité de l’eau du lac Saint-Augustin et de ses tributaires. Lors de cette étude, les concentrations en phosphore dissous ainsi que l’azote ammoniacal ont été mesurés dans les tributaires situés sur le côté nord du lac afin d’évaluer la possibilité d’une contamination par le lisier. Les résultats révèlent que certains tributaires présentent des concentrations de phosphore correspondant à deux fois le critère retenu par le MDDELCC (0,02 mg/l) pour le phosphore dissous, ainsi que la présence d’azote ammoniacal, qui peut suggérer une pollution par un épandage récent, puisqu’il ne demeure pas sous cette forme très longtemps (Martineau, 2009.) 

L’étude de Pilote de 2002 révèle que l’utilisation des fertilisants est répandue sur 132,9 ha, soit sur 60,6% des superficies recensées (Pilote et al., 2002). La majorité de cette fertilisation (92,9%) a lieu dans le sous-bassin de la décharge, et les charges fertilisantes appliquées sont négligeables lorsque reportées sur la superficie totale des terres en culture et en pâturage. Le moment et la fréquence d’application des fertilisants dépendent du type de culture des champs. Les auteurs soulèvent que le recours aux produits pesticides (herbicides, insecticides, acaricides) est peu répandu dans le bassin versant, en raison du type de culture dominant, les fourrages. Finalement, l’érosion et la compaction des sols ne semblent pas être importantes non plus dans le bassin puisqu’aucun signe de ces phénomènes n’a été recensé sur les sites à l’étude (Pilote et al., 2002). Toutefois, selon la méthodologie présentée dans l’étude, les résultats ont été récoltés à l’aide d’un questionnaire aux agriculteurs et n’ont pas été supportés par des visites sur le terrain. Notons que les signes d’érosion et de compaction peuvent être saisonniers et variable en fonction du calendrier cultural.

Soulignons enfin que l’étude de Pilote sur la situation agroenvironnementale dans le bassin du lac Saint-Augustin date de plusieurs années (2002). Il serait intéressant d’avoir un nouveau portrait de la situation agroenvironnementale, combiné à des analyses de qualité de l’eau, afin de valider que les conclusions sur l’évaluation du risque pour la qualité de l’eau sont toujours valides.

SOURCES

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VILLE DE QUÉBEC. 2006. Plan directeur des milieux naturels et de la forêt urbaine: Tome 1, les milieux naturels, Québec, 112 pages.

Mis à jour le 27 août 2015

5.2 Activités et couverture forestières

5.2.1 Portrait général des bassins versants

La quantité et la qualité des espaces boisés d’un bassin versant sont des composantes essentielles au maintien de l’intégrité des plans d’eau. La forêt régularise la température et le débit des cours d’eau, réduit l’amplitude et la durée des épisodes de crues et d’étiage et minimise l’érosion et le transport de sédiments vers les cours d’eau. La proportion de couverts forestiers est un indicateur de l’état d’un bassin versant et de l’altération potentielle du milieu aquatique (DGR, 2004). Les coupes à blanc en pentes fortes, l’emploi de pesticides, la construction de chemins d’accès et la circulation de la machinerie lourde près des cours d’eau peuvent nuire à la structure et la perméabilité du sol et causer de l’érosion. Il y aurait, dans le quart des cas, des effets négatifs lorsque plus de 50 % de la superficie d’un bassin versant a fait l’objet de coupes récentes (Plamondon, 2002).

Il est donc essentiel d’accroître nos connaissances sur l’état ainsi que l’utilisation du couvert forestier sur le territoire des bassins versant de la Capitale, afin de suivre efficacement l’état de la qualité de l’eau et de l’habitat aquatique des différentes rivières.

5.2.1.1 Domaines bioclimatiques et sous-zones de végétation

Figure 5.2.1.1.1 : Domaines bioclimatiques de la zone de la Capitale
Figure 5.2.1.1.2 : Écotypes forestiers des bassins versants de la Capitale

Les domaines bioclimatiques englobent de grandes étendues caractérisées par des conditions climatiques relativement homogènes auxquelles sont associées des espèces végétales dominantes et sous-dominantes, ainsi qu’un régime de perturbations naturelles (feu, épidémie, chablis). On subdivise les domaines en sous-domaines sur la base de ces perturbations, mais également en fonction des précipitations et de la végétation potentielle. Les territoires forestiers des bassins versants de la Capitale s’étendent sur trois domaines bioclimatiques, soient l’érablière à tilleul, la sapinière à bouleau blanc et la sapinière à bouleau jaune (AFPQ03, 2001), situés respectivement dans les sous-zones de végétation de la forêt décidue, de la forêt boréale continue et de la forêt mélangée (MFFP, 2015).

Érablière à tilleul

Les forêts des bassins versants de la décharge du lac Saint-Augustin et de la rivière du Cap-Rouge sont entièrement dans le domaine bioclimatique de l’érablière à tilleul. Une majorité des forêts des bassins versants de la rivière Beauport, Saint-Charles et du ruisseau du Moulin se retrouvent aussi dans ce domaine bioclimatique. La température moyenne annuelle est de 4 °C à 5 °C. Plusieurs espèces atteignent leur limite de distribution septentrionale, notamment le tilleul d’Amérique, le frêne d’Amérique, l’ostryer de Virginie et le noyer cendré (AFPQ03, 2001).

Sapinière à bouleau jaune

Un faible pourcentage des forêts présentes dans les bassins versants de la rivière Beauport, Saint-Charles et du ruisseau du Moulin se retrouvent dans le domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune. La sapinière à bouleau jaune, une forêt mixte, est l’interface entre la forêt résineuse boréale et la forêt feuillue. La température moyenne annuelle oscille entre 1 °C et 2,5 °C. Les peuplements sont un mélange de bouleau jaune et d’essences résineuses (sapin baumier, épinette blanche et thuya). Les épidémies de la tordeuse des bourgeons de l’épinette et les incendies sont les principaux facteurs modulant la dynamique naturelle de ce domaine bioclimatique (AFPQ03, 2001).

Sapinière à bouleau blanc

Le domaine de la sapinière à bouleau blanc est aussi qualifié de forêt mixte. Il se situe entre les domaines de la sapinière à épinette noire (au nord) et de la sapinière à bouleau jaune (au sud). La température moyenne annuelle varie de 0 à 1,0 °C. Le paysage forestier est dominé par le mélange du sapin et de l’épinette blanche avec le bouleau blanc. Sur les sites moins favorables, on observe l’épinette noire, le pin gris et le mélèze souvent accompagnés de bouleau blanc et de peuplier faux-tremble. Le bouleau jaune et l’érable rouge ne subsistent qu’à la marge sud du domaine. La dynamique forestière est régie principalement par la tordeuse des bourgeons de l’épinette (en raison de l’abondance du sapin baumier), mais aussi par les feux (AFPQ03, 2011).

5.2.1.2. Tenure des terres

Figure 5.2.1.2.1 : Milieux boisés et tenure des terres forestières sur le territoire de l’OBV de la Capitale

Les terrains forestiers sur les bassins versant de la Capitale sont pour la plupart privés. Les seules terres appartenant au domaine publique sont fédérales et situées sur le territoire de la garnison de Valcartier.

Dans la région de la Capitale-Nationale, près de deux tiers des propriétés privées (65 %) ont moins de 50 ha (AFPQ03, 2001). Nous ne possédons toutefois pas d’information plus spécifique pour les bassins versants du territoire couvert par l’OBV de la Capitale.

Avec une superficie de 160 000 hectares, le Séminaire de Québec est le plus gros propriétaire de terrains privés de la région de la Capitale-nationale (Séminaire de Québec, 2007). Ses terres s’étendent, en bande parallèle le long du fleuve, sur un territoire allant de la route 175 au sud-ouest jusqu’à la rivière du Gouffre dans la municipalité de Saint-Urbain dans Charlevoix. Seule sa partie sud-ouest (3928 hectares) est comprise dans le territoire des bassins versants de la Capitale, ce qui représente seulement 2,5% de l’ensemble des Terres du Séminaire (160 000 hectares).

L’autre grand propriétaire sur le territoire est la société américaine de placements «Quebec Forestland». Elle possède plus de 15 000 hectares de terrains dans la municipalité des cantons unis de Stoneham-et-Tewkesbury dont 417 hectares sont situés dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles. L’autre portion de leur propriété est située dans le bassin de la rivière Jacques-Cartier.

Ces dernières années, les travaux de récolte ont été très faibles sur les petites propriétés privées. Les grands propriétaires ont quant à eux continué une exploitation plus intensive de leurs ressources forestières. Les coupes se font toutefois conformément aux règlements de la CMQ et de la municipalité de Stoneham-Tewesbury.

La principale production des petits propriétaires privés est le bois de chauffage alors que celle des grands propriétaires est le bois de sciage. À ce jour, aucune donnée sur les volumes exploités par les propriétaires privés n’est disponible de manière spécifique pour chaque bassin versant de la zone de la Capitale (AFPQ03, 2001).

5.2.1.3 Interventions forestières

Puisque la quasi-totalité des territoires forestiers des bassins versants est privée, ce sont les municipalités et les villes qui ont la responsabilité de contrôler ces différentes activités en appliquant la Politique de protection des berges, des rives et du littoral du gouvernement du Québec et en réglementant l’abattage d’arbres sur leur territoire respectif. Les modalités des interventions forestières pour la Ville de Québec sont incluses dans le Règlement d’urbanisme harmonisé (Ville de Québec, 2008). Les autres villes du territoire des bassins versants possèdent également des réglementations similaires afin de gérer l’abattage du couvert forestier. De même, l’abattage d’arbres sur le bassin versant de la prise d’eau potable sur la rivière Saint-Charles est également encadré par le Règlement de contrôle intérimaire visant à limiter les interventions humaines dans les bassins versants des prises d’eau de la Ville de Québec installées dans la rivière Saint-Charles et la rivière Montmorency adopté en 2010 par la Communauté métropolitaine de Québec. Enfin, Hydro-Québec TransÉnergie (HQT) doit parfois procéder à des abattages pour assurer la fiabilité de son réseau. Les diverses réglementations municipales sur ce sujet doivent tenir compte de ces impératifs.

