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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

4.2 Bassin de la rivière Saint-Charles

4.2.1 La colonisation

Le bassin versant de la rivière Saint-Charles occupe une place importante dans la grande histoire de la conquête de l’Amérique. En effet, c’est là que les premiers colons s’installent avec Jacques Cartier, que les Récollets, les Jésuites, les Ursulines, et les Hospitalières de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital-Général s’établissent sur des propriétés pour appuyer les activités d’évangélisation, d’éducation et de soins aux malades (Gourdeau, 2002). De même, c’est dans la Haute-Ville de Québec, à Charlesbourg et à Beauport que les premières terres ont été cultivées (Lacoursière, 1995). On ne saurait tracer un portrait du bassin versant de la rivière Saint-Charles sans parler des moments importants entourant la colonisation de la Nouvelle-France.

4.2.1.1 Jacques Cartier

En 1534, le roi François 1er intensifie son soutien aux explorations françaises vers les Amériques afin d’obtenir sa part des richesses du Nouveau-Monde, déjà très convoitées par le Portugal et l’Espagne (Musée virtuel de la Nouvelle-France, 2009). Jacques Cartier quitte le port de Saint-Malo avec deux navires. Malgré son désir de découvrir la route du Nord, passage plus sécuritaire vers les Indes, il aboutit dans le golfe et à l’embouchure du Saint-Laurent (Lacoursière, 1995). Le territoire est peuplé d’autochtones de la famille linguistique et culturelle iroquoienne avec lesquels il établit contact. Faute d’une autre appellation, Jacques Cartier baptise ces terres « Canada », nom signifiant en réalité « village » en iroquoien (Patrimoine canadien, 2011). Il en prend possession au nom du roi de France. Ce n’est qu’en 1536, lors de son 2e voyage au Canada, que Jacques Cartier pénétrera dans le fleuve Saint-Laurent (MVNF, 2009). Il établira ses quartiers généraux à l’embouchure de la rivière qu’il nommera Sainte-Croix (du nom de cette date dans le calendrier liturgique) et qui porte aujourd’hui le nom de Saint-Charles (Lacoursière, 1995). Le projet de colonisation ne prend forme qu’en 1541, mais la maladie, le froid et les querelles mettent un terme à cette première tentative (MVNF, 2009).

4.2.1.2 Samuel de Champlain

En 1608, Champlain convainc un petit nombre de colons de s’établir à Stadaconé (qu’il renommera Québec). Il y crée la place Royale qui connaîtra une forte croissance démographique (MVNF, 2009). L’endroit est un lieu patrimonial de grande importance qui permet le contrôle du trafic des fourrures le long du fleuve Saint-Laurent, principal pilier économique de la colonie (Lacoursière, 1995). En 1635, Québec compte 150 habitants (Litalien et Vaugeois, 2004).

4.2.1.3 Évangélisation

La conversion des autochtones à la religion catholique débute en 1615, alors que les Récollets sont envoyés au Canada (Gourdeau, 2002). En 1620, « un terrain de cent six arpents sur deux de front, avec droit de pêche dans la rivière Saint-Charles, en face » leur est accordé : ils y construiront la chapelle Notre-Dame-des-Anges qui sera plus connue sous les noms de couvent des Récollets et de chapelle de Saint-Charles (Gourdeau, 2002; Jouve, 1996). En 1625, les Jésuites arrivent et établissent la seigneurie Notre-Dame-des-Anges où se trouve l’actuel parc Cartier-Brébeuf. En 1665, l’intendant Jean Talon exproprie les Jésuites pour construire des maisons aux nouveaux colons. Ce faisant, il érige trois villages qui lui seront concédés par Louis XIV : le Bourg-Royal, le Bourg-la-Reine et le Bourg-Talon qui deviendront le comté d’Orsainville (actuel territoire de la Ville de Québec) (Lacoursière et coll., 1970).

