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Histoire de la baignade : La proximité du fleuve Saint-Laurent avec les riverains, une histoire de longue date

20 juillet 2023

La proximité du fleuve Saint-Laurent avec les riverains, une histoire de longue date

Ce n’est pas hier que l’idée de la baignade dans le fleuve Saint-Laurent est née ! En effet, bien qu’elle ait toujours été pratiquée dans le fleuve, les premières plages structurées ont fait leur apparition autour des années 1930 dans la région de Québec. C’est dans ces années que l’anse au Foulon est devenue rapidement un lieu populaire attirant de nombreux baigneurs.

C’est pourquoi en 1952, la Ville de Sillery a pris l’entière responsabilité du fonctionnement et de l’aménagement de l’anse au Foulon pour la baignade. Jusqu’à la fin des années 1960, cette plage demeurera un lieu de rassemblement très populaire.

1960, prise de conscience de la qualité de l’eau et de son impact sur la baignade

C’est au début des années 1960 que les notions de mauvaise qualité de l’eau et des problèmes de santé publique en lien avec la baignade dans le fleuve commencent à arriver. En effet, l’industrialisation, la construction de nombreuses routes et le rejet des eaux usées directement dans le fleuve ont énormément contribué à la détérioration de la qualité de l’eau à cette époque.

Avec l’augmentation de la pollution dans le fleuve, c’est à cette période qu’on constate des problèmes majeurs de santé publique tels que des épidémies de gastro-entérite en raison de la baignade dans de l’eau de mauvaise qualité. C’est donc en 1969 que la baignade est complètement interdite dans le fleuve Saint-Laurent.

Construction d’autoroutes, la fin définitive de la baignade dans le fleuve Saint-Laurent

Bien que la détérioration de la qualité de l’eau fût l’une des causes majeures de la fin de la baignade dans le fleuve, la construction d’autoroutes mettra le point final à cette activité. En effet, l’augmentation de la circulation automobile amènera les autorités à construire entre les deux rives du fleuve le boulevard Champlain dont les travaux s’étendront de 1960 à 1970. Ces travaux sonneront définitivement la fin de la baignade en bordure du fleuve à Sillery. De plus, un peu plus tard au milieu des années 1970, la construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency entraîna aussi la destruction d’une partie des battures de Beauport et donc la perte d’accès au fleuve pour les riverains.

Les années 1980, des efforts mis en place pour améliorer la qualité de l’eau

C’est devant l’ampleur de la situation que, dans les années 1980, le gouvernement du Québec a mis en place des efforts afin de développer des solutions d’assainissement des eaux urbaines et industrielles. C’est aussi dans les années 80 que plusieurs usines de traitement des eaux sont construites dans la région de Québec. Bien que la situation ne soit pas encore parfaite à ce jour, les avancées scientifiques, l’amélioration des technologies dans les usines de traitement des eaux, la mise en œuvre de solutions concrètes dans les réseaux d’égout des villes (par exemple des veilles pour détecter les branchements croisés) et le suivi de la qualité de l’eau permettent d’améliorer petit à petit la qualité de l’eau.

Les années 2000, mise en œuvre des projets pour redonner le fleuve aux Québécois

Dans les années 2000, le gouvernement travaille pour redonner l’accès au fleuve Saint-Laurent, entre autres à travers des campagnes d’échantillonnage de la qualité de l’eau pour évaluer le potentiel de baignade et aussi par l’aménagement d’espaces riverains conviviaux comme la promenade Samuel-De-Champlain.

Pour souligner le 400e anniversaire de la ville de Québec, la Commission de la Capitale nationale du Québec a œuvré à redonner le fleuve aux Québécois en réalisant la promenade Samuel-De-Champlain. Longeant le fleuve, la Promenade permet la pratique de nombreuses activités: vélo, patin à roues alignées, soccer, marche, kayak, pique-nique, circuit d’interprétation, art public, etc.

À ce jour, la troisième phase a été inaugurée, comprenant l’aménagement de la station du Foulon dont les installations rappellent l’ancienne plage de l’anse au Foulon.

La baignade de nouveau possible dans le fleuve? Oui, mais pas n’importe quand et n’importe où!

Tout d’abord, qu’est-ce qui fait qui fait que la baignade est autorisée à un endroit plutôt qu’à un autre? En fait, si la baignade est permise, comme c’est le cas dans le bassin Louise par exemple, c’est qu’au préalable, il y a eu un suivi de la qualité de l’eau qui a été fait. Le suivi de qualité de l’eau consiste à faire une campagne d’échantillonnage d’eau durant une période donnée en respectant un protocole et des critères scientifiques bien précis. Des prélèvements d’eau sont donc faits à plusieurs endroits sur le site potentiel de baignade et les échantillons sont ensuite envoyés dans un laboratoire pour y être analysés. Suite aux analyses, si les résultats des échantillons démontrent une eau de bonne qualité, la baignade peut y être autorisée.

Le cas du bassin du bassin Louise

C’est suite à plusieurs campagnes d’échantillonnages de la qualité de l’eau réalisées depuis plusieurs années, démontrant une eau de bonne qualité pour la baignade, que le projet de baignade dans le bassin Louise a pu être réalisé. Il est important de noter que l’étude sur la qualité de l’eau a été menée selon un protocole scientifique bien précis avec des critères spécifiques pour la baignade établis par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). De plus, les campagnes d’échantillonnage se poursuivent chaque année par la Ville de Québec afin d’assurer un suivi quotidien de la qualité de l’eau, soit du lundi au jeudi.

Depuis 2022, l’Oasis du Port de Québec est maintenant un espace aménagé avec des quais flottants permettant la baignade libre, mais comprenant aussi des couloirs de nage. Au total, le bassin peut accueillir 300 baigneurs! Il est important de souligner l’implication importante de la Société des Gens de baignades qui œuvre pour l’accès et l’usage public des plans d’eau dans la réalisation de ce projet. Le bassin Louise est d’ailleurs le tout premier parc portuaire à autoriser la baignade en Amérique du Nord.

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