Un rôle structurant de concertation est aussi tenu par l’Agence des forêts privées de Québec 03. Elle regroupe les MRC, la Ville de Québec, le Syndicat de propriétaires forestiers, les organismes de gestion en commun, les industriels forestiers et des représentants du ministère des Ressources naturelles. Son objectif est l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi du Plan de protection et de mise en valeur de la forêt privée (PPMV). Le PPMV, réalisé en 2001, présente le portrait le plus récent de la forêt privée régionale. Il est cependant difficile d’en retirer des données à l’échelle des bassins versants. Vraisemblablement, les réductions de coupes en forêts publiques pourraient augmenter la pression de récolte sur les forêts privées et le PPMV sera réévalué conséquemment. À l’Agence des forêts privées de Québec, l’enjeu premier est l’intensification de l’aménagement forestier dans les territoires situés à proximité des usines de transformation. Les boisés locaux, principalement des érablières, font cependant l’objet de récoltes visant beaucoup plus la consommation personnelle et le marché local du bois de chauffage que celui de l’industrie de la transformation du bois (AFPQ03, 2001).

5.2.1.4 Un couvert forestier à protéger

Que ce soit pour l’exploitation forestière ou pour l’acériculture, le territoire des bassins versants de la Capitale est soumis à une gestion visant à mieux gérer et à mieux mettre en valeur le potentiel de la ressource. Dans sa vision stratégique de développement, la Communauté métropolitaine de Québec vise à préserver, à mettre en valeur et à développer les potentiels des milieux forestiers et boisés (CMQ, 2005). Ses orientations touchant la forêt sont les suivantes :

Pour sa part, la MRC La Jacques-Cartier présente, dans son schéma d’aménagement, des objectifs d’aménagement visant à mettre en valeur les ressources forestières du territoire (MRC La Jacques-Cartier, 2004).

De plus, dans le Plan de développement intégré des ressources et du territoire de la Capitale-Nationale (PDIRT), l’objectif 3.6 de l’orientation 3 stipule :

Objectif 3.6 : Appuyer les organismes de bassins versants afin que ceux-ci se dotent de plans directeurs de l’eau (PDE) et participer à la mise en œuvre des recommandations.

Actions privilégiées :

3.6.1 Participer à l’élaboration des PDE;
3.6.2 Inviter les partenaires à fournir des informations sur l’utilisation des ressources hydriques pour l’élaboration des PDE (CRÉ, 2011).

Sur le territoire de l’OBV de la Capitale, on retrouve 6 écosystèmes forestiers exceptionnels (EFE) qui sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 5.2.4.1.1 : Écosystèmes forestiers exceptionnels présents sur le territoire (AFPQ03, 2001)

Nom de siteType d'ÉFEGroupement végétalSuperficie (ha)
Mont WrightancienÉrablière à bouleau jaune et hêtre75
Mont WrightancienPessière rouge à sapin30
Mont BélairancienÉrablière à tilleul20
Lac à MonetteancienÉrablière à bouleau jaune et hêtreN/D
Saint-Augustin-de-DesmauresrareHêtraie20
Promontoire de Cap-Rougerare-refugeChênaie rouge à érable à sucre6

Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune distingue les écosystèmes forestiers communs des écosystèmes forestiers exceptionnels qui regroupent trois catégories distinctes :

Forêts rares

Un écosystème rare se définit en fonction de sa composition en espèces végétales ou de sa structure; il occupe un nombre limité de sites et couvre une faible superficie; il est naturellement peu fréquent parce qu’il présente un agencement rare de conditions écologiques ou il peut être devenu rare sous l’influence des activités humaines (AFPQ03, 2001).

Forêts anciennes

Une forêt ancienne est un écosystème forestier où les arbres dominants ont largement dépassé l’âge de maturité biologique, compte tenu de l’environnement et de la position géographique. Ces forêts possèdent une dynamique particulière, suggérée par la coexistence d’arbres vivants, sénescents et morts, de taille variable, ainsi que par la présence au sol de troncs à divers stades de décomposition. Elles n’ont été, selon toute apparence, que peu affectées par l’homme au cours de l’histoire récente (AFPQ03, 2001).

Forêts refuges

Un écosystème forestier exceptionnel refuge est caractérisé par la présence d’une concentration significative d’espèces (espèces végétales désignées ou susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables), ou d’une espèce de très grande rareté ou encore par la présence d’une espèce dont la population contribue de façon remarquable à sa conservation (AFPQ03, 2001).

5.2.2 Rivière Saint-Charles

La majeure partie du bassin versant est occupée par la forêt, qui représente 58 % du territoire. En comparaison, elle couvre 87 % du territoire régional de la Capitale-Nationale (DGR, 2004). Dans certains sous-bassins, comme celui de la rivière Lorette, cette couverture chute à moins de 32 %. Cette disparité s’explique par la forte urbanisation du bassin versant; le sud étant très urbanisé les superficies encore boisées sont essentiellement concentrées dans la portion nord du bassin versant. Le milieu forestier du bassin versant est singulier par sa proximité avec le milieu urbain. Les sols agricoles étant protégés par la Loi sur la protection du territoire agricole, le développement urbain tend donc à se faire en milieu forestier, entraînant une diminution graduelle du couvert.

Figure 5.2.2.1 : Potentiel forestier du bassin versant de la rivière Saint-Charles

La carte du potentiel forestier exprime globalement et théoriquement la capacité naturelle du milieu, sans aménagement particulier, à produire un volume de bois pour une espèce donnée (Gérardin et al., 1997). Les sols riches, épais et bien drainés présentent les meilleurs potentiels. Ce sont aussi les meilleurs sols pour l’agriculture.

Les milieux naturels sur le territoire de la ville de Québec ont été regroupés selon quatre catégories : la forêt, les boisés urbains, les milieux humides et les plans d’eau.

La forêt de Québec est composée des peuplements forestiers qui recouvrent principalement la couronne nord de la ville et qui sont compris dans l’aire d’affectation forestière. L’aire d’affectation forestière représente la composante spatiale dominante du territoire de la ville de Québec (2002-2005), soit plus de 35% de sa superficie. Ce territoire est constitué de forêts privées et présente des usages orientés principalement autour de l’exploitation forestière et de la préservation.

Les boisés urbains sont des espaces boisés géographiquement délimités, non reliés au domaine forestier et enclavés par des terrains urbanisés, des cours d’eau ou des champs. Pour être reconnu comme un milieu naturel, le boisé urbain doit englober toutes les strates de végétation naturelle (herbacée, arbustive et arborée). Ces boisés peuvent se retrouver à l’intérieur comme à l’extérieur des parcs existants. Les zones de contraintes boisées, c’est-à-dire les falaises et les rives, sont aussi incluses dans cette catégorie (Ville de Québec, 2006).

5.2.2.1 Les boisés urbains, une multitude de parcs

Au sud du bassin versant, le couvert forestier est réparti dans des parcs et des boisés urbains. Il existe une grande diversité dans la physionomie des parcs sur le territoire et l’on trouve parmi eux des espaces remarquables. Les marais du Nord, le plus connu, apparait d’ailleurs dans le répertoire des milieux naturels d’intérêt de la ville de Québec (Ville de Québec, 2005a). Au sein des milieux urbanisés, les boisés étant souvent les derniers espaces non construits, ils sont soumis à de nombreux enjeux (spéculation foncière, pression urbaine, etc.) et, de ce fait, de nombreux projets d’aménagement cristallisent les attentes des usagers et des gestionnaires.

5.2.3 Rivière du Cap Rouge

Le couvert forestier dans le bassin versant de la rivière du Cap Rouge se divise en trois ensembles, caractérisés par la nature des terres avoisinantes. On distingue le massif du mont Bélair, les boisés en milieu agricole et les parcs et boisés urbains. Les trois ensembles couvrent approximativement 2484 ha, soit 31 % de la superficie totale du bassin (CBRCR, 2009).

5.2.3.1 Le massif du mont Bélair

Le massif du mont Bélair, situé dans la partie nord du bassin, se caractérise par une végétation abondante. La valeur paysagère de cette montagne est élevée, puisque son fort couvert forestier est visible d’aussi loin que le centre-ville de Québec. Il est constitué de peuplements d’érablières pures ou d’érablières associées à diverses essences de feuillus comme le bouleau jaune ou le tilleul (Eco Vision, 2003). Selon la carte de potentiel acéricole de l’Agence des forêts privées de Québec, ce secteur comporterait ainsi plusieurs érablières propices au développement d’une production de sirop d’érable. Certains acériculteurs y exploitent d’ailleurs déjà des érablières (AFPQ03, 2001).

Au sein même du massif se trouve le parc naturel du mont Bélair. Dans ce parc, entièrement situé sur le mont Bélair, on recense 120 espèces végétales, 80 peuplements forestiers et 90 espèces d’oiseaux (CBRCR, 2009). Initialement acquises par la Fondation de la faune du Québec en 2004 et en 2007, les terres furent par la suite cédées à la Ville de Québec, sous condition d’être conservées perpétuellement. Le processus d’acquisition d’autres terres privées par la Ville de Québec est d’ailleurs encore en cours. Une fois complété, le parc devrait s’étendre sur environ 560 ha, ce qui permettra la conservation d’une mosaïque intéressante d’écosystèmes et de leur biodiversité (MAMROT, 2010).

5.2.3.2 Les boisés agricoles

En milieu agricole, le couvert forestier est beaucoup moins présent. Outre la présence de peuplements mélangés nobles ou de transition, situés à l’interface des zones agricoles et forestières, plusieurs boisés de petite superficie sont également présents à l’intérieur des aires de cultures et de friches. Ces boisés sont constitués principalement de jeunes peuplements mixtes ou de résineux en régénération (Eco Vision, 2003).

5.2.3.3 Les boisés urbains

En milieu urbain, les boisés sont regroupés en parc. Ces derniers sont souvent aménagés le long de la rivière. Dans le secteur de la base plein air de Sainte-Foy, les principales essences rencontrées sont l’érable rouge et le bouleau jaune. Au parc Champigny et le long des rives de la rivière dans le secteur Sainte-Foy, ce sont les saules, les frênes et les peupliers qui dominent la terrasse inférieure, tandis que les frênes, les peupliers et les ormes dominent les pentes et la terrasse supérieure. Dans le parc des Écores, on retrouve des saules fragiles, des frênes, des ormes et des bouleaux. Finalement, le parc Champigny présente des peuplements forestiers de grande diversité (jusqu’à 75 espèces végétales), où des essences peu communes tels que le tilleul d’Amérique et le noyer cendré sont observées (CBRCR, 2009). Dans l’ensemble de ces parcs urbains, la forêt est utilisée à des fins récréatives.

