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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

4.1 Présence autochtone sur le territoire

4.1.1 La Nation huronne-wendat

La nation huronne-wendate est celle qui est la plus intimement liée au territoire des bassins versants de la Capitale et, de façon plus spécifique, au bassin versant de la rivière Saint-Charles. Les Hurons ont habité différents secteurs du territoire : Québec, Beauport, Sillery, Notre-Dame-de-Foy, L’Ancienne-Lorette et la Jeune-Lorette (aujourd’hui Wendake). Le texte qui suit présente un aperçu de l’histoire des Hurons-Wendat. À moins d’indication contraire, les informations ci-dessous ont été recueillies auprès du Bureau du Nionwentsïo de la Nation huronne-wendat et représentent sa vision de l’histoire.

Avant l’arrivée des Européens dans la vallée du Saint-Laurent, le territoire des bassins versant de la zone de la Capitale a été occupé par des autochtones de la famille linguistique et culturelle iroquoienne, considérés comme les ancêtres de la Nation huronne-wendat, notamment. Fins connaisseurs de ces réseaux hydrographiques, du fleuve et de l’estuaire du Saint-Laurent où ils pêchaient abondamment, ils fréquentaient également les forêts de l’intérieur, tout en pratiquant l’agriculture à plus ou moins grande échelle. Ces autochtones, que les archéologues nomment parfois encore « Iroquoiens laurentiens », étaient des « Onwe », terme wendat utilisé pour désigner ces ancêtres de la Nation huronne-wendat. Approximativement au milieu du 16e siècle, on assiste au retrait temporaire et progressif des Onwe de la vallée du Saint-Laurent et du Saguenay. La tradition orale huronne-wendat, à l’instar des recherches archéologiques récentes, indiquent qu’un grand nombre d’entre eux furent intégrés à la confédération huronne-wendat, dont les villages étaient établis à cette époque au nord du lac Ontario. À l’origine, les Hurons-Wendat étaient des agriculteurs, des chasseurs et des pêcheurs. Ils pratiquaient également le commerce avec leurs nombreux voisins.

Dès les premières décennies du 17e siècle, notamment avec la création de la mission de Sillery en 1637, des Hurons-Wendat sont progressivement venus s’implanter dans la région de Québec, au sein du territoire occupé quelques décennies auparavant par leurs ancêtres Onwe. Ce groupe huron-wendat a déménagé son village à plusieurs reprises dans la région de la ville de Québec avant de s’installer définitivement à la Jeune-Lorette en 1697, au sein du Nionwentsïo (voir section 1.2.4 sur le Nionwentsïo).

Les Hurons-Wendat ont eu un rôle important à jouer dans la guerre de la Conquête, qui s’est déroulée en Amérique du Nord de 1756 à 1760 et opposait les Couronnes françaises et britanniques ainsi que leurs alliés respectifs. (Gouvernement du Canada – Commission des champs de bataille nationaux, 2015). Après la prise de Québec en 1759, les Hurons-Wendat, historiquement alliés des Français, décident, en 1760, de faire la paix avec les Anglais et envoient des représentants auprès du général James Murray. Suite à cette rencontre, le général Murray signe, en date du 5 septembre 1760, un traité qui stipule que les Hurons sont sous sa protection et que nul Anglais ne peut les molester ou les arrêter à leur retour à leur établissement de Lorette. Ce document stipule également que les Hurons peuvent jouir du libre exercice de leur religion, de leurs coutumes et de la liberté de commercer avec les Anglais (Leclerc, 2014).

La reconnaissance du Traité Huron-Britannique de 1760 (Traité de Murray)

Dans l’affaire R. c. Sioui, un jugement de la Cour suprême du Canada a reconnu la validité d’un traité signé en 1760 par le général James Murray, qui assurait aux Hurons-Wendat le libre exercice de leur religion et de leurs coutumes sur le territoire qu’ils fréquentaient (Secrétariat aux affaires autochtones, 2009). La cour ne s’est toutefois pas prononcée sur l’étendue et les limites de ce territoire.

