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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

3.5 Espèces vulnérables ou menacées (faune et flore)

Le territoire de l’OBV de la Capitale possède une grande diversité d’habitats et par conséquent, une bonne biodiversité. Toutefois, l’expansion démographique et des activités humaines entraînent une perte et une dégradation des habitats disponibles pour la faune et la flore, ce qui met en péril la survie de certaines espèces. Pour compenser ces pertes, les gouvernements fédéraux et provinciaux ont promulgué trois lois visant principalement à empêcher la disparition ou le déclin des espèces menacées ou vulnérables et à assurer la conservation et la restauration de leurs habitats.

3.5.1 Les Lois

La première loi, la Loi sur les réserves écologiques, adoptée en 1974 par le gouvernement du Québec, vise la protection des espèces menacées. En 1989, la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables est adoptée à son tour par le gouvernement du Québec. Enfin, la Loi sur les espèces en péril est promulguée en 2003 par le gouvernement fédéral. En vertu de celles-ci, le gouvernement peut, par règlement, désigner comme espèce menacée ou vulnérable toute espèce qui le nécessite et déterminer les habitats devant faire l’objet de mesures de protection particulières. Ces mesures de protection prennent tout d’abord la forme d’études et d’inventaires spécifiques. Des rapports de situation sont rédigés, puis des plans d’action sont définis. Des mesures particulières de protection des habitats sont aussi mises en place, comme la protection des sites de reproduction, l’interdiction de chasser et de pêcher, des campagnes annuelles d’information, des ententes de conservation pour la protection de l’habitat et la constitution de réserves écologiques (Loi sur les espèces menacées ou vulnérables L.R.Q. C. E-12.012).

3.5.2 Faune

Le tableau suivant propose une liste des espèces fauniques menacées ou vulnérables observées sur le territoire de l’OBV de la Capitale.

Tableau 3.5.2.1: Espèces fauniques à statuts précaires (CDPNQ, 2015; Club des ornithologues de Québec, 2009 et 2011; APEL, 2007)

Nom français Nom latin Statut
Anodonte du Gaspareau Anodonta implicata Susceptible
Couleuvre à collier Diadophis punctatus Susceptible
Couleuvre verte Liochlorophis vernalis Susceptible
Elliptio à dents fortes Elliptio crassidens Susceptible
Faucon pèlerin anatum Falco peregrinus anatum Vulnérable
Grenouille des marais Lithobates palustris Susceptible
Martinet ramoneur Chaetura pelagica Susceptible
Obovarie olivâtre Obavaria livaria Susceptible
Pic à tête rouge Melanerpes erythrocephalus Menacée
Pie-grièche migratrice Lanius ludovicianus Menacée
Salamandre à quatre orteils Hemidactylium scutatum Susceptible
Salamandre sombre du Nord Desmognathus fuscus Susceptible
Tortue des bois Glyptemys insculpta Vulnérable
Tortue géographique Graptemys georgraphica Vulnérable
Troglodyte à bec court Cistothorus platensis Susceptible

Tortue géographique (Graptemys geographica)

La tortue géographique habite les cours d’eau et les rives des lacs où elle se chauffe au soleil sur les roches émergentes en été. L’hiver, elle hiberne dans les zones profondes à courant lent des cours d’eau. Farouche, il est difficile de l’observer en nature. Cette espèce grégaire possède un dimorphisme sexuel important en plus d’un régime alimentaire différent. En effet, le mâle se nourrit surtout de petites larves d’insectes et de mollusque tandis que la femelle est omnivore, se nourrissant d’insectes et de végétaux. La tortue géographique est menacée par l’aménagement des rives, la navigation de plaisance, les barrages et le commerce international des espèces sauvages. Au Québec, la tortue géographique possède le statut d’espèce vulnérable (COSEPAC, 2002; CPDNQ, 2010).

3.5.3 Flore

Le tableau suivant propose une liste des espèces floristiques menacées ou vulnérables observées sur le territoire de l’OBV de la Capitale.

Tableau 3.5.3.1 : Espèces floristiques à statuts précaires (CDPNQ, 2015; Écovision, 2003; Couillard, 2001; Environnement Canada, 2002, AF2R, 2012)