5.2.4 Rivière Beauport

Le couvert forestier du bassin versant de la rivière Beauport occupe une superficie approximative de 812 ha, soit 31 % du bassin versant. Les milieux boisés d’importance se concentrent davantage dans la section en amont du bassin versant; ces derniers sont notamment traversés par une ligne électrique de haute tension. La forêt y couvre encore de très bonnes superficies. On y retrouve plusieurs grands peuplements de feuillus tels des érablières à tilleul ou de résineux ou encore des sapinières à bouleau jaune. Les essences présentes sont l’érable à sucre, l’érable rouge, le bouleau jaune, le bouleau blanc, le sapin baumier et d’autres feuillus tolérants. En allant plus au sud des lignes de haute tension, on rejoint un milieu davantage résidentiel. Les peuplements rencontrés sont des bétulaies, des sapinières et des ensembles de feuillus intolérants. D’avantage au sud, la zone résidentielle est prédominante, ce qui morcelle et perturbe beaucoup plus le couvert forestier. On se trouve alors dans un milieu propice aux érablières, aux feuillus intolérants et aux peupleraies (CVRB, 2005). Le territoire forestier restant est fractionné en boisés. Parmi ces derniers, on retrouve des milieux naturels d’intérêt répertoriés par la Ville de Québec. Ces secteurs, dont le boisé du camp Bourg-Royal, le Parc linéaire de la rivière Beauport et le boisé du Mélézin, couvrent à eux seuls une superficie de 97 ha. Les boisés d’intérêt ont majoritairement des vocations récréotouristiques (sentiers pédestres, camping, activités aquatiques) et de conservation (Ville de Québec, 2005a).

5.2.5 Ruisseau du Moulin

On calcule qu’environ 9 % du bassin versant du ruisseau du Moulin (169 ha) est encore sous couvert forestier. La plus importante concentration de superficies boisées se trouve dans la section amont du bassin versant, à la lisière nord de terres agricoles. Plus en aval, on retrouve une cédrière humide à thuya occidental, identifiée comme milieu d’intérêt par la Ville de Québec (Ville de Québec, 2005a) et comme forêt humide d’intérêt par le Plan directeur d’aménagement et de développement de la ville de Québec (Ville de Québec, 2005 b). Ailleurs sur le bassin versant, le saule fragile est considéré comme l’espèce dominante dans la majeure partie du couvert arborescent (CAGEQ, 2009).

Le secteur du ruisseau du Moulin est très peu utilisé dans le cadre d’activités d’exploitation forestière. Certains espaces sont cependant réservés à la mise en valeur de la forêt, comme le démontre la vocation du domaine forestier de Maizerets. Ce domaine, présent non loin de l’embouchure du ruisseau, est un parc entretenu de 27 ha qui offre des activités d’animation familiale. Sa mission est, entre autres, de contribuer à mettre en valeur et à faire connaître les richesses naturelles présentes sur les territoires. Avec le même objectif en tête, le comité de valorisation du ruisseau du Moulin faisait mention en 2009 d’un projet de sentiers pédestres ou multiusages dans un corridor vert longeant le ruisseau du Moulin (CAGEQ, 2009).

5.2.6 Lac Saint-Augustin

Le bassin versant du lac Saint-Augustin est recouvert de près de 142 ha de boisés, ce qui correspond approximativement à 20 % de la superficie du bassin versant, en excluant le lac. La superficie, en fonction de la nature des terres environnantes, est répartie comme suit :

Tableau 5.2.6.1 : Superficie des différents types de boisé du bassin versant du lac Saint-Augustin

Terres environnantesSuperficie du boisé (ha)
Urbains55
Riverains44
Agricole42

Il est intéressant de noter que, selon une étude réalisée dans le cadre de « La Grande Corvée », cette proportion serait restée sensiblement la même entre 1976 et 2002 (Lapierre et al. 2002). Elle est cependant d’un tout autre ordre que celle que l’on retrouvait en 1937, où de grands massifs forestiers étaient présents sur une grande partie du bassin versant du lac Saint-Augustin. Comme dans les autres bassins versant de la région, l’urbanisation du territoire est en cause dans le recul des terrains boisés.

Les boisés actuels sont morcelés, de faibles superficies, et affichent une connectivité relativement faible. La faible proportion de rives encore boisées, soit 39 %, est l’une des observations marquantes du portrait forestier tiré par Lapierre et al. (2002). Malgré ce morcellement, les boisés du bassin versant sont en général très peu perturbés. On y retrouve plusieurs essences à potentiel commercial, nobles (érable rouge et à sucre, chêne rouge, frêne blanc) ou résineuses (sapin, mélèze, pruche). Actuellement, en raison de la tenure privée des terres dans le secteur, il est difficile d’obtenir des données sur la présence ou non d’exploitation forestière sur le territoire du bassin versant.

La conservation de ces petits îlots boisés est essentielle pour espérer améliorer la santé de l’écosystème aquatique du lac Saint-Augustin. C’est pourquoi diverses mesures ont été prises afin de préserver et améliorer l’état du couvert forestier. En 2009, un programme à deux volets a été entamé par la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, en collaboration avec le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire et le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin. L’objectif était de sensibiliser les riverains au phénomène de prolifération des algues bleu-vert, et de mettre en œuvre des actions concrètes pour améliorer le bilan de santé du lac. Il a été décidé de procéder à une revégétalisation des berges, puisque la bande végétale riveraine agit comme bouclier protecteur de la rive du lac (Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, 2011).

5.2.7 Bordure du fleuve

La zone boisée en bordure du fleuve couvre une superficie de 255 ha, ce qui correspond à 8 % de la surface totale du territoire. Elle se situe essentiellement dans des secteurs où le terrain est fortement escarpé. Les falaises du promontoire de Québec sont les plus connues, bien que d’importantes falaises soient aussi présentes sur le territoire de Saint-Augustin et dans l’arrondissement de Beauport, dans les secteurs de la Terrasse-Cadieux et de la rue Sauriol. En raison de cet escarpement et de leur tenure privée, ces boisés sont pour la plupart inaccessibles. La limitation des usages et du déboisement dans ces secteurs de fortes pentes a favorisé la protection du couvert forestier. Les zones de fortes pentes, telles qu’identifiées par le Plan directeur d’aménagement et de développement (PDAD) de la Ville de Québec, sont celles où la pente du terrain est supérieure à 14 degrés (25 %). Elles incluent les abords inférieurs et supérieurs des pentes, sur une profondeur respective de 10 et de 20 mètres. Ce plan reconnaît donc les falaises sud et nord du promontoire de Québec comme un paysage d’intérêt (Ville de Québec, 2006b). Le reste du territoire forestier est fractionné en plusieurs autres boisés urbains, localisés dans les secteurs plats du territoire. Ces derniers sont presque tous aménagés en parcs à vocation récréotouristique.

SOURCES

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CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE DU CAP ROUGE (CBRCR). 2009. Portrait de bassin versant de la rivière du Cap Rouge. Conseil de bassin de la Rivière du Cap Rouge. Québec.

CORPORATION D’ACTIONS ET DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DE QUÉBEC (CAGEQ). 2009. Caractérisation du ruisseau du Moulin. Conseil de Quartier du Vieux-Moulin, Québec, 39 pages.

COMITÉ DE VALORISATION DE LA RIVIÈRE BEAUPORT (CVRB). 2005. Plan directeur d’aménagement de la rivière Beauport de l’embouchure au lac John, Québec, 108 pages.

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PLAMONDON, A.P., 2002. La récolte forestière et les débits de pointe. État des connaissances sur la prévision des augmentations des pointes, le concept de l’aire équivalente de coupe acceptable et les taux régressifs des effets de la coupe sur les débits de pointe, version préliminaire, Québec, Université Laval pour le ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs, 205 pages et annexes.

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Mis à jour le 11 février 2015

5.3 Activités industrielles et commerciales / extraction

5.3.1 Activités industrielles et commerciales

5.3.1.1 Portrait industriel

La ville de Québec étant un pôle administratif dans la région, le secteur industriel, bien que présent, ne constitue pas une activité économique de premier plan. Toutefois, avec la crise de 1980, l’emploi dans la fonction publique a diminué de façon substantielle et une diversification des activités a été nécessaire: une réorientation vers les industries de pointe et la recherche a donc été entreprise (Ville de Québec, 2005). L’activité industrielle représente 7% des emplois sur le territoire de l’OBV de la Capitale (Statistiques Canada, 2006). La construction emploie pour sa part environ 11 000 personnes sur le territoire (Statistiques Canada, 2006).

5.3.1.1.1 Distribution sur le territoire

Figure 5.3.1.1.1.1 : Localisation des zones et parcs industriels dans la zone de la Capitale

On recense 36 parcs industriels sur le territoire de la zone de la Capitale et l’ensemble des zones industrielles couvre environ 41 km2, soit 5,8% de la superficie totale de la zone. Ces secteurs industriels sont majoritairement concentrés dans la portion sud du territoire, soit la plus urbanisée, mais on trouve également certaines industries réparties ailleurs sur le territoire, notamment des carrières et sablières. À l’intérieur des parcs industriels, les industries font principalement partie des secteurs de la transformation métallique, de l’agroalimentaire et de l’industrie chimique.

Si on se concentre strictement au niveau des usages de l’eau, les industries situées sur le territoire sont majoritairement situées dans des parcs industriels, et desservies par le réseau d’aqueduc et d’égouts de la Ville de Québec. Ces industries n’ont donc pas de rejet direct au cours d’eau.

Tableau 5.3.1.1.1.1 : Distribution des industries sur le territoire

BassinSuperficie des parcs et zones industrielles (km2)Proportion du territoire
Lac Saint-Augustin0,232,25%
Rivière Beauport0,973,8%
Rivière du Cap Rouge5,687,2%
Ruisseau du Moulin1,8510,3%
Rivière Saint-Charles28,975,3%
Bordure du Fleuve3,3010,2%
Ensemble de la zone41,015,8%

Rivière Saint-Charles

Malgré une certaine concentration dans les parcs industriels, les industries sont disséminées sur l’ensemble du territoire. Sur le territoire du bassin versant de la rivière Saint-Charles, on trouve un grand nombre de parcs technologiques et industriels en aval du bassin versant (Ville de Québec, 2011). La papetière White Birch division Stadacona est localisée dans le bassin versant du ruisseau du Moulin, tout près de l’embouchure de la rivière Saint-Charles. Cependant elle pompe l’eau de la rivière Saint-Charles pour ses procédés industriels de transformation.

