Le lac Saint-Augustin est situé à la fois sur le territoire de la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures et de la ville de Québec, et est sous la responsabilité du Conseil d’agglomération de Québec. Il est alimenté principalement par des sources souterraines et un réseau de drainage intermittent. Le lac se situe dans un bassin de faible dénivellation, d’une profondeur maximale de 6,1 m et d’une profondeur moyenne de 3,6 m. Sa superficie est de 0,6 km2 et son périmètre de 4,5 km. La décharge du lac Saint-Augustin est tributaire du fleuve Saint-Laurent (Roberge et al., 2002).
Tableau 2.5.4.3.2 : Caractéristiques du lac Saint-Augustin (Bergeron et al., 2002)
Longueur maximale;2 | 1 km |
---|---|
Largeur maximale;0 | 3 km |
Largeur moyenne;0 | 29 km |
Superficie du lac;0 | 6 km2 |
Périmètre du lac;4 | 5 km |
Profondeur maximale;6 | 1 m |
Profondeur moyenne;3 | 6 m |
Volume;2 | 38 x 106 m3 |
Le lac Saint-Augustin compte 5 605 m de rives réparties à travers 144 lots privés et publics (Lapierre et al., 2002). En 2002, le lac comptait 64% de rives naturelles et 36% de rives anthropiques. Sur l’ensemble du périmètre, on compte 20% des rives qui présentaient des signes d’érosion à divers degrés. On évaluait en outre que 9% des rives demandaient des travaux majeurs de stabilisation (en milieu anthropique). Nous ne possédons pas pour le moment de données plus récentes sur l’état des rives du lac.
Les données les plus récentes servant à déterminer le niveau d’eutrophisation du lac Saint-Augustin de même qu’une estimation de son état trophique ont été résumées au tableau suivant. Le second tableau présente en détail plusieurs descripteurs de la qualité de l’eau du lac Saint-Augustin d’un point de vue évolutif. L’ensemble de ces données a été confronté aux critères fédéraux (CCME, 2008) et provinciaux (MDDEP, 2011) de qualité de l’eau pour la consommation, les activités récréatives et de l’esthétique et la protection de la vie aquatique.
Tableau 2.5.4.3.3: Niveau trophique du lac Saint-Augustin selon les données les plus récentes disponibles
Tableau 2.5.4.3.4 : Descripteurs de la qualité de l’eau du lac Saint-Augustin de 2001 à 2009
Le lac Saint-Augustin se situe au niveau hyper-eutrophe : les concentrations en phosphore et en chlorophylle α, de même que la transparence, concordent toutes pour positionner le lac à ce stade avancé d’enrichissement (Martineau, 2009; Simoneau et al., 2004). Les quantités élevées de phosphore proviennent en partie des tributaires situés au nord et des rejets de marais de décantation, et sont de sources agricoles et anthropiques (Martineau, 2009). Les quantités de phosphore sont également de source endogène et proviennent d’un relargage interne des sédiments (Brin, 2007). Ce phénomène, très persistant, peut perdurer de 10 à 20 ans à la suite du retrait de la source externe de phosphore (Brin, 2007).
Les quantités élevées de chlorophylle α montrent également que le lac est en cours d’eutrophisation (Simoneau et al., 2004). Des épisodes de fleurs d’eau de cyanobactéries sont d’ailleurs survenus à plusieurs reprises au cours des dernières années, l’une des manifestations les plus caractéristiques de l’eutrophisation d’un plan d’eau (MDDEFP, 2014).
La qualité bactériologique de l’eau du lac Saint-Augustin est acceptable, la quantité de bactéries coliformes étant faible et sous le critère établi par MDDEFP pour la baignade. Des études de caractérisation des sédiments démontrent un enrichissement en contaminants (éléments trace métalliques, soit en cadmium, en chrome, en cuivre, en plomb, en nickel et en zinc; Brin, 2007), bien que les résultats pour la colonne d’eau se situent sous la limite de détection de la méthode (Bergeron et al., 2002). Les concentrations en chlorures mesurées au fond du lac respectent les critères de qualité du MDDEFP, bien qu’elles soient élevées, signe d’une contamination par les sels de déglaçage (Martineau, 2009).
Par rapport aux autres critères physico-chimiques, on remarque que le pH est élevé et au-delà des critères de qualité esthétique. Ce pH basique, typique d’un lac eutrophe, prévient le relargage des métaux, mais favoriserait celui du phosphore dans les sédiments (Brin, 2007). L’oxygénation des eaux est faible au-delà de 3 m sous la surface, l’anoxie en profondeur étant un indice supplémentaire de l’eutrophisation du lac (Martineau, 2009).