Pour voir le jugement complet, cliquer ici.

Progressivement, l’exploitation des ressources fauniques, halieutiques et végétales du Nionwentsïo en est venue à constituer le fondement du mode de vie de la Nation huronne-wendat. Au 18e siècle, le commerce, que ce soit avec les non-Autochtones ou d’autres Nations autochtones, demeura également l’une des principales constituantes de l’économie de la collectivité. La production artisanale, en partie issue des ressources fauniques et végétales du territoire traditionnel, connut également un essor considérable au cours du 19e siècle. Au 20e siècle, Jeune-Lorette prit le nom de Village-des-Hurons et finalement, en 1985, de Wendake.

Au fil des ans, les Hurons ont souffert de la colonisation d’une partie de leur territoire coutumier ce qui a entraîné une restriction de l’accès des Hurons-Wendat au Nionwentsïo pour la pratique d’activités traditionnelles telles que la chasse, la pêche, le piégeage et la récolte des ressources végétales. La création de clubs privés de chasse et de pêche ainsi que celle de la Réserve faunique des Laurentides a entraîné certains membres de la communauté huronne-wendat dans des batailles juridiques pour faire reconnaître leurs droits. En 1990, la Cour suprême du Canada a reconnu la légalité de leurs pratiques (voir encadré).  

La nation huronne-wendat a toujours été étroitement liée aux lacs et aux cours d’eau inclus dans les bassins versants de la zone de la Capitale, tel qu’en témoignent les nombreux toponymes en langue huronne-wendat historiquement utilisés pour désigner ces entités. La chasse et le piégeage des animaux à fourrure s’effectuaient souvent à proximité des plans d’eau, ces derniers étant des axes de circulation au sein du territoire, mais c’est sans doute la pratique de la pêche et l’alimentation en eau potable qui plaçait les Hurons-Wendat dans une étroite relation avec cette ressource naturelle indispensable (Nation huronne-wendat, 2014).

SOURCES

BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES CANADA : http://collectionscanada.gc.ca

BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES QUÉBEC: http://www.banq.qc.ca/accueil/

GOUVERNEMENT DU CANADA – COMMISSION DES CHAMPS DE BATAILLE NATIONAUX, 2015. Batailles de 1759 et 1760. En ligne: http://bataille.ccbn-nbc.gc.ca/fr/. Consultée le 12 janvier 2015.

LECLERC, J. 2014. Le Régime britannique (1760-1840) : Une majorité française menacée. L’aménagement linguistique dans le monde. Québec, TLFQ, Université Laval. En ligne : http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HISTfrQC_s2_Britannique.htm. Consulté le  19 mai 2015.

NATION HURONNE-WENDAT, 2014. Commentaires du Bureau du Nionwentsïo de la Nation huronne-wendat sur le PDE.

R. c. SIOUI., 1990. 1 R.C.S. 1025. En ligne: http://scc-csc.lexum.com/scc-csc/scc-csc/fr/item/608/index.do. Consulté le 12 janvier 2015.

SECRÉTARIAT AUX AFFAIRES AUTOCHTONES, 2009. Les Hurons-Wendat. En ligne: http://www.autochtones.gouv.qc.ca/relations_autochtones/profils_nations/hurons-wendats.htm. Consulté le 12 janvier 2015.

VINCENT, J-P., 2011. La nation huronne-wendat – les premièrs nations et le territoire forestier. Présentation effectuée dans le cadre des conférences publiques au Musée de la Civilisation. Conseil de la Nation huronne-wendat, Bureau du Nionwentsïo. En ligne: http://fr.scribd.com/doc/73608363/Les-premieres-nations-et-le-territoires-forestier#scribd . Consulté le 12 janvier 2015.

Mis à jour le 7 avril 2016

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