Du fait de la proximité de la ville de Québec dans laquelle sont concentrées les activités, l’industrie s’implante moins facilement sur le territoire de la MRC La Jacques-Cartier, en amont du bassin versant de la rivière Saint-Charles. On y dénombre tout de même une centaine d’entreprises de construction, une scierie et des industries légères qui emploient environ 500 personnes (MRC-La Jacques Cartier, 2005). On note également, sur le territoire de la garnison Valcartier, la présence des Industries Valcartier qui se spécialisaient dans la fabrication de munitions jusqu’à la fermeture de l’usine en 1991.

Rivière du Cap Rouge

Les activités industrielles dans le bassin versant de la rivière du Cap Rouge sont concentrées dans le parc industriel François-Leclerc, qui se situe au sud de la rivière du Cap Rouge, adjacent à l’autoroute Félix-Leclerc. Parmi les catégories des entreprises présentes au parc industriel François-Leclerc, on retrouve des entreprises de fabrication qui incluent des industries de produits métalliques, des ateliers d’usinage, de même que des industries de bois et de produits alimentaires (CBRCR, 2009; Saint-Augustin-de-Desmaures, 2011). Un deuxième secteur industriel se situe plus en aval du bassin versant, à l’ouest de la rivière du Cap Rouge, où l’on retrouve l’écocentre Véolia et le dépôt à neiges usées de la Ville de Québec.

Lac Saint-Augustin

Une partie du parc industriel François-Leclerc se trouve dans le bassin versant de la décharge du lac Saint-Augustin.

Rivière Beauport

Le parc industriel de Beauport se situe à l’extrémité est du bassin versant et est localisé en partie dans la bordure du fleuve. Les principales activités qui s’y déroulent sont dans le secteur agroalimentaire, le secteur de la construction (excavation), et le secteur de la santé (biomédical) (Ville de Québec, 2011).

Ruisseau du Moulin

Les activités industrielles dans le bassin versant du ruisseau du Moulin se situent à l’embouchure, dans le parc industriel de la Canardière et dans le Port de Québec – secteur Beauport. Parmi les industries installées dans ces parcs, on retrouve l’incinérateur de la Ville de Québec, la papetière White Birch division Stadacona, un garage municipal de la Ville de Québec ainsi que la Compagnie d’Arrimage de Québec ltée. Plus en amont, la Ville de Québec a un projet de parc technologique dans le secteur d’Estimauville, le tout faisant partie d’un plan de revitalisation de ce secteur (Normandin, 2010).

Bordure du fleuve

Les zones industrielles dans le secteur de la bordure du fleuve sont en grande partie vouées aux activités du Port de Québec.

5.3.1.1.2 Impacts sur l’eau

Toutes les industries sont raccordées à un réseau d’égouts municipal et à une station d’épuration des eaux usées, ce qui diminue les possibilités de pollution des cours d’eau, sans toutefois les éliminer. Les industries demeurent une source de polluants organiques de type HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et BPC (biphényl polychlorés) ainsi que de métaux lourds (Olivier, 2009). Le Règlement sur la quantité et la qualité des eaux usées de la Ville de Québec (Règlement R.V.Q. 146) établit des normes pour les rejets dans les égouts et les cours d’eau de la Ville de Québec et inclus des normes pour les eaux usées d’origine industrielle.

Le Règlement sur la protection et la réhabilitation des terrains (RPRT) énumère certaines activités industrielles et commerciales qui sont susceptibles de contaminer les sols et les eaux souterraines et de surface (présentées à l’annexe IV du règlement). L’article 4 du RPRT exige que les entreprises réalisant des activités industrielles et commerciales visées à l’annexe IV du RPRT, effectuent un contrôle de la qualité des eaux souterraines et de surface dans le cas où une installation de captage destinée à la consommation humaine se trouve à moins de 1 km en aval hydraulique de leur propriété. Certaines entreprises visées dans l’annexe IV ont pu être repérées sur le territoire de la zone de la Capitale et sont présentées à la figure 5.3.1.1.1.1. Cependant, puisqu’aucun répertoire complet de la localisation de ces industries n’est disponible, cette carte n’est pas exhaustive. Mentionnons que la liste des titulaires d’un permis d’utilisation d’équipement à risque élevé est disponible sur le site de la Régie du bâtiment du Québec, puisque l’exploitation d’un tel équipement exige un permis de la part de cette régie.

Récemment, l’usine Commandité Stadacona Inc. a enregistré un plaidoyer de culpabilité pour avoir rejeté un million de litres d’eau de procédé non traitée dans la rivière Saint-Charles. Ces gestes ont été commis en décembre 2007. Le rejet de substances avait été causé par un bris d’équipement, combiné au mauvais fonctionnement et au manque d’entretien de l’équipement en question à la station de pompage (Cliche, 2011). Il est reconnu que les eaux usées de pâtes et papiers contiennent un très grand nombre de composés organiques dissous et en suspension, des acides résiniques, des acides gras, des composés phénoliques, des HAPs, des composés inorganiques et des problèmes de pH (Olivier, 2009). La compagnie a apporté plusieurs modifications aux installations depuis pour prévenir une répétition de ces événements (Cliche, 2011).

Nous ne détenons, à ce jour, que très peu d’information sur les grands consommateurs d’eau. Bien que le règlement sur la déclaration des prélèvements d’eau permette au MDDELCC d’obtenir annuellement les volumes prélevés par tous les premiers préleveurs de 75 000 litres par jour et plus, ces données ne sont pas accessibles aux organismes de bassin versant. Les seules données que nous avons pu obtenir via la Loi sur l’accès à l’information sont que près de 89 millions de mètres cubes d’eau ont été prélevés en 2011 sur le territoire du bassin de la rivière Saint-Charles. Ce nombre inclut les usages municipaux et les prélèvements de six entreprises, et exclut les prélèvements du secteur agricole, de même que les utilisateurs qui puisent moins de 75 m3/jour (Delisle-Thibeault, 2013).

Enfin, le gouvernement du Québec a adopté en décembre 2010, le Règlement sur la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau. La redevance sur l’eau vise toutes les industries qui prélèvent ou utilisent 75 m³ d’eau ou plus par jour, en la puisant directement à la source ou par l’intermédiaire d’un réseau d’aqueduc. Un premier taux de 70 $ a été fixé pour chaque million de litres d’eau prélevé (0,07 $/m³) par les industries des catégories suivantes : eaux embouteillées, fabrication de jus et de boissons, produits minéraux non métalliques, produits agricoles (pesticides et engrais), produits chimiques inorganiques et extraction de pétrole et de gaz. Un deuxième taux a également été fixé à 2,50 $ pour chaque million de litres d’eau prélevé (0,0025 $/m³) dans l’ensemble des autres secteurs économiques visés.

5.3.1.2 Portrait commercial

Figure 5.3.1.2.1 : Affectation commerciale du territoire et artères prioritaires pour cette utilisation

Le terme «activités commerciales» désigne toute activité de vente, au détail ou en gros, de biens de consommation et de biens matériels. Elles sont généralement regroupées sur les artères commerciales, dans les centres commerciaux et dans les zones commerciales. En 2010, le secteur commercial représentait 13% du produit intérieur brut (PIB) pour la région métropolitaine de Québec (Québec International, 2010). Les emplois commerce de gros et de détail comptent pour 15,8% des emplois sur le territoire de l’OBV de la Capitale (Statistiques Canada, 2006).

La superficie totale du territoire zoné à une affectation commerciale est de 14 km2, soit 2% de la superficie totale. Depuis 1990, on assiste à la création de mégacentres (regroupement de grandes surfaces) le long des grands axes routiers. Notons à ce titre, dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, la présence des Galeries de la Capitale, du mégacentre Lebourgneuf et du regroupement Place Laurier–Place Sainte-Foy–Place de la Cité. Dans le bassin versant de la rivière du Cap Rouge on retrouve un mégacentre entre l’autoroute Duplessis et Félix-Leclerc. Pour le bassin versant de la rivière Beauport on retrouve le mégacentre Beauport le long de l’autoroute Félix-Leclerc près de la rue Seigneuriale. La redynamisation des centres de la ville de Québec se poursuit quant à elle par une politique d’intervention sur les artères commerciales (Ville de Québec, 2005). Un certain nombre d’artères prioritaires ont d’ailleurs été ciblées pour ces interventions.

Le port de Québec

Situé à l’embouchure de la rivière Saint-Charles, le port de Québec est un acteur économique majeur de la région. C’est une importante interface entre l’Amérique du Nord et les marchés internationaux. En effet, avec son trafic possible toute l’année et ses 15 m de profondeur à marée basse, il peut accueillir des bateaux de grande envergure. En 2012, 33,1 millions de tonnes de marchandises y ont transité et il accueille annuellement 100 000 croisiéristes et membres d’équipage. Il est à l’origine de 9800 emplois créés et maintenus au Canada (Port de Québec, 2010).

 

5.3.2 Activités d’extraction

Figure 5.3.2.1 : Localisation des activités d’extraction sur le territoire

On distingue les carrières (zones d’extraction à ciel ouvert de substances minérales consolidées à des fins commerciales ou industrielles) des bancs d’emprunt, qui sont des zones d’excavation proches des zones de construction. On distingue également l’exploitation par concassage des roches massives du ramassage de dépôts de roches meubles (sable de 0,08 mm à 5 mm et gravier 5 mm à 200 mm) (MERN, 2015).

C’est en vertu de la Loi sur les mines que l’on octroie des baux miniers. Ceux-ci sont d’une durée de 20 ans et renouvelables trois fois, sur simple avis, chaque fois pour une période de 10 ans. Le ministre peut toutefois décider de prolonger le bail au-delà des trois renouvellements, à des conditions qu’il détermine. Un bail d’exploitation de substances minérales de surface est nécessaire pour exploiter une carrière lorsque les substances minérales de surface appartiennent au domaine de l’État. L’exploitation d’une carrière ou d’une sablière est visée par le Règlement sur les carrières et sablières et par l’article 22 de la LQE. Le Règlement sur les carrières et sablières (RCS) de la Loi sur la qualité de l’environnement fixe, aux articles 22 et 23, des normes de rejet pour les huiles, graisses ou goudrons d’origine minérale, les matières en suspension et le pH pour tout rejet au milieu récepteur (L.R.Q., c. Q-2, a. 22 et 23).

