Le ruisseau du Moulin fut désigné par plusieurs autres appellations au fils du temps : la rivière de la Cabane-aux-Taupinières, la rivière des Commissaires, et la rivière du Moulin. Il possédait, avant l’industrialisation et l’intensification de l’agriculture au XXe siècle, une puissance hydraulique assez importante pour alimenter des moulins en eau (CAGEQ, 2009). Ses rives encaissées étaient favorables à ce type d’établissement, même si le ruisseau dut être creusé à quelques endroits pour permettre un débit suffisant pour les moulins (Société d’art et d’histoire de Beauport, 2011).
Deux moulins d’importance furent construits sur ses berges: le moulin des Jésuites de Charlesbourg et le moulin des Jésuites de Beauport. Ils bordèrent le cours d’eau de 1695 à 1948. Le moulin des Jésuites de Beauport avait comme rôle de desservir la ferme Notre-Dame-de-Bon-secours au Sud. Propriété des Jésuites, cette dernière est située entre le ruisseau de la Cabane-Aux-Taupinières et la rivière Beauport (Paulette, 1994). Le moulin des Jésuites de Charlesbourg desservait quant à lui les habitants du Trait-Carré de Charlesbourg (Société d’art et d’histoire de Beauport, 2011).
Le moulin des Jésuites de Beauport fut le premier construit; il resta en fonction pendant 250 ans, soit de 1695 à 1942. Il porta également les noms de moulin de la Dumaine ou de moulin de Notre-Dame-des-Anges, selon le propriétaire et selon la période (Ville de Québec, 2011). En 1704, les Jésuites se permirent de détourner un petit affluent de la rivière Beauport afin d’augmenter la puissance hydraulique du moulin (Paulette, 1994). Il fut détruit par le feu en 1948. Les vestiges du moulin existent toujours, mais ils se retrouvent émiettés dans la rivière. Le second moulin qui fut construit est celui de Charlesbourg, en 1740. Il resta en opération jusqu’en 1940. Par la suite, il changea de vocation à plusieurs reprises: il devint, tour à tour, une manufacture d’allumettes, une boutique de forge, un atelier de charron, une boutique d’instruments aratoires et une fabrique de fer ornemental (Arrondissement historique de Charlesbourg, 2011).
Au fil des ans, d’autres types d’entreprises, telles une clouterie et des fabriques d’allumettes construites entre 1841 et 1867 s’y installèrent afin de bénéficier de la présence du cours d’eau (Légaré et Labrecque, 2007).
Reconnu pour son caractère imprévisible, ses crues importantes et ses étiages prononcés, le ruisseau du Moulin a vu son tracé fortement modifié au cours du XXe siècle, avec l’intensification de l’urbanisation et de l’agriculture. Canalisé à plusieurs endroits, le ruisseau du Moulin est aujourd’hui fortement affecté par la présence de l’humain qui l’a remodelé à sa convenance.
ARRONDISSEMENT HISTORIQUE DE CHARLESBOURG. Trait-Carré : Moulin des Jésuites. En ligne: http://www.trait-carre.org/fr/accueil-moulindesjesuites.aspx. Consulté en février 2015.
BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES QUÉBEC: http://www.banq.qc.ca/accueil/
CORPORATION D’ACTIONS ET DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC (CAGEQ). 2009. Caractérisation du ruisseau du Moulin. Conseil de quartier du Vieux-Moulin, Québec, 39 pages.
LÉGARÉ, D. ET LABRECQUE, P., 2007. Histoire de raconter : Le quartier Giffard. Arrondissement de Beauport. Brochure. Québec, 38 pages.
PAULETTE, C., 1994. Giffard : un souvenir des Jésuites. 2e éd, Ville de Beauport, 16 pages.
SOCIÉTÉ D’ART ET D’HISTOIRE DE BEAUPORT. 2011. La vie au petit village. Quartier Giffard, arrondissement de Beauport. En ligne: http://www.sahb.ca/visabeauport/circ2007_4_16sept.html. Consulté en juillet 2011.
VILLE DE QUÉBEC – RÉPERTOIRE DES TOPONYMES. 2011. Vieux Moulin. En ligne: http://www4.ville.quebec.qc.ca/toponymie_repertoire/rues/vieux_moulin.shtml. Consulté en juillet 2011.
Mis à jour le 11 février 2015