4.2.1.4 Peuplement de la colonie

Depuis 1608, le développement de la Nouvelle-France était confié à des compagnies marchandes responsables de l’organisation du peuplement de la Nouvelle-France. En 1663, Louis XIV reprend ce pouvoir au détriment des compagnies surendettées qui ne se sont pas acquittées de leur mandat. Il instaure une nouvelle structure administrative et plusieurs actions concrètes sont réalisées pour favoriser l’essor de la Nouvelle-France, dont l’utilisation du régime seigneurial (Marchand, 1999). Une délimitation des seigneuries est alors entreprise, divisions encore perceptibles dans les arrondissements de Charlesbourg et de Beauport (Marchand, 1999). Le peuplement a été réalisé en grande partie grâce à l’arrivée des Filles du roi (Aubin et Lafond, 2008). Entre 1663 et 1673, plus de 800 femmes célibataires de moins de 25 ans sont venues de France pour peupler le Canada (Aubin et Lafond, 2008). Pendant cette période, la population de la Nouvelle-France, agglomérée autour de la rivière Saint-Charles, est passée de 3200 à 6700 personnes (Aubin et Lafond, 2008).

4.2.2 L’ère des chantiers navals et de l’industrialisation

4.2.2.1 Chantiers navals

La construction navale a débuté, à Québec, au XVIIIe siècle lorsque Louis XIV investit 40 000 francs pour le développement de ce nouveau secteur économique (Jobin, 1947). Ce sont les berges de la rivière Saint-Charles qui accueillent en premier les installations nécessaires à la construction des navires (Côté, 2009). Plusieurs sites ont ainsi été exploités : le pied de la côte de la Canoterie, chaque côté du pont Dorchester, le pied de la rue de la Couronne et la Pointe-aux-Lièvres (Jobin, 1947).

Les ressources forestières étant nombreuses et près des lieux de construction, les vaisseaux à voiles construits à Québec étaient entièrement faits de bois (Jobin, 1947). Entre 1687 et 1897, il s’y serait construit au total près de 4 000 bateaux de différentes tailles (Jobin, 1947). Au milieu du XVIIIe siècle, c’est la moitié de la main-d’œuvre de Québec qui travaille sur les chantiers navals (Lebel, 1983). Le port de Québec est alors le troisième en importance en Amérique du Nord (Côté, 2009).

La construction de navires cesse à Québec lorsque la vapeur remplace la voile et que le fer remplace le bois (Côté, 2009). Les navires à vapeur en coque de fer ou d’acier étant beaucoup plus rapides, moins de bateaux sont nécessaires pour transporter les différentes marchandises entre le Canada et l’Europe (Côté, 2009; Jobin, 1947).

Les problèmes économiques de la ville de Québec se trouvent accrus par l’abolition des tarifs préférentiels sur le bois, le non-renouvellement du Traité de réciprocité avec les États-Unis, l’incendie de 1866 qui laisse plus du tiers de la population de Saint-Roch sans abri et le rapatriement définitif des militaires britanniques (Côté, 2009; Lebel, 1983). De plus, le creusement du chenal dans le fleuve Saint-Laurent permettra à Montréal de supplanter Québec pour l’exportation des ressources et le développement ferroviaire (Côté, 2009; Jobin, 1947).

4.2.2.2 Industrialisation

Plusieurs industries, dont celles de la chaussure et du textile, permettent à la ville de sortir du marasme économique créé par la perte des chantiers navals (Jobin, 1947; Côté, 1999). Sur le bassin versant de la rivière Saint-Charles, on dénombre de nombreuses industries : la fabrique de céramique des frères Bell, près de la rivière Saint-Charles; celle des Dion, à L’Ancienne-Lorette et plusieurs moulins construits près de la chute Lorette (Jobin, 1947). La puissance hydraulique de cette chute, aujourd’hui renommée Kabir Kouba selon son nom amérindien, sera hautement convoitée pendant près de 200 ans. Elle favorisa la construction du moulin à farine par les Jésuites (1731-1853), du moulin à papier Russel (1854-1862), du moulin à papier Smith (1862-1870), du moulin à papier Reid (1870-1900) puis d’une centrale électrique (1904-1918) (Jobin, 1947; Corporation du parc de la Falaise et de la chute Kabir Kouba, 2011).