Sur l’ensemble du territoire, on recense 1,86 km2 de carrières, 4,31 km2 de bancs d’emprunt et 0,86 km2 d’amas (dépôt de déblais).

On retrouve un grand nombre d’amas dans les bassins versants de la rivière Saint-Charles et du ruisseau du Moulin. On note la présence des carrières dans les bassins versants des rivières Saint-Charles et Beauport, du ruisseau du Moulin, ainsi que dans la bordure du fleuve à l’extrémité est. Mentionnons la présence de bancs d’emprunt dans les bassins versants de la rivière du Cap Rouge et de la décharge du lac Saint-Augustin et en forte concentration dans la partie amont du bassin versant de la rivière Saint-Charles.

Figure 5.3.2.2 : Sédiments ressemblants à de la poussière de calcaire provenant d’une conduite pluviale dans le parc Chabanel le long de la rivière Beauport, août 2011

Dans le secteur spécifique de la rivière Beauport se situe une importante carrière de calcaire (Unibéton). À quelques reprises depuis 2002, des déversements de calcaire accidentels sont survenus dans la rivière Beauport, créant ainsi une eau trouble contenant des poussières de calcaire et des boues du fond de la carrière. À chaque déversement recensé, Unibéton aurait mis en œuvre les actions nécessaires pour régler rapidement la situation et réparer les dégâts (Bussières, 2008).

Dans le haut bassin de la rivière Lorette (tributaire de la rivière Saint-Charles) des substances xénobiotiques ont été observées dans le ruisseau sans nom en aval d’une sablière par l’équipe du Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles, en 2006.

 

SOURCES

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CLICHE, J.-F., 2011. Stadacona à l’amende pour un déversement. Le Soleil, 27 septembre 2011. En ligne: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/201109/26/01-4451610-stadacona-a-lamende-pour-un-deversement.php. Consulté le 27 septembre 2011.

COMITÉ DE VALORISATION DE LA RIVIÈRE BEAUPORT (CVRB). 2005. Plan directeur d’aménagement de Beauport – version préliminaire, 23 pages.

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DELISLE-THIBEAULT, G., 2013. Détermination du besoin en eau pour les différents usages anthropiques en vue d’assurer la pérennité de l’écosystème du bassin versant de la rivière Saint-Charles.  Essai, Université Laval, Québec, 65 pages + annexe.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Loi sur les mines, L.R.Q., c. M-13.1.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Loi sur la qualité de l’environnement, L.R.Q., c. Q-2.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Règlement sur les carrières et sablières, R.R.Q., chapitre Q-2, r. 7

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Règlement sur la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau. Loi sur la qualité de l’environnement. L.R.Q., chapitre Q-2, r. 42.1

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MINISTÈRE DE L’ÉNERGIE ET DES RESSOURCES NATURELLES (MERN). 2015. Granulats : sable et gravier. En ligne: http://www.mern.gouv.qc.ca/mines/industrie/industrie-substances-sable.jsp. Consulté le 19 janvier 2015.

MORIN, A., 2010. Ferme SMA : OK final pour parc technologique. Le Soleil, 13 avril, 2010. En ligne: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201004/13/01-4270073-ferme-sma-ok-final-pour-le-parc-technologique.php. Consulté le 1 décembre 2011.

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Mis à jour le 12 février 2015

5.4 Activités récréatives

Par la beauté de ses paysages et la diversité de ses habitats, le territoire de la zone de la Capitale offre un grand intérêt pour les amateurs de plein air et de nature. La proximité des grands centres urbains et le réseau routier bien développé à l’intérieur de celui-ci favorisent le développement du potentiel récréotouristique de la région. Les activités offertes et les infrastructures (publiques et privées) présentes le long des lacs et cours d’eau sont nombreuses et diversifiées. De plus, on retrouve de nombreuses maisons secondaires et de villégiatures aux abords de la plupart des plans d’eau des bassins versants.

Des sites publics donnent accès aux rivières pour la pratique de diverses activités récréatives. La communauté et les différentes instances publiques responsables de la gestion du territoire ont su mettre en valeur, exploiter et diversifier le potentiel récréotouristique de l’eau. On trouve entre autres de nombreux parcs municipaux aménagés le long des cours d’eau.

La pêche et la randonnée en canot ou en kayak sont les activités aquatiques récréatives les plus communément pratiquées sur le territoire. Des entreprises privées proposent leurs services de location d’équipements récréatifs adaptés au public. Des activités d’eau calme comme le pédalo, le voilier et la baignade peuvent être pratiquées sur plusieurs plans d’eau.

En hiver, le ski de fond, la raquette ou la motoneige sont des activités courues avec des pistes balisées et entretenues. Il est également possible de pratiquer la glissade sur neige.

5.4.1 Les sports motorisés

Figure 5.4.1.1 : Réseau des différents sentiers à usage récréotouristique sur le territoire

Les motoneiges

Sur le territoire, 103 km de sentiers de motoneige permettent de joindre Stoneham, le lac Saint-Charles et Lac-Beauport où il est possible de louer des motoneiges à proximité. À cela s’ajoutent des circuits d’environ 20 km en milieu plus urbain dans la zone de la base de plein air de Sainte-Foy et dans d’autres parcs municipaux.

Les VTT (véhicules tout-terrain)

Comme le montre la carte ci-contre, un long parcours de 52 km de sentiers de VTT traverse le territoire. La plupart des sentiers ne sont toutefois ouverts que pendant l’hiver. La location de VTT est possible à quelques endroits.

Les embarcations à moteur

La pratique du bateau à moteur sur le lac Saint-Charles est totalement interdite du fait de l’utilisation de l’eau pour la consommation humaine. Sur les lacs Beauport et Saint-Augustin, bon nombre de sports nautiques motorisés sont pratiqués, entraînant parfois des conflits d’usages avec les sports non motorisés, la pêche et la baignade.

Les hydravions

On trouve l’hydroaérodrome Québec / Lac Saint-Augustin (CSN8) sur le lac Saint-Augustin. En opération depuis 1949, ses activités ont été décriées par les citoyens et les maires de la région qui ont officiellement demandé à Transports Canada, en 1996, le retrait du certificat de l’aérodrome du lac Saint-Augustin, surtout en raison du bruit occasionné par les hydravions. Ainsi, le gouvernement du Canada a adopté un règlement interdisant les vols touristiques par des aéronefs commerciaux dans la zone de contrôle de l’aéroport international Jean-Lesage (sauf si ces vols débutent à cet aéroport) y compris ceux en provenance de l’aérodrome du lac Saint-Augustin. Le règlement est entré en vigeur le 1er janvier 1998.

5.4.2 Les sports non motorisés

Figure 5.4.2.1 : Localisation des diverses activités récréatives sur le territoire

Raquette et ski de fond

Les habitants ou vacanciers de Québec et des environs peuvent satisfaire leur envie de sports de plein air dans de nombreux centres dédiés à la pratique du ski de fond et de la raquette. Ceux-ci, comme les centres de ski de fond de Charlesbourg et de Val-Bélair (55 km), ou encore les sentiers du Moulin, sont dotés, entre autres, de refuges, de pistes entretenues, de restaurants, de bars et de services de location. Mentionnons également la Base de plein air de Ste-Foy, le camping municipal de Beauport (20 km de sentiers de ski de fond et 600m de raquette), le centre de ski de fond de Cap-Rouge (12 km), le Domaine de Maizerets, le parc Chauveau et le parc des Compagnons.

Stations de ski alpin

Les forts dénivelés présents dans la partie nord du territoire sont propices à la pratique du ski alpin. À cet égard, deux centres de ski majeurs sont présents sur le territoire soit la Sation touristique Stoneham et le Centre de ski Le Relais.

Le ski est une activité totalement dépendante des conditions météorologiques et du climat, la température jouant un rôle déterminant dans les chutes de neige, la fonte et la production de neige artificielle. En cas de besoin, l’enneigement artificiel est réalisé à l’aide d’énormes canons qui expulsent de l’air comprimé et des particules d’eau. Cette technique requiert toutefois une quantité considérable d’argent, d’énergie et d’eau (Hudson, 2012). Selon des données européennes (Commission internationale pour la protection des Alpes (CIPRA, 2004)), il faut 95 millions de mètres cubes d’eau par an pour couvrir de neige artificielle 23 800 hectares de pistes de ski alpin, représantant un coût de 140 000 euros l’hectare. Si on prend des données plus près de nous, un acticle de 2007 dans le journal La Presse affirme que le centre de ski du mont Saint-Bruno a besoin de plus de 125 000 mètres cube d’eau (125 millions de litres) pour la fabrication de la neige artificielle (Baril 2007). Le Centre de ski Saint-Bruno possède 15 pistes couvrant une superficie d’environ 20 hectares. Ce centre est donc beaucoup plus petit que les deux centres de ski situés dans la région. On peut ainsi supposer que les consommations des centres de ski du territoire sont plus grandes, malgré une température moyenne probablement plus froide (donc plus de neige naturelle) que celle observée en Montérégie.

Tableau 5.4.2.1 : Caractéristiques des deux stations de ski majeures du territoire

Sentiers pédestres et cyclables

On recense environ 276 km de pistes cyclables dans la ville de Québec (MTQ, 2005). La carte des pistes cyclables de la région peut être consultée ici. La piste cyclable qui est probablement la plus fréquentée du territoire est le Corridor des cheminots qui joint Québec à Val-Bélair en 22 km et qui est, depuis 1999, totalement asphaltée.

La randonnée pédestre est une activité en plein essor. Son coût est peu élevé, sa pratique facile et accessible, et elle permet de découvrir des espaces naturels en toute tranquillité. De même, le vélo de montagne compte dans ses rangs de nombreux adeptes. Ces activités permettent de découvrir le territoire en toute simplicité et donc de mieux se l’approprier.

Quelques sites de randonnée sur le territoire

Depuis 2002, la richesse de la forêt ancienne du mont Wright est valorisée, entre autres, par l’Association forestière des 2 rives. Plusieurs sentiers d’une longueur de 6 km et des panneaux d’interprétation permettent d’en découvrir l’histoire et les essences forestières (AFQM, 2005).

