L’acidité de l’eau se mesure par le pH. Celui-ci peut varier entre 0 et 14. L’eau est neutre lorsque son pH est égal à 7 alors qu’elle est acide lorsqu’inférieur à 7, et alcaline à lorsque sa valeur est supérieure à 7. À chaque baisse d’une unité de pH, l’acidité augmente par un facteur 10 (MDDEP, 2002).
Lorsqu’il est question d’un lac, on le considère acide lorsque son pH atteint une valeur inférieure ou égale à 5,5. On le considère en transition lorsque le pH varie entre 5,5 et 6. Les lacs ne sont pas considérés comme acides lorsque le pH est supérieur à 6 (MDDEP, 2002).
La sensibilité d’un lac à l’acidification est directement liée à la nature géologique des sols qui les supportent. Des sols granitiques vont accroître cette sensibilité, alors que des roches calcaires auront l’effet inverse. Au Québec, 90% du territoire est sensible à l’acidification. Les lacs acides et de transition sont toutefois principalement localisés dans le sud-ouest de la province, et sur la Côte-Nord.
L’acidité d’un lac peut être d’origine naturelle ou anthropique, ou une combinaison des deux facteurs. La figure ci-contre présente une répartition spatiale de l’origine de l’acidité des lacs au Québec.
Les oxydes de soufre et d’azote émis dans l’atmosphère par les industries (surtout les centrales thermiques au charbon et les usines de métaux non ferreux) et la combustion de carburants fossiles associée aux transports constituent les causes les plus importantes de l’acidification des lacs. Ils proviennent principalement des États-Unis et de l’Ontario, sont transportés sur de longues distances, et se combinent à l’humidité de l’air pour se transformer en acides sulfurique et nitrique et retomber sous forme de précipitations. Toutefois, des programmes de réduction d’émissions polluantes ont été mis en place et la situation s’améliore depuis la fin des années 1980.
Selon les données disponibles, il n’y aurait pas de problème d’acidification de plans d’eau sur le territoire des bassins versants de la Capitale. Les échantillonnages réalisés dans les lacs depuis 1978 ne révèlent aucun cas où le pH serait inférieur ou égal à 6. Toutefois, de nombreux lacs du territoire n’ont jamais fait l’objet d’un suivi de la qualité de l’eau. Le tableau suivant présente les valeurs de pH pour plusieurs lacs du territoire.
Tableau 1.7.1 : Valeurs de pH pour 14 lacs échantillonnés sur le territoire entre 1978 et 2011.
Lacs | 1978 | 1992 | 1997 | 1996 | 1999 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 |
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Saint-Charles | 7,5 | 7 | 7,5 | 7,3 | ||||||
Delage | Dans les normes | |||||||||
Durand | Dans les normes | |||||||||
Trois-Petits-Lacs | Dans les normes | |||||||||
Des Roches | 6,4 | |||||||||
Clément | Dans les normes | |||||||||
Beauport | 6,4 à 7,3 | 6,2 à 6,3 | 6,7 à 7,4 | |||||||
Morin | 6,14 | 7,2 à 7,9 | ||||||||
Neigette | 6,5 | 6,78 | ||||||||
Bleu | 6,45 | 6,7 à 8 | ||||||||
Écho | 7,3 | |||||||||
McKenzie | 7,07 | |||||||||
Sagamité | 7 à 8 | |||||||||
Laberge | > 8,5 | > 8,5 | ||||||||
Saint-Augustin | 7,1 à 8,3 | 7,5 à 8,7 |
ASSOCIATION POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT DU LAC SAINT-CHARLES ET DES MARAIS DU NORD (APEL). 2009. Étude limnologique du haut-bassin de la rivière Saint-Charles, rapport final. Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord, Québec, 354 pages.
BOLDUC, F., 2000. Diagnose écologique du lac Beauport. Rapport final présenté par Pro Faune à la municipalité de Lac-Beauport, 44 pages + 1 annexe.
CIMA+. 2007. Diagnose écologique du lac des Roches (Réservoir d’eau potable). 51 pages.
CONSEIL DE BASSIN DE LA RIVIÈRE SAINT-CHARLES (CBRSC). 2010. Diagnose écologique du lac Neigette, Rapport final présenté à la municipalité de Lac-Beauport, 55 pages + 9 annexes.
DRYADE. 1993. La diagnose écologique des principaux lacs. Municipalité de Lac-Beauport. 140 pages + 5 annexes.
DUPONT, J., 2004. La problématique des lacs acides au Québec, Direction du suivi de l’état de l’environnement, ministère de l’Environnement, envirodoq no ENV/2004/0151, collection no QE/145, 18 p.
LÉGARÉ, S., 1998. Étude limnologique du lac Saint-Charles 1996-1997. Département de biologie de l’Université Laval. 85 p. et annexes.
MARTINEAU, O., 2009. Suivi de la qualité de l’eau – Lac Saint-Augustin – été 2009. Service de l’environnement, Division de la qualité du milieu. Ville de Québec. 21 pages + 3 annexes.
MINISTÈRE DES RICHESSES NATURELLES. 1979. Rapport de la diagnose écologique – Lac Saint-Augustin. Direction générale des eaux. Québec. 31 pages + 2 annexes.
MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE (MDDEF). 2002. L’acidité des eaux au Québec (1999). En ligne: http://www.mddep.gouv.qc.ca/air/pre_acid/brochure/capsule.htm. Consulté le 18 décembre 2012.
ORGANISME DES BASSINS VERSANTS DE LA CAPITALE. 2012. Lac Écho – Bathymétrie et état trophique. 16 pages.
ORGANISME DES BASSINS VERSANTS DE LA CAPITALE. 2010. Données de qualité recueillies aux lacs Écho, Neigette et du Sud-Ouest, non publiées.
Mis à jour le 13 février 2015