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Version approuvée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le 26 août 2016. Cette version n'est pas mise à jour en continu.

3.1 Problèmes d’approvisionnement en eau potable en quantité suffisante

Description de la problématique

Les bassins versants du territoire comptent de nombreuses sources d’approvisionnement en eau potable. Pour subvenir aux besoins des habitants, il existe plusieurs points de prélèvement d’eau, aussi bien en surface que souterrains. La très grande majorité du temps, ces sources d’approvisionnement suffisent à la tâche. Toutefois, en période de sécheresse prolongée, il peut survenir des problèmes pour l’approvisionnement en eau des citoyens. Des puits qui s’assèchent, des sources qui se tarissent, ou encore des cours d’eau et des lacs au niveau dramatiquement bas. Les autorités municipales doivent alors mettre en place des mesures d’urgence pour assurer un approvisionnement en eau potable à la population.

Distribution des problèmes sur le territoire

Bassin versant Localisation spécifique Description du problème Statut
Rivière Saint-Charles Prise d’eau sur la rivière Saint-Charles Présence d’une conduite d’alimentation de la rivière Jacques-Cartier vers la rivière Nelson répondre à des besoins d’urgence en alimentation en eau dans la ville de Québec. Existant

Nature et causes des problèmes ainsi que leurs effets

Bassin de la rivière Saint-Charles

Prise d’eau sur la rivière Saint-Charles

Nature du problème

Le lac et la rivière Saint-Charles représentent la source d’eau potable la plus importante pour la ville de Québec, alimentant plus de 237 000 personnes. La prise d’eau se situe à 11 km en aval du lac Saint-Charles à la hauteur du Château d’eau et son bassin versant fait environ 348 km2. La prise d’eau est alimentée par la rivière Saint-Charles ainsi que par les rivières Jaune et Nelson (Roche, 2010).

Le lac Saint-Charles constitue la réserve en eau brute de la Ville de Québec depuis 1834. Il a une superficie de 3,6 km2 et contient environ 9 milliards de litres d’eau.  En période de sécheresse prolongée, alors que l’eau puisée dans la rivière Saint-Charles peut représenter jusqu’à 98 % de son débit, le lac Saint-Charles est mis à forte contribution et il peut parfois descendre à un niveau critique. Ce fut notamment le cas en 2002. À cette époque, la Ville de Québec a obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement de réactiver une ancienne station de pompage et de dériver de l’eau de la rivière Jacques-Cartier vers la rivière Nelson. Ainsi, pour répondre à des besoins d’urgence lorsque le lac Saint-Charles ne suffit plus à la demande en eau potable des citoyens de Québec, et que toutes les mesures nécessaires à la réduction de la consommation en eau potable ont été mises en place (réglementation, sensibilisation, etc.), de l’eau est pompée de la rivière Jacques-Cartier vers la rivière Nelson pour assurer l’alimentation en eau potable de la Ville (Guay, 2012).

En 2002, le débit prélevé était de 1,7 m³/s, correspondant à 10 % du débit de la rivière Jacques-Cartier (CBJC, 2011). Au cours de l’été 2010, il y eut à nouveau des prélèvements d’eau par la Ville de Québec dans la Jacques-Cartier. On dénombre trois séquences de pompage dont les débits variaient entre 0,04 m3/s et 0,5 m3/s, pour des périodes allant de 7 à 14 jours entre le 14 juillet et le 7 septembre (CBJC, 2011). Au cours de cette même année, la Ville de Québec a également mis en marche temporairement le poste Métropolitain qui pompait l’eau souterraine à partir de conduites en gélinite près de la rivière.

Depuis, la Ville de Québec a procédé à des interconnexions entre ses différents réseaux d’aqueduc. Ainsi, il est maintenant possible de transférer jusqu’à 50 000 m³/j en provenance de l’UTE de Ste-Foy, qui s’approvisionne au fleuve, vers le territoire desservi par l’UTE de Québec.  Des interconnexions existent aussi entre les réseaux de Beauport et Charlesbourg. Ces interconnexions permettent d’assurer un approvisionnement en eau potable constant à la population, même en période d’étiage, ou encore lors d’un bris d’aqueduc.

Causes

En 2002, une période de sécheresse prolongée pendant l’automne a amené la Ville à réagir face à une situation critique en matière d’approvisionnement en eau potable.

Figure 3.1.1 : Débits observés dans la rivière Saint-Charles, à l’aval de la prise d’eau, au cours de la période de sécheresse prolongée de 2002.

En 2010, c’est en raison des faibles quantités de neige tombées durant l’hiver et des conditions climatiques exceptionnelles de la saison estivale que la Ville de Québec a fait appel à ses installations de pompage à Saint-Gabriel-de-Valcartier afin d’alimenter la Nelson, via la rivière Jacques-Cartier (CBJC, 2011).

Figure 3.1.2 : Débits observés dans la rivière Saint-Charles, à l’aval de la prise d’eau, au cours de la période de sécheresse prolongée de 2010.

À chaque fois, la Ville de Québec a dû démontrer au ministère de l’Environnement que toutes les mesures possibles pour réduire la consommation d’eau ont été prises, en termes notamment de sensibilisation des citoyens et de réglementation.

Effets

La dérivation entre le bassin de la rivière Jacques-Cartier et celui de la Saint-Charles permet d’assurer un approvisionnement en eau potable à la population de la Ville de Québec en situation d’urgence. Ce transfert se fait en période d’étiage, lorsque le niveau de la rivière Saint-Charles et du lac Saint-Charles sont très bas. Toutefois, il s’agit aussi d’une période d’étiage pour la rivière Jacques-Cartier, qui voit alors son niveau abaissé davantage. Les mesures prises par la Ville de Québec pour assurer l’interconnexion dans le réseau pourront sans doute contribuer à réduire la pression sur la rivière Saint-Charles et à minimiser l’utilisation de la dérivation interbassins entre la rivière Jacques-Cartier et la Rivière Saint-Charles.

Sources

BRODEUR, C., F. LEWIS, E. HUET-ALEGRE, Y. KSOURI, M.-C. LECLERC ET D. VIENS. 2007. Portrait du bassin de la rivière Saint-Charles. Conseil de bassin de la rivière Saint-Charles. 216 p + 9 annexes 217-340 p

CENTRE D’EXPERTISE HYDRIQUE DU QUÉBEC. 2012. Historique des données de différentes stations hydrométriques. En ligne: http://www.cehq.gouv.qc.ca/hydrometrie/historique_donnees/index.asp. Consulté le 10 décembre 2012.

CORPORATION DU BASSIN DE LA RIVIÈRE JACQUES-CARTIER (CBJC). 2011. Plan directeur de l’eau du bassin versant de la rivière Jacques-Cartier. 286 p + 2 annexes.

GUAY, CLAUDE. 2012. Division du traitement des eaux, Service des travaux publics, Ville de Québec. Communication personnelle, 12 décembre 2012.

ROCHE Ltée. 2010. État de la situation du bassin versant de la prise d’eau de la rivière St-Charles – Rapport final. Roche, pour la Communauté métropolitaine de Québec, 2010. 221 Pages + annexes.

ROBERGE, J. 1999. Restauration des débits d’étiage de la rivière Saint-Charles. Objectifs et incidences sur l’approvisionnement en eau municipal. Document public produit par Rivière Vivante à l’occasion de la consultation sur le projet de politique de l’environnement de la Ville de Québec. 13 p.

Mis à jour le 28 août 2015

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