Gérés par l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des marais du Nord, les 8 km de sentiers des marais du Nord offrent aux visiteurs une grande richesse paysagère et ornithologique.

Au mont Bélair se trouve la base de plein air La Découverte où il est possible de faire de la randonnée pédestre, du ski de fond, de l’observation, etc.

Il est important de mentionner la présence des quatre parcs riverains du territoire, soit ceux des rivières Saint-Charles, du Cap Rouge et Beauport et du lac Saint-Augustin.

Le parc linéaire de la rivière Saint-Charles est aménagé le long des rives de la rivière Saint-Charles, de son embouchure, située au Vieux-Port, jusqu’à sa source, le lac Saint-Charles. Alors que la totalité des 32 km de sentiers est praticable à l’année pour la marche,  il est également possible de faire du vélo sur la piste multifonctionnelle du parc, longue de 4 km et située de part et d’autre de la rivière Saint-Charles entre le pont Samson et le pont Scott. En hiver, on peut également pratiquer la raquette, le ski de fond et la marche sur la presque totalité du parcours. Un service de navette est également offert (Ville de Québec, 2012). La carte du parc linéaire peut être consultée en cliquant ici.

Le parc linéaire de la rivière du Cap Rouge constitue un réseau de plusieurs parcs linéaires qui ont été aménagés pour permettre la promenade et l’accès à la rivière. Ces sentiers relient entre eux plusieurs parcs publics riverains dont le parc Champigny (secteur Sainte-Foy) et le parc des Écores (secteur Cap-Rouge). On y pratique principalement la randonnée pédestre et l’observation de la faune et de la flore (CBRCR, 2009). La carte du parc linéaire peut être consultée en cliquant ici.

Le parc de la rivière Beauport borde la rivière sur une longueur de 4 km. Le parc offre une multitude de peuplements forestiers et de reliefs, dont une cascade de 10 mètres de hauteur. Une carte du parc peut être consultée ici.

À l’intérieur du bassin versant du lac Saint-Augustin, on retrouve le parc riverain du lac Saint-Augustin-de-Desmaures, qui offre aux randonneurs un réseau de sentiers pédestres d’environ 7 kilomètres. En hiver, ces sentiers se transforment en un réseau de 12 km de ski de fond qui relient le parc riverain au Parc boisé de Saint-Félix, qui se trouve le long de la décharge du lac Saint-Augustin. Une carte du parc peut être consultée ici.

Enfin, en bordure du Saint-Laurent, on trouve la Promenade Samuel-de-Champlain, longeant le fleuve sur 2,5 km et couvrant une superficie totale de 200 000 m². Legs du gouvernement du Québec à sa capitale lors de son 400 anniversaire en 2008, la Promenade permet la pratique de nombreuses activités: vélo, patin à roues alignées, soccer, marche, kayak, pique-nique, circuit d’interprétation, art public. La carte du site peut être consultée ici. En outre, un projet de prolongement est prévu. On peut voir ici une vidéo descriptive du projet.

Baignade

Les lieux de baignade sur le bassin ne sont pas très fréquents, mais les quelques plages aménagées, comme la plage de la Base de plein air de Sainte-Foy, la plage Laurentides, ou encore la plage du club Nautique Lac Beauport, offrent une qualité d’eau suffisante pour la baignade. Il y a également une plage à la Baie de Beauport, mais la baignade y est interdite, en raison de la mauvaise qualité de l’eau du fleuve.

Activités nautiques

Le territoire couvert par la zone de la Capitale offre de nombreuses possibilités pour la pratique d’activités nautiques.

Bassin de la rivière Saint-Charles

Dans le bassin de la rivière Saint-Charles, on propose, aux marais du Nord, des randonnées guidées en rabaska et la possibilité de mettre à l’eau les embarcations des particuliers. Cependant, du fait de l’utilisation de l’eau du lac pour l’alimentation en eau potable, les activités de baignade y sont limitées et l’utilisation de bateaux à moteur y est interdite.

En outre, depuis 1996, la rivière Saint-Charles est chaque année le théâtre de la désormais très populaire Fête de la rivière Saint-Charles. Activité créée par Rivière Vivante et maintenant gérée par la Société de la rivière Saint-Charles, la Fête de la rivière Saint-Charles accueille chaque mois de mai quelques centaines de canoteurs qui parcourent une distance de 12 km à partir du parc Les Saules jusqu’à la Marina Saint-Roch.

D’autres activités sont également offertes autour de la rivière. En avril, alors que la crue printanière fait rage, le festival Vagues en ville permet, depuis 2001, la descente en canot, en kayak et en rafting sur la rivière Saint-Charles à la hauteur du parc Chauveau.

Aussi, le Festival Canotgraphie se déroule en été à la hauteur de Château-d’Eau, sur le site de Canots Légaré. Les meilleurs avironneurs en eau calme de la province et d’ailleurs viennent ainsi faire la démonstration de leur talent dans une compétition de haut niveau.

Des sites de mise à l’eau et rampes d’accès ont été aménagés le long du Parc linéaire de la rivière Saint-Charles dont certains se trouvent en milieu urbain. Il est possible de mettre une embarcation à l’eau: à l’ouest du Parc Victoria, au Parc de l’Anse-à-Cartier, à la Marina Saint-Roch et à l’extrémité de la 4e avenue. L’aménagement de nouveaux accès est prévu dans les prochaines années.

Ces activités se pratiquent tant dans la haute que dans la basse rivière Saint-Charles. Toutefois, aucun organisme n’assure la sécurité et des services sur place pour les amateurs de canot et de kayak en milieu urbain dans la basse Saint-Charles.

Bassin de la rivière du Cap Rouge

Le Parc nautique qui se situe à la confluence de la rivière du Cap Rouge et du fleuve Saint-Laurent offre la possibilité de location de petites embarcations et de découvrir le paysage par une balade guidée en ponton.

Bordure du Fleuve

Situé en bordure du Fleuve, juste au sud de l’estuaire de la rivière Saint-Charles, le bassin Louise héberge la marina du Port-de-Québec qui accueille plusieurs dizaines de bateaux. Depuis plusieurs années, la Société des Gens de Baignade milite pour en faire une plage publique.

De plus, le long de la Promenade Samuel-De Champlain, au Quai des Cageux, il est possible de mettre un canot ou un kayak à l’eau et ainsi naviguer sur le fleuve. Les activités nautiques sont également au rendez-vous à la baie de Beauport où il est possible de pratiquer la voile, la planche à voile ou le kayak de mer.

Autres activités

Certains sites en particulier, notamment à proximité du lac Beauport, invitent à la pratique d’activités touristiques comme les balades en traîneau à chiens ou la construction de quinzees et des séjours de camping d’hiver. De même, la municipalité de Lac-Beauport est le théâtre, depuis 2005, du Pentathlon des neiges, dont les disciplines incluent notamment le patin, le ski de fond et la raquette. L’escalade de glace peut également se pratiquer à certains endroits sur le territoire.

Le patinage sur la rivière Saint-Charles

Des enfants qui s’improvisaient des patinoires chaque année sur la rivière Saint-Charles ont inspiré l’inauguration, à l’hiver 1976-1977, d’une immense patinoire de près de 3 km, allant des ponts Dorchester à Marie-de-l’Incarnation. C’est le maire Gilles Lamontagne qui donnera, en 1975, le feu vert à la création de cette patinoire qui sera présente sur la rivière jusqu’en 1998. À cette époque, la construction d’une patinoire sur cette partie de la rivière Saint-Charles avait été rendue possible grâce à la construction du barrage-écluse Samson (en 1967) qui élève le niveau de la rivière Saint-Charles et la libère des changements d’élévation causés par les marées. Malgré des débuts prometteurs, l’affluence à la patinoire baissa d’une année à l’autre. En effet, la patinoire qui accueillait plus de 400 000 visiteurs à ses débuts n’en a plus que 20 000 en 1992 et ce chiffre a continué à diminuer dans les années suivantes. Le fait que le Carnaval de Québec ait migré vers la Haute-Ville n’a certainement pas aidé, jumelé à des températures hivernales plus clémentes.  En 1992, pour des raisons de sécurité publique (le déversement des eaux d’égout amène un réchauffement de l’eau et fragilise la glace) et de diminution de l’achalandage versus les coûts d’opération, la patinoire a été fermée pour un hiver. Les pressions des citoyens ont ramené la patinoire dans les années suivantes, mais la Ville de Québec a annoncé sa fermeture définitive au cours de l’hiver 1999 (Routhier, 1997 et Lemoine, 2011).

Les camps de vacances

De nombreuses structures permettent d’accueillir des classes nature, des groupes ou des familles dont le centre de plein air le Saisonnier, le centre de plein air Notre-Dame-des-Bois et Cité Joie, qui accueille des adultes et des enfants handicapés.

5.4.3 Golf

Les alentours de Québec comptent de nombreux clubs de golf. On en dénombre un dans le bassin de la rivière Beauport, deux dans celui de la Cap Rouge, huit dans celui de la Saint-Charles et un dans la bordure du fleuve. À noter la fermeture de deux terrains de golf dans les dernières années, soit le golf de Val-Bélair et le golf des Plaines (un projet de construction domiciliaire est d’ailleurs en développement sur ce site). Un terrain de golf de taille moyenne utilise 4400 mètres cube d’eau (4 400 000 litres) par saison pour garder son gazon vert (Baril 2007).

Les gestionnaires de terrains de golf utilisent des pesticides pour lutter contre les organismes nuisibles (les plus fréquents étant les champignons microscopiques causant des maladies fongiques). Selon les données québécoises de 2006 à 2008, la moyenne annuelle de pesticides utilisés est de 43 971 kilogrammes d’ingrédients actifs (Laverdière et al, 2010).  Cette quantité correspond à environ 4,6 kg par hectare. Les fongicides constituent les ingrédients actifs les plus utilisés avec 82,2% des produits appliqués. Ils sont suivis par les herbicides (13,3%), les insecticides (4,3%), les régulateurs de croissance (0,1%) et les rodenticides (0,02%). Les trois ingrédients actifs les plus utilisés sur les terrains de golf au Québec sont le quintozène, le chlorothalonil et l’iprodione, trois fongicides. (Laverdière et al, 2010).