Au nord de la rivière Saint-Charles, sur des terres jusque-là agricoles, quatre petites agglomérations naissent du commerce du bois et de la construction navale : Hedleyville, New Waterford, Parkeville et Smithville. Elles sont à l’origine de Limoilou, fondée en 1893 (Côté, 2009). Au milieu du XIXe siècle, la reconversion économique de la ville passe par l’industrie du cuir (Jobin, 1947). Des manufactures de chaussures s’installent à proximité des nombreuses tanneries du quartier Saint-Roch. En 1842, Québec compte 32 tanneries, dont 24 se trouvent dans Saint-Roch ; en 1872, elles ne sont pas moins de 43 et emploient 630 ouvriers (Jobin, 1947; Lebel, 1983). En 1860, on compte à Québec 225 manufactures et ateliers qui emploient 10 000 travailleurs, dont plus de 4 000 dans le secteur de la chaussure (Lebel, 1983). Les fabriques de corsets, de meubles, de produits du tabac et de papier (dont l’Anglo Canadian Pulp & Paper, maintenant appelée Papiers White Birch Division Stadacona, établie à Limoilou) contribuent à la prospérité de la ville, tout comme les usines d’armement et de munitions pendant les deux guerres mondiales (Jobin, 1947; Côté, 1999).

4.2.3 Château d’eau et alimentation en eau potable

Durant la première moitié du 19e siècle, de fréquentes épidémies de typhoïde et de choléra décimèrent la population de la région de Québec. De nombreux incendies rasèrent également des quartiers entiers de la ville, dont le plus important fut celui du faubourg Saint-Jean-Baptiste de 1845. Les autorités civiques comprirent alors la nécessité de se munir d’un aqueduc municipal. En 1847, la Ville mandata l’ingénieur Georges R. Baldwin pour effectuer les plans et devis d’un système d’aqueduc. Jusqu’alors, les citoyens s’approvisionnaient à partir de puits artésiens ou encore du fleuve. L’ingénieur suggéra une prise d’eau dans la rivière Saint-Charles, car son débit était plus régulier que d’autres cours d’eau du secteur et la source de la rivière, le lac Saint-Charles, constituait un réservoir naturel situé à proximité de la prise d’eau. L’emplacement de la prise d’eau, Loretteville, fut choisi pour sa faible distance du centre urbain et pour la déclinaison naturelle qui amènerait l’eau à Québec.

Les citoyens durent attendre jusqu’en 1853 avant de voir le projet de l’ingénieur Baldwin adopté par la Ville. Les travaux se déroulèrent rondement pour l’époque et on installa une conduite reliant Loretteville à Québec dès 1854 et le réseau de distribution fut complété en 1865. Dès 1881, l’ingénieur Charles Baillargé fut invité à concevoir les plans d’une deuxième conduite afin de pourvoir aux besoins grandissants en eau potable. La construction se met en branle en 1883 et cette nouvelle conduite alimente la Basse-ville alors que l’ancienne infrastructure abreuve la Haute-ville. En 1913, les travaux d’une troisième conduite sont complétés. Celle-ci réduit considérablement le débit d’eau de la rivière et l’assèche même parfois.

Tous ces événements conduisirent à la naissance de Château-d’Eau, d’abord comme site d’approvisionnement en eau, ensuite comme lieu de villégiature prisé par les bourgeois et finalement, en tant que municipalité de plein droit. La Ville de Château-d’Eau est fondée en 1926 et compte alors 58 habitations sur une superficie de 470 arpents. Celle-ci est délimitée par la rivière Saint-Charles et par les rues connues aujourd’hui sous les noms de Rivière-Nelson, Georges-Cloutier et du Jardin. Elle est annexée à Loretteville en 1965, soit après 39 ans seulement d’existence, réintégrant ainsi son territoire d’origine.

En 1949, la Ville de Québec décide d’effectuer d’importants changements à son système d’aqueduc et réaménage la prise d’eau. On décrète la construction d’un nouveau barrage au lac et surtout, on construit un nouvel édifice pour abriter la prise d’eau, le château d’eau à l’allure médiévale, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Tous ces réaménagements ne règlent cependant pas la question de la qualité de l’eau fournie.

La portion de la rivière Saint-Charles située à Château-d’Eau a toujours été paisible et propice au canotage. On y organisait de populaires régates qui faisaient accourir les foules. La Ville de Québec craignait cependant pour l’alimentation de son aqueduc et s’adressa à la Législature de Québec afin d’empêcher le canotage sur la Saint-Charles. Les citoyens de Loretteville s’organisèrent et firent circuler des pétitions qui eut comme résultat que le canotage ne fut pas interdit sur la rivière.

À cette époque, la cabane à canots Légaré représente certainement l’une des institutions importantes de Château-d’Eau. Établie en 1908, elle est toujours demeurée dans la famille.