Nom français Nom latin Statut
Ail des bois Allium tricoccum Vulnérable
Bident d’Eaton Bidens eatonii Susceptible
Carex de Muhlenberg Carex muehlenbergii var. muehlenbergii Susceptible
Caryer ovale Carya ovata var. ovata Susceptible
Cicutaire de Victorin Cicuta maculata var. victorinii Menacée
Cypripède tête-de-bélier Cypripédium arietinum Vulnérable
Cypripède royal Cypripédium reginae Susceptible
Chalef argenté Elaeagnus commutata Susceptible
Épilobe à graines nues Epilobium ciliatum subsp. ciliatum var. ecomosum Susceptible
Vergerette de Provancher Erigeron philadelphicus subsp. provancheri Menacée
Ériocaulon de Parker Eriocaulon parkeri Menacée
Gaillet fausse-circée Gallium circaezans Susceptible
Galéris remarquable Galearis spectabilis Susceptible
Gentianopsis de Victorin Gentianopsis virgata subsp. victorinii Menacée
Gratiole du Saint-Laurent Gratiola neglecta var. glaberrima Susceptible
Isoète de Tuckerman Isoetes tuckermanii Susceptible
Noyer cendré Juglans cinerea Susceptible
Lindernie estuarienne Lindernia dubia var. inundata Susceptible
Listère australe Listera australis Menacée
Lycope du Saint-Laurent Lycopus americanus var. laurentianus Susceptible
Lycope rude Lycopus asper Susceptible
Physostégie de Virginie Physostegia virginiana ssp. virginiana Susceptible
Platanthère à grandes feuilles Platanthera macrophylla Susceptible
Ptérospore à fleurs d’andromède Pterospora andromedea Menacée
Spiranthe lustrée Spiranthes lucida Susceptible
Strophostyle ochracé Strophostyles helvola Susceptible
Zizanie naine Zizania aquatica var. brevis Susceptible

Ail des bois (Allium tricoccum)

L’ail des bois (Allium tricoccum) est une petite plante vivace mesurant dans les 40 cm, qui goûte et sent l’ail. La germination se fait un an après la dispersion de la graine, à l’automne, et les premières feuilles de la taille d’un brin d’herbe sortent le printemps suivant. Près de dix ans peuvent s’écouler entre la germination et la première floraison. Chez les gros individus, il peut y avoir une reproduction végétative par la division du bulbe à l’automne. La cueillette excessive et le développement urbain et agricole ont occasionné une diminution importante des effectifs d’ail des bois au Québec. Le territoire québécois possède 200 occurrences dont la plupart renferment un effectif en dessous du seuil viable d’environ 1 000 individus. C’est pourquoi l’ail des bois est sur la liste des espèces vulnérable depuis 1995 et donc, sous protection juridique. Son commerce est interdit et la cueillette individuelle est restreinte à 50 bulbes par année, à l’extérieur des milieux protégés (MDDEP, 2001a). L’ail des bois se retrouve dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles.

Cypripède tête-de-bélier (Cypripedium arietinum)

La cypripède tête-de-bélier est une plante vivace de 30 cm de hauteur, vivant en bordure des plans d’eau. Cette plante est également retrouvée dans les cédrières, les sapinières et les forêts mixtes de pin blanc et chêne rouge. Espèce croissant à l’ombre, la cypripède tête-de-bélier nécessite des conditions particulières de pH et d’humidité ainsi qu’une association avec un champignon microscopique afin de faire germer les graines. Au Québec, l’expansion de l’espèce est limitée par son habitat relativement restreint, les coupes forestières et le développement urbain. Cette plante est considérée comme vulnérable au Québec et, comme il s’agit d’une orchidée, son commerce est régi par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (Environnement Canada, 2002 ; Couillard, 2001). On retrouve la cypripède tête-de-bélier dans le secteur de la bordure du fleuve (CDPNQ, 2011).

Ériocaulon de Parker (Eriocaulon parkeri)

L’ériocaulon de Parker est une plante aquatique de petite taille, inférieure à 10 cm, qui possède le statut d’espèce menacée (MDDEP, 2001b). C’est une plante que l’on retrouve dans les marais intertidaux, au niveau de l’étage moyen. Elle est donc continuellement balayée par les marées. Plante herbacée annuelle, issue de racine fibreuse, elle est menacée par la circulation des véhicules tout-terrain, la construction de routes et d’infrastructures (quai, pont) ainsi que par l’agrandissement des zones de villégiatures (MDDEP, 2001b).

Noyer cendré (Juglans cinerea)

Le noyer cendré est un arbre indigène de l’Amérique du Nord, dont la répartition au Canada se limite aux parties sud de l’Ontario, du Québec et du Nouveau-Brunswick. Le noyer cendré est reconnu comme une espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) et comme espèce susceptible de devenir vulnérable au Québec. Son déclin considérable est causé en grande partie par le chancre du noyer cendré, une maladie engendrée par un champignon. Des taux élevés d’infection et de mortalité ont été observés dans certaines parties de l’Ontario et sont prévus pour le reste de la population canadienne (Nielsen et al. 2003). Le noyer cendré a été observé de façon clairsemée dans certains secteurs du bassin versant de la rivière du Cap Rouge, dont le boisé des Primevères du secteur Champigny (CBRCR, 2009). Il est aussi présent dans le bassin versant de la rivière Saint-Charles, notamment parmi certaines érablières du parc de l’Escarpement et des berges de la rivière du Berger (AF2R, 2012). On le retrouve aussi que le long du coteau Ste-Geneviève, une ceinture verte de plusieurs kilomètres de longueur et d’une centaine de mètres de largeur sur la façade nord de la falaise qui sépare la haute ville de la basse ville de Québec  (Ville de Québec, S.D.).