Depuis 2006, les gestionnaires de terrains de golfs sont tenus de transmettre un plan de réduction des pesticides tous les trois ans au MDDEFP, en vertu de l’article 73 du Code de gestion des pesticides. Un premier bilan de l’utilisation des pesticides a été produit pour la période de 2003-2005, et un second pour la période de 2006-2008. Globalement, le deuxième bilan démontre une diminution de l’utilisation des pesticides sur les terrains de golf au Québec. Toutefois, bien que les quantités utilisées aient diminué, le risque pour l’environnement associé à l’utilisation de pesticides est plus élevé en 2008 que pour la période de 2003 à 2005. Les résultats sont toutefois plus flatteurs pour la région de la Capitale-Nationale, qui présente la diminution la plus marquée au Québec de l’indicateur de risque pour l’environnement par hectare. (Laverdière et al, 2010)

Afin de mieux connaître l’impact de l’utilisation des pesticides dans les cours d’eau à proximité des terrains de golf, le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs a procédé à une étude entre 2009 et 2011, ciblant 11 sites à travers le Québec, dont la rivière Hibou, située dans le haut bassin de la rivière Saint-Charles. La rivière Hibou traverse le club de golf Stoneham, qui couvre 3.26% de son bassin versant. Après avoir procédé à 24 échantillonnages entre mai et novembre 2009, dont 14 ont été réalisés par temps de pluie, aucun pesticide n’a été détecté dans le cours d’eau, que ce soit des herbicides, insecticides ou fongicides (Giroux et al, 2012).

Tableau 5.4.3.1 : Terrains de golf sur le territoire (Accès Golf, 2011)

5.4.4 Chasse et pêche

Dans les bassins du territoire, la chasse et la pêche sont exercées essentiellement à des fins récréatives.

La pêche

Afin de faire découvrir (ou redécouvrir) la pêche à la population du Québec, de nombreuses fêtes et activités d’initiation en lien avec la pêche ont été mises sur pied, surtout pour attirer les jeunes qui constituent la relève. Sur le bassin de la rivière Saint-Charles, l’événement principal de la région se tient chaque année au parc Chauveau, sur la rivière Saint-Charles. L’organisme Pêche en ville organise annuellement des activités d’ensemencement, d’animation ou d’interventions ponctuelles sur le milieu. Pêche en herbe (programme d’aide aux associations, écoles ou camp de jour voulant initier les jeunes à la pêche), le programme de soutien financier pour l’ensemencement des lacs et des cours d’eau, et la Fête de la pêche (fin de semaine où la population peut pêcher sans permis) sont également des activités qui permettent d’initier la population à la pratique de la pêche.

Sur le territoire, les résidents se sont appropriés les cours d’eau à de nombreux endroits. Parmi les espèces les plus prisées, l’omble de fontaine est sans contredit la vedette. On la retrouve dans plusieurs cours d’eau et lacs du territoire et souvent en situation d’allopatrie (voir section Ichtyofaune). Le brochet, l’achigan et la perchaude sont également des espèces populaires pour la pêche. Dans la basse Saint-Charles, outre la qualité de l’eau qui pose problème, la présence du barrage Samson empêche la remontée des poissons venant du fleuve Saint-Laurent. Ainsi, des espèces comme l’éperlan, le poulamon ou le saumon, qui étaient encore présentes dans la rivière au début du siècle, ne peuvent maintenant plus remonter le cours d’eau (Jourdain et al., 1995).

Depuis que l’on a observé des baisses de populations de l’Éperlan arc-en-ciel et la disparition quasi-complète du Bar rayé, l’attrait de la pêche sportive a décliné en bordure du fleuve. Il y a encore des pêcheurs sportifs, mais en moins grand nombre, que ce soit pour la pêche en rivière ou à partir des quais d’où l’on peut prendre des espèces comme le Doré jaune et le Poulamon atlantique, toujours prisés (Jourdain et al., 1995).

La chasse

Selon la Société de la faune et des parcs, il y aurait environ 29 000 chasseurs dans la région de la Capitale-Nationale, soit 7% des chasseurs du Québec. Toutefois, les données dont nous disposons ne nous permettent pas d’évaluer dans quelle proportion les chasseurs exercent leur activité sur les bassins versants du territoire.

De façon générale, les chasseurs peuvent s’adonner à la chasse à la grande faune et petite faune. Des statistiques de prises pour la grande faune, mises à jour à chaque semaine, sont disponibles sur le site du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Le territoire couvert par les bassins versants de la Capitale est contenu dans la zone de chasse 27, qui s’étend de Sainte-Anne-de-la-Pérade à Baie-Saint-Paul, et qui comprend notamment les réserve fauniques de Portneuf et des Laurentides, ainsi que deux zecs. La zone de chasse est donc beaucoup plus vaste que le territoire qui nous préoccupe. La lecture des statistiques doit donc se faire en gardant cette information en tête. Celles-ci peuvent être consultées en cliquant ici.

De façon plus spécifique au territoire couvert par l’OBV de la Capitale, la récolte de grands gibiers par la chasse sportive de 2007 à 2011 se dessinait comme suit:

Tableau 5.4.4.1 : Récolte de grands gibiers par la chasse sportive à l’intérieur du territoire couvert par l’organisme des bassins versants de la Capitale de 2007 à 2011 (Yvan Raby – MRNF, 2012)

La chasse au petit gibier est plus difficile à caractériser, car il n’existe aucune statistique concernant les prises. Ce type de chasse est répandu dans les diverses zones forestières des bassins versants et vise plusieurs espèces telles que le lièvre d’Amérique, la marmotte commune, le raton laveur, le renard roux, la gélinotte huppée, le tétras du Canada, la sauvagine et certaines espèces de grenouilles. La pratique du piégeage est également observée pour les animaux à fourrure. Le castor, la loutre de rivière, la belette, le pékan, la martre, le rat musqué, le raton laveur, le lynx du Canada et le coyote sont parmi les animaux prisés.

Le Québec est divisé en 96 unités de gestion des animaux à fourrure (UGAF) qui tiennent compte de la distribution des espèces. Le territoire couvert par les bassins versants de la Capitale est contenu dans l’UGAF 40, qui s’étend en bordure du Fleuve de Saint-Marc-des-Carrières à Baie-Saint-Paul. L’UGAF est donc beaucoup plus vaste que le territoire qui nous préoccupe. La lecture des statistiques doit donc se faire en gardant cette information en tête.

Tableau 5.4.4.2 : Quantités de fourrures brutes vendues pour l’UGAF 40 pour la saison 2011-2012 (MRNF, 2012)*

Il n’y a pas de données précises sur les captures de sauvagine sur le territoire. Cependant, on note qu’entre Québec et La Malbaie, il s’abattait annuellement près de 65 000 canards et oies à la fin des années 1970 et au début des années 1980, dont la Grande Oie des neiges, le Canard noir, la Sarcelle à ailes vertes, le Canard colvert, le Canard pilet, le Petit Morillon, la Bernache du Canada et la Sarcelle à ailes bleues (Jourdain et al., 1995).

SOURCES

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ASSOCIATION FORESTIÈRE QUÉBEC MÉTROPOLITAIN. Rapport final, conservation et mise en valeur, parc de la forêt ancienne du mont Wright, rapport présenté à la Municipalité des cantons unis de Stoneham-et-Tewkesbury, 2005.

BARIL, H., 2007. L’eau au Québec: une illusion d’abondance. La Presse, publié le 29 septembre 2007. En ligne: http://affaires.lapresse.ca/economie/200901/06/01-679598-leau-au-quebec-une-illusion-dabondance.php. Consulté le 20 juin 2012.

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GIROUX, I., C. LAVERDIÈRE et M-C. GRENON, 2012. Suivi environnemental des pesticides près de terrains de golf, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Direction du suivi de l’état de l’environnement, Direction du secteur agricole et des  pesticides, Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec, 27  p. et 4 ann.

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JOURDAIN, A. et J.F. BIBEAULT. 1995. Synthèse des connaissances sur les aspects socio-économiques du secteur d’étude Québec-Lévis. Environnement Canada – région du Québec, Conservation de l’environnement, Centre Saint-Laurent, 130 pages.

LAVERDIÈRE, C., S. DION et F. GAUTHIER. 2010. Bilan des plans de réduction des pesticides sur les terrains de golf au Québec pendant la période 2006-2008, Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, 978-2-550-59332-4, 65 p.

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QUEBECKAYAK.COM (s.d.). Carte d’accès au fleuve Saint-Laurent. En ligne: http://www.quebeckayak.com/fleuve/. Consulté le 19 novembre 2012.

Mis à jour le 12 février 2015

5.8 Barrages et ouvrages de retenue

Figure 5.8.1 : Localisation des ouvrages de retenue sur le territoire

On retrouve 115 barrages et ouvrages de retenue sur le territoire de la zone de la Capitale, selon le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ). Ceux de plus de 1 mètre de hauteur sont répertoriés dans le Répertoire des barrages du Québec en vertu de la Loi sur la sécurité des barrages (CEHQ, 2005). Ceux-ci sont situés dans les bassins de la rivière Saint-Charles, du Cap Rouge et Beauport.

5.8.1 Bassin de la rivière Saint-Charles

Figure 5.8.1.1 : Localisation des ouvrages de retenue sur le bassin versant de la rivière Saint-Charles, CEHQ

Il existe une multitude de barrages et d’ouvrages de retenues dans le bassin de la rivière Saint-Charles, soit 95 répertoriés sur un réseau hydrologique d’environ 800 km (CEHQ, 2005).

Les barrages plus petits et les barrages de castors ne sont pas répertoriés par le CEHQ. Par contre, d’autres sources nous permettent de dénombrer 27 barrages de castors dans le bassin, tous situés dans le haut bassin.

Dans le bassin versant, la rétention la plus importante est celle du barrage Cyrille-Delage, au lac Saint-Charles, que l’appellation officielle du Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) qualifie comme ayant un usage de prise d’eau. Dans les faits, il s’agit plutôt d’un ouvrage de régulation en vue de l’alimentation en eau potable, le barrage de la prise d’eau étant situé quelques kilomètres en aval. Pour des raisons de simplification de la codification des usages, le répertoire des barrages du Québec indique la mention prise d’eau lorsque l’ouvrage a comme fonction de desservir directement ou indirectement un usage d’alimentation en eau. Les autres rétentions les plus importantes sont, en ordre décroissant, le barrage Joseph-Samson (régularisation), le barrage du lac Beauport (récréatif et villégiature), le barrage du lac des Roches (prise d’eau), le barrage du lac Morin (récréatif et villégiature) et le barrage du lac Bégon (prise d’eau). Sur la rivière Saint-Charles et en aval du barrage Cyrille-Delage, se trouvent d’autres ouvrages hydrauliques : le barrage du Château-d’Eau, le barrage de la chute Kabir Kouba ainsi que les deux ouvrages anti-embâcles sur les rivières Saint-Charles et du Berger.