4.2.4 L’ère du béton

La période industrielle a laissé bon nombre de problèmes pour la rivière Saint-Charles et les terrains qui la bordent. Au milieu du XXe siècle, la qualité de l’eau de la rivière Saint-Charles est médiocre; les rives sont contaminées et recouvertes de détritus (Beaulieu, 2000).

4.2.4.1 La construction des murs et du barrage Joseph-Samson

Pour régler le problème des rives, la Ville de Québec, en partenariat avec les instances provinciales et fédérales, décide de construire des murs de soutènement de chaque côté de la rivière sur quatre kilomètres de longueur. Le projet portait sur le tronçon de la rivière allant du pont-barrage Joseph-Samson (projeté à cette époque) à la passerelle de l’Aqueduc (Bouchard, 1966). Beaucoup d’espoirs étaient fondés sur ces murs de soutènement. En effet, lors de l’annonce de cet aménagement, Gilles Lamontagne, maire de Québec, déclarait le 21 novembre 1966: « Dans dix ans d’ici… la rivière Saint-Charles aura été assainie, canalisée et [il y] coulera des eaux limpides sous des voûtes de feuillage. Les citadins se prélasseront dans les nombreux parcs et les promenades longeant la rive. » (Bouchard 1966). Cependant, il n’a guère fallu de temps avant que l’on commence à se questionner sur la pertinence de ces aménagements. Déjà en 1972, l’environnementaliste Tony LeSauteur déclarait devant le congrès de la Fédération québécoise de la faune: « C’est l’exemple typique de destruction irrémédiable de l’équilibre des forces biologiques » (Gagné, 1983). Le coût de ces murs devait s’élever à 16 millions de dollars, dont 8 millions fournis par le gouvernement fédéral, 5,6 millions par le gouvernement provincial et 2,4 millions par la Ville de Québec (Bouchard, 1966; Fillion et coll., 1987).

En plus de confiner les sédiments contaminés et de décourager les gens de jeter des ordures dans le secteur, ces murs devaient permettre la construction du pont-barrage Joseph-Samson par le gouvernement fédéral, au coût de 1,5 million de dollars (Beaulieu, 2000). L’installation de ce barrage avait pour but d’empêcher les marées de pénétrer dans la rivière. Historiquement, l’amplitude des marées était en moyenne de 4 m et avait un effet dans la rivière Saint-Charles sur une distance de quatre kilomètres, soit jusqu’au pont Marie-de-l’Incarnation (Fillion et coll., 1987). La construction du barrage Samson a radicalement modifié le régime d’écoulement de la rivière Saint-Charles: afin d’empêcher que la marée influence le niveau du plan d’eau du côté de la rivière, une série de portes-clapets se ferment automatiquement avec la montée de la marée (Lebel, 1996; Gérardin et al. 2000). D’autre part, la construction du barrage Samson a causé une sédimentation accrue dans le lit de la rivière et la formation d’îlots de sable en amont (Fillion et coll., 1987; Richard, 1999).

4.2.4.2 Rivière Lairet – une rivière disparue

La rivière Lairet prenait se source à la limite sud de l’arrondissement de Charlesbourg et serpentait le quartier de Limoilou pour se jeter dans la rivière Saint-Charles à la hauteur du pont Drouin (Lemoine, 2010a). On peut en voir le tracé sur le plan ci-contre, datant de 1744. D’une longueur d’environ 2 kilomètres, la rivière Lairet subit des pressions tout le long de son parcours urbanisé dès le début du XXe siècle (Ville de Québec, 2011; Lemoine, 2010b). La rivière est utilisée comme dépotoir et comme égout collecteur, et la qualité du cours d’eau se dégrade (Lemoine, 2010b). En 1960, une entente est signé pour enfouir et canaliser la rivière Lairet. Ce projet de trois phases est complété à la fin des années 60 (Lemoine, 2010c). Aujourd’hui, la rivière Lairet a complètement disparu (Ville de Québec, 2011).