Le lac Lesage, un lac d’origine anthropique de 1 821,5 m2, n’existe plus depuis l’émission d’un certificat d’autorisation pour le remblai de ce dernier (Delagrave, 2011).
Il s’agit d’un étang artificiel de 1 902,5 m2 situé sur un terrain de golf.
L’étang Gaudarville est un plan d’eau artificiel ayant une superficie de 5 897 m2 , situé sur un terrain de golf.
Les autres plans d’eau du bassin versant ne possèdent pas de nom officiel inscrit au répertoire toponymique.
BERGERON, M., C. CORBEIL et S. ARSENAULT. 2002. Diagnose écologique du lac Saint-Augustin. Document préparé pour la municipalité de Saint-Augustin-de-Desmaures par EXXEP Environnement, Québec, 70 pages et 6 annexes.
BRIN, M-E., 2006. Évaluation intégrée de la biodisponibilité des métaux lourds (Cd, Cu, Pb, Zn) et du phosphore contenus dans les sédiments du lac Saint-Augustin. Mémoire pour l’obtention du grade de M.Se, Faculté de Sciences et Génie, Université Laval, Québec.
CONSEIL RÉGIONAL DE L’ENVIRONNEMENT DES LAURENTIDES. 2011. Rapport d’interprétation des résultats 2009-2010 Lac des Becs-Scie, Municipalité de Saint-Sauveur. Suivi complémentaire de la qualité de l’eau du programme Bleu Laurentides.
CANADIAN COUNCIL OF MINISTERS OF THE ENVIRONMENT (CCME). 2008. Recommandations pour la qualité des eaux au Canada. Canadian Council of Ministers of the Environment, Winnipeg. 785 pages, 23 annexes.
DELAGRAVE, G., 2011. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. Communication personnelle via les commentaires au Portrait préliminaire de la nouvelle zone de l’OBV de la Capitale.
MARTINEAU, O., 2009. Suivi de la qualité de l’eau – Lac Saint-Augustin – été 2009. Service de l’environnement, Division de la qualité du milieu. Ville de Québec. 21 pages + 3 annexes.
MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT, DE LA FAUNE ET DES PARCS (MDDEFP). 2014. Bilan de la gestion des épisodes de fleurs d’eau d’algues bleu-vert, de 2007 à 2012, Québec, Direction du suivi de l’état de l’environnement. En ligne: http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/bilan/Bilan_ABV_2007-2012.pdf. Consulté le 16 février 2015.
MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES PARCS (MDDEP). 2012. Les plans d’eau touchés par une fleur d’algues bleu-vert – Bilan final de la gestion des épisodes en 2011. En ligne: http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/algues-bv/bilan/saison2011/Bilan2011.pdf. Consulté le 4 juin 2012.
MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DES PARCS (MDDEP). 2013. Critères de qualité de l’eau de surface au Québec. En ligne: http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/criteres%5Feau/index.asp. Consulté le 31 janvier 2014.
LAPIERRE, H. et B.-P. HARVEY. 2002. Portrait et plans d’actions de restauration des rives du lac Saint-Augustin. Projet réalisé dans le cadre de la Grande Corvée pour la Ville de Québec le Conseil de bassin du lac Saint-Augustin par BPHenvironnement. Québec, 12 p. + annexes.
PAINCHAUD, J. 1997. La qualité de l’eau des rivières du Québec : État et tendances, ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction des écosystèmes aquatiques, Québec, 58 pages.
ROBERGE, K., R. PIENITZ et S. ARSENAULT. Eutrophisation rapide du lac Saint-Augustin, Québec : étude paléolimnologique pour une reconstitution de la qualité de l’eau. Le naturaliste canadien, vol. 126 N°2 été 2002, p. 68 à 82.
SANTÉ ET BIEN-ÊTRE SOCIAL CANADA (SBSC). 1982. Chlorures. Dans : Recommandations pour la qualité de l’eau potable au Canada 1979. Approvisionnements et Services Canada, Hull. 82 pages.
SIMONEAU M., ROY L. ET OUELLET M. 2004. Info-lacs – Résultats de l’année 2003. Québec, ministère de l’Environnement, Direction du suivi de l’état de l’environnement envirodoq n°ENV/2004/0374, rapport n° QE/152, 14 pages.
WETZEL, R., 2001. Limnology: lake and river ecosystems. Academic Press, 1006 pages.
Mis à jour le 16 février 2015