Tableau 5.8.1.1 : Statistiques sur les usages des barrages et ouvrages de retenue du bassin versant de la rivière Saint-Charles (CEHQ, 2005)

Usage de retenuesNombre
Prise d'eau4
Régularisation14
Contrôle des inondations4
Faune et pisciculture8
Récréation et villégiature55
Autres ou inconnus9

5.8.1.1 Barrage Joseph-Samson

Le barrage Joseph-Samson est un barrage antimarées. Avant la construction du barrage en 1969, les marées de l’estuaire pouvaient, en pénétrant dans la rivière, apporter une certaine fraîcheur et un renouvellement d’eau et ainsi contribuer à améliorer sensiblement la qualité du milieu aquatique jusqu’à la hauteur de l’avenue Marie-de-l’Incarnation. Cependant, lors de fortes marées, des problèmes de refoulement d’eau survenaient dans les bas quartiers; ce barrage de 5 m de hauteur s’est donc imposé et s’impose toujours, jusqu’à nouvel ordre, comme un élément de sécurité publique. Par ailleurs, sa présence assure un réservoir pour la prise d’eau de la papetière Stadacona, ce qui ajoute un enjeu économique à un potentiel démantèlement.

Il constitue toutefois un obstacle important au déplacement de certaines espèces estuariennes qui avaient autrefois accès à la rivière et qui ne s’y retrouvent plus. Il faut cependant souligner la contribution probable de l’obstacle à l’absence relative de moules zébrées dans la rivière puisque le bassin Louise, pourtant géographiquement très proche, est fortement colonisé par cette espèce introduite envahissante. Rien n’est cependant acquis, car il est possible que les oiseaux aquatiques favorisent la dissémination des moules zébrées dans la rivière (Blais, 2011).

5.8.1.2 Barrage Cyrille-Delage

Figure 5.8.1.2 : Barrage Cyrille-Delage en période de crue printanière

Le barrage Cyrille-Delage, d’une hauteur de 4,3 m, est un des éléments clés du complexe d’adduction d’eau potable de l’agglomération de Québec. Le barrage a pour but de hausser le niveau du lac Saint-Charles afin d’augmenter la capacité de son réservoir (capacité de retenue de 15 600 000 m3) (CEHQ, 2005). Le barrage Cyrille-Delage est alimenté par le bassin versant de la rivière des Hurons, qui constitue la partie amont du bassin versant de la rivière Saint-Charles.

Le lac Saint-Charles étant utilisé comme réservoir d’eau potable par la Ville de Québec, on érigea un barrage à la sortie du lac en 1934 pour rehausser le niveau de l’eau, barrage qui fut remplacé en 1948. Du fait de ce barrage, les basses terres avoisinantes ont été submergées sur des largeurs allant jusqu’à 50 mètres. De nos jours, le niveau du lac est plus élevé qu’à l’origine d’environ 2 mètres. Cette mise en eau a donc bouleversé l’équilibre physique et biologique en modifiant la morphométrie du lac, en amenant un apport massif de sédiments et en créant périodiquement un déficit en oxygène important sur la moitié de la colonne d’eau.

Par ailleurs, la Ville de Québec effectue une gestion du barrage afin d’assurer un apport d’eau constant à la hauteur de la prise d’eau et cette pratique amène des variations périodiques du niveau du lac qui ont des impacts sur l’état des berges et des écosystèmes riverains (APEL, 1999). En conditions normales, le contrôle des ouvertures des vannes est fait en fonction des besoins pour l’approvisionnement en eau potable pour la Ville de Québec et du débit écologique en aval du barrage du Château-d’Eau. Ce débit écologique est de 0,4 m3/s en hiver et de 0,9 m3/s en été. Les deux vannes du barrage Cyrille-Delage sont gérées à distance (télégestion) depuis l’usine de traitement des eaux située à Château-d’Eau (Génivar, 2008), et l’objectif est de conserver un niveau le plus stable possible dans le lac.

Tableau 5.8.1.2 : Cote du barrage Cyrille-Delage

Cote du sommet du barrage;15164 m (crête des digues latérales)
Cote de la retenue normale;15042 m
Cote de déversement par les pertuis;15042 m

En conditions de crues, la Ville de Québec effectue des opérations au barrage en ouvrant ou en fermant les deux vannes de fond. Ces opérations sont faites principalement en prévision des crues de printemps. Le niveau est abaissé graduellement durant l’hiver et on n’ouvre les vannes complètement qu’à l’arrivée de la crue. Au-delà de la cote de 150,42 mètres, les eaux se déversent par les pertuis (Génivar, 2008).

Le recours aux réserves du lac Saint-Charles est essentiel pour le soutien des débits réservés. En cas de situation exceptionnelle, telle qu’un été d’hydraulicité très faible, le débit minimal pourrait être de 0,6 m3/s. Au barrage du Château-d’Eau, le niveau au-dessus du seuil du barrage est contrôlé grâce à une sonde située un peu en amont (Génivar, 2008).

Les plans, réalisés en 1949, montrent que le barrage était constitué d’une section principale, avec ouvrage de contrôle en béton, intégrant sept pertuis à poutrelles, une passe à poissons, deux vannes de fond ainsi que de deux digues de fermeture, l’une en rive droite et l’autre en rive gauche. L’ouvrage de contrôle est fondé sur des pieux de bois (Génivar, 2008). En 2005, des roches et des blocs de béton avaient été ajoutés aux extrémités du barrage pour empêcher les bris lors de la crue des eaux. Même si la structure a été renforcée au fil des ans, il était devenu désuet et sa reconstruction s’avérait nécessaire. Ainsi, les travaux de reconstruction ont débuté au printemps 2012 et se sont achevés au cours de l’été 2013. L’ouvrage a été conçu pour répondre aux mêmes critères d’exploitation en respect des normes en vigueur, notamment en ce qui a trait aux cotes d’inondations déjà décrétées (Poulin, 2011). Le nouveau barrage a été inauguré en septembre 2013.

5.8.2 Bassin de la rivière du Cap-Rouge

Figure 5.8.2.1 : Localisation des ouvrages de retenue sur le bassin versant de la rivière du Cap Rouge, CEHQ

Tous les ouvrages de retenue localisés dans le bassin versant de la rivière du Cap Rouge par le Centre d’expertise hydrique du Québec (CEHQ) sont de faible contenance ou de moins de deux mètres, et six d’entre eux sont de propriété privée (CEHQ, 2005). La majorité d’entre eux est vouée à des usages récréatifs et de villégiature alors qu’un est utilisé pour des usages agricole, et l’autre pour une prise d’eau. La carte ci-contre présente la localisation des ouvrages de retenue répertoriés par le CEHQ.

Outre les ouvrages répertoriés par le CEHQ, on retrouve aussi le seuil au fil de l’eau situé près du pont de Gaudarville, à proximité de l’embouchure de la rivière du Cap Rouge. Délimitant la zone intertidale de la rivière, ce seuil ne laisse franchir que les marées supérieures à 5 m. Il constitue également un obstacle d’importance pour les activités récréatives du plan d’eau, en ne permettant pas la libre circulation des embarcations de part et d’autre de sa structure (CBRCR, 2010).

Tableau 5.8.2.1 : Statistiques sur les usages des barrages et ouvrages de retenue du bassin versant de la rivière du Cap Rouge (CEHQ, 2005)

Usage de retenuesNombre
Prise d'eau1
Agriculture1
Récréation et villégiature4
Autres ou inconnus1

5.8.3 Bassin de la rivière Beauport et bordure du Fleuve

Figure 5.8.3.1 : Localisation des ouvrages de retenue sur le bassin versant de la rivière Beauport, CEHQ

Dans le bassin de la rivière Beauport, on repère 13 barrages, dont 12 à usage récréatif et de villégiature, et un à usage de régularisation. Tous ces ouvrages sont situés en tête de bassin versant et sont à faible contenance, et un des ouvrage a moins de deux mètres.

Aucun ouvrage de retenue n’est recensé en bordure du Fleuve, ormis l’écluse située dans le Port de Québec. Celle-ci, aménagée dans le Bassin Louise, joue davantage un rôle de retenue d’eau relié à l’effet des marées que celui d’une écluse traditionnelle, puisqu’il n’y a pas de dénivellation entre le Bassin Louise et le Fleuve. Elle est utilisée par les plaisanciers qui  souhaitent entrer et sortir de la Marina du Port de Québec (Robitaille, 2012).

SOURCES

ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DU LAC SAINT-CHARLES ET DES MARAIS DU NORD (APEL). 1999. Considérations écologiques minimales dans la gestion d’une réserve d’approvisionnement en eau potable : le cas du lac Saint-Charles, mémoire déposé au BAPE dans le cadre de la consultation publique sur la gestion de l’eau au Québec, Québec.

BLAIS, S., 2011. Pêches et Océans Canada, communication personnelle (téléphonique), 23 février 2011.

CENTRE D’EXPERTISE HYDRIQUE DU QUÉBEC (CEHQ). 2005. Répertoire des barrages Capitale-Nationale. En ligne: http://www.cehq.gouv.qc.ca/barrages/ListeBarrages.asp?region=Capitale-Nationale&Num=03&Tri=No&contenance1=on&contenance2=on&contenance3=on. Consulté en juillet 2011.

CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE DU CAP ROUGE (CBRCR). 2010. Portrait du bassin versant de la rivière du Cap Rouge, Québec.

GENIVAR. 2008. Barrage Cyrille-Delage (n°X0001640) – Étude d’évaluation de la sécurité – Rapport d’étape n°1 : hydrologie et hydraulique. Rapport de GENIVAR Société en commandite à la Ville de Québec. 10 p. et annexes.

POULIN, B., 2011. Ville de Québec, Service de la gestion des immeubles, Gestion de projets et de la construction. Communication personnelle (courriel), 21 septembre 2011.

ROBITAILLE, P., 2012. Administration portuaire de Québec. Communication personnelle, 18 juillet 2012.

Mis à jour le 12 février 2015