SOURCES

AF2R. 2012.  À la découverte des parcs naturels de Québec. En ligne: http://www.parcsnaturelsquebec.org/spip.php?article4. Consulté le 12 juillet 2012.

ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DU LAC SAINT-CHARLES ET DES MARAIS DU NORD (APEL). 2007. Marais du Nord, liste annotée des oiseaux présents. En ligne: http://www.apel-maraisdunord.org/marais-du-nord/assets/Liste_oiseaux_2007.pdf. Consulté le 15 juillet 2011.

CENTRE DE DONNÉES SUR LE PATRIMOINE NATUREL DU QUÉBEC (CDPNQ). 2015. Occurrence d’espèces fauniques à statut sur le territoire de l’OBV de la Capitale, tiré du répertoire de données en janvier 2015. 10 pages.

CENTRE DE DONNÉES SUR LE PATRIMOINE NATUREL DU QUÉBEC (CDPNQ). 2015. Occurrence d’espèces floristiques à statut sur le territoire de l’OBV de la Capitale, tiré du répertoire de données en janvier 2015. 24 pages.

CLUB DES ORNITHOLOGUES DE QUÉBEC (COQ). 2011. Les oiseaux de la base de plein air de Sainte-Foy, liste annotée. En ligne: http://www.coq.qc.ca/ListeAnnotee/BPASteFoy/BPASteFoy.pdf. Consulté le 8 juillet 2011.

CLUB DES ORNITHOLOGUES DE QUÉBEC (COQ). 2009. Les oiseaux du domaine Maizerets. En ligne: http://www.coq.qc.ca/ListeAnnotee/DomaineMaizerets/DomaineMaizerets.pdf. Consulté le 13 juillet 2011.

COMITÉ SUR LA SITUATION DES ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA (COSEPAC). 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le quiscale rouilleux (Euphagus carolinus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi+30 pages. En ligne: http://publications.gc.ca/collections/Collection/CW69-14-495-2006F.pdf. Consulté le 22 juillet 2011.

COMITÉ SUR LA SITUATION DES ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA (COSEPAC). 2002. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la tortue géographique (Graptemys geographica) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa, vii+ 36 pages.

CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE DU CAP ROUGE (CBRCR). 2009. Portrait du bassin versant de la rivière du Cap Rouge. 106 pages.

COUILLARD, L. 2001. Biodiversité, Cypripède tête-de-bélier. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. En ligne: http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/cypripede/cypripede.htm. Consulté le 20 juillet 2011.

DESROCHES, J.F. ET D. RODRIGUE. 2004. Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes. Éditions Michel Quintin. Waterloo (Québec), 288 pages.

ÉCOVISION. 2003. Rapport final, Étude du bassin versant de la rivière du Cap rouge. 98 pages.

ENVIRONNEMENT CANADA. 2002. Portrait de la biodiversité du Saint-Laurent, La flore du Saint-Laurent : les espèces vasculaires d’intérêts. En ligne: http://www.qc.ec.gc.ca/faune/biodiv/fr/flore/vasc_interet.html. Consulté le 20 juillet 2011.

GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. L.R.Q., c. E-12.01.

LES ÉDITIONS FLORE-IMAGES. 2003. Flore-Images. Volume 1. Consultation et Services en écologie (C.S.E.). CD-Rom.

LEWIS, F. 2006. Validation de la présence de la tortue des bois (Glyptemys insculpta) dans les milieux propices du bassin versant de la rivière Saint-Charles, rapport final, Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles.

MARIE-VICTORIN, FRÈRE. 1964. Flore laurentienne, 2e édition, Les presses de l’Université de Montréal, 925 pages.

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE (MRNF). 2011. Espèces floristiques associées au milieu forestier, Protection des espèces menacées ou vulnérables. En ligne: http://www.mffp.gouv.qc.ca/publications/enligne/forets/criteres-indicateurs/1/121/Flore/flore_liste.asp Consulté le 15 juillet 2011.

MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’ENVIRONNEMENT ET DES PARCS (MDDEP). 2001 a. Biodiversité, Ail des bois, En ligne: http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/ail/ail.htm. Consulté le 15 juillet 2011.

MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’ENVIRONNEMENT ET DES PARCS (MDDEP). 2001 b. Biodiversité, Ériocaulon de Parker. En ligne: http://www.mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/especes/eriocaulon/eriocaulon.htm. Consulté le 21 juillet 2011.

NIELSEN, C., M. CHERRY, B. BOYSEN, A. HOPKIN, J. MCLAUGHLIN ET T. BEARDMORE. 2003. Rapport de situation du COSEPAC sur le noyer cendré (Juglans cinerea) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa, 37 pages.

VILLE DE QUÉBEC. S.D. Coteau Sainte-Geneviève, pour une capitale qui chante ! Table d’interprétation. Québec.

Mis à jour le 27 août 2015

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