4.2.4.3 Les résultats

Si ces aménagements ont été réalisés dans une perspective d’amélioration de l’état du cours d’eau, on peut affirmer aujourd’hui que les résultats escomptés n’ont pas été atteints. Certes, les berges ont changé d’aspect et n’ont rien de comparable avec l’état d’insalubrité dans lequel elles étaient au milieu du siècle, mais la rivière est, en quelque sorte, devenue un canal (Routhier, 1996). Pendant quelques années, la présence du barrage Joseph-Samson a permis à la Ville de Québec d’aménager une patinoire sur la rivière, activité qui a connu du succès pendant un certain temps, mais qui a perdu l’enthousiasme des gens pendant les années 90. Plusieurs facteurs étaient en cause : une réduction dans la saison d’ouverture en raison d’hivers doux (la glace qui était trop mince, voire inexistante, par endroits), une réduction de la superficie de la patinoire, l’abandon de l’association de la patinoire avec le Carnaval de Québec, un facteur causant une diminution significative de l’achalandage (Routhier, 1997). Malgré tous les efforts, les citoyens ne se sont jamais réellement approprié le cours d’eau et les aménagements (pistes cyclables, promenades) ne furent que peu utilisés (Dumont, 1998).

Ainsi, même si beaucoup d’espoirs étaient initialement fondés sur le réaménagement artificiel des berges, l’intérêt de ces aménagements riverains a rapidement été mis en doute. Les berges des quatre derniers kilomètres de la rivière ont été bétonnées, l’écotone entre le milieu terrestre et le milieu humide a complètement disparu et la qualité de l’eau de cette partie de la rivière est demeurée très douteuse (Richard, 2010).

4.2.5 La renaturalisation

En 1996, la Ville de Québec a mis sur pied la Commission pour la mise en valeur du projet de dépollution et de renaturalisation de la rivière Saint-Charles. Dans le rapport de la Commission, on trouve différents scénarios de réaménagement des berges. La démolition de bon nombre de murs et la renaturalisation des rives de la rivière y ont notamment été proposées (Ville de Québec, 1996).

4.2.5.1 Les premières phases

La première phase du projet a eu lieu au parc Cartier-Brébeuf. La Ville de Québec et Parcs Canada se sont concertés pour faire démolir près de 300 m linéaires de murs et de passerelles et ont procédé à la renaturalisation des rives. Les travaux ont été effectués à l’automne 1996 et au printemps 1997 et les résultats ont été concluants (Ville de Québec, 1998b).

4.2.5.2 La poursuite des travaux

Pour la deuxième phase, à l’été 2000, la Ville de Québec a poursuivi les travaux à la hauteur de la marina Saint-Roch et les résultats en ont été tout aussi satisfaisants. Contrairement aux aménagements précédents, les phases subséquentes intègrent un aspect faunique et l’approche est plus écosystémique (Beaulieu, 2000). De même, les espèces floristiques réimplantées sont indigènes au sens où elles sont déjà présentes dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles. De plus, des lobes sont aménagés pour augmenter la vitesse de l’eau dans le chenal, puisqu’ils créent des irrégularités dans la berge, brisant ainsi la linéarité du cours d’eau. De façon générale, il s’agit davantage d’un projet de restauration de l’intégrité écologique et de la structure naturelle que d’un projet de renaturalisation proprement dit.

4.2.5.3 L’état actuel des berges

Le projet a été terminé en 2008, à temps pour les fêtes du 400e anniversaire de la ville de Québec. Les 8 km de berges ont été renaturalisés; des étangs et des herbiers aquatiques ont été aménagés et des roches ainsi que des billots y ont été déposés pour servir d’abris aux poissons. Afin d’accommoder la faune aviaire, des nichoirs ont été installés à divers endroits, par exemple, sur une petite île au milieu de la rivière, destinée au troglodyte familier et à l’hirondelle bicolore. Après deux ans, de nombreux animaux (amphibiens, insectes, vers, crustacés, canards, hérons, cormorans, etc.) ont été aperçus à différents endroits récemment restaurés (MAMROT, 2011; Ville de Québec, 2011). Le parc abrite également des milieux terrestres, humides et aquatiques qui augmentent la biodiversité sur le territoire urbain de la ville (MAMROT, 2011). Il offre aux adeptes de plein air un sentier pédestre de 32 kilomètres qui longe la rivière (parc linéaire de la rivière Saint-Charles), en partant du fleuve Saint-Laurent jusqu’au lac Saint-Charles (Ville de Québec 2011). Finalement, des bassins de rétention ont été construits pour contenir les fréquents débordements d’égouts dans la rivière. La rivière a retrouvé un aspect plus naturel et la qualité des écosystèmes aquatiques s’est grandement améliorée.

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Mis à jour le 27